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Mondial féminin: Le Cameroun pour défendre l’honneur de l’Afrique en huitièmes

En inscrivant neuf buts à Canada 2015, les Lionnes indomptables ont déjà établi le record du plus grand nombre de…

En inscrivant neuf buts à Canada 2015, les Lionnes indomptables ont déjà établi le record du plus grand nombre de buts marqués par un pays africain dans l’épreuve. Mieux que le Nigéria, déjà éliminé

Le Cameroun s’est forgé la réputation d’une équipe capable de créer la surprise en Coupe du Monde de la FIFA. Personne n’a oublié la victoire des Lions indomptables sur l’Argentine, en match d’ouverture d’Italie 1990. Les féminines ont créé une sensation du même ordre en décrochant une qualification historique pour les huitièmes de finale de la Coupe du Monde Féminine de la FIF, Canada 2015.

Le Cameroun devient ainsi la deuxième équipe africaine de l’histoire, après le Nigeria en 1999, à dépasser la phase de groupes, après une victoire sur la Suisse (2:1), le deuxième succès dans l’histoire du tournoi d’une sélection africaine face à une nation européenne. En outre, en inscrivant neuf buts à Canada 2015, les Lionnes indomptables ont déjà établi le record du plus grand nombre de buts marqués par un pays africain dans l’épreuve.

On ne donnait pourtant pas cher des chances camerounaises à Canada 2015, pour sa première apparition. En pratiquant un football décomplexé qui n’est pas sans rappeler la confiance insolente de Roger Milla et de ses coéquipiers en 1990, les Camerounaises sont passées tout près de tenir en échec les Japonaises, championnes du monde en titre. De fait, au coup d’envoi de l’ultime journée du Groupe C, le 16 juin à Edmonton, les Suissesses pouvaient se contenter du match nul pour s’ouvrir les portes des huitièmes de finale.

Menées d’un but à la pause, les Camerounaises ont inversé la tendance en deuxième période face à la première équipe européenne qualifiée pour Canada 2015. Gabrielle Onguéné a d’abord égalisé, avant que Madeleine Ngono Mani, entrée en cours de jeu, ne porte le score à 2:1, d’une tête puissante à bout portant. Ngono Mani, qui a été appelée en équipe nationale pour la première fois il y a déjà plus de dix ans, était la candidate désignée pour enfiler le costume d’héroïne pour le compte des Lionnes indomptables.

Ngono Mani comme Omam Biyik
Après la rencontre, le sourire ne quitte pas son visage, et Ngono Mani éclate même de rire lorsqu’on lui suggère que son but est l’équivalent féminin de celui inscrit par François Omam Biyik, de la tête également, lors de la victoire camerounaise contre l’Argentine de Diego Maradona il y a 25 ans. « Je ne vais pas me comparer à lui », lance-t-elle au micro de FIFA.com d’un rire contagieux. « Je travaille beaucoup mon jeu de tête. Ce qu’a réalisé cette équipe en 1990 en Italie a inspiré des générations entières de Camerounais et de Camerounaises, y compris nous-mêmes », poursuit l’attaquante de 31 ans. « Notre qualification va au-delà des frontières du Cameroun. Nous représentons l’Afrique à cette Coupe du Monde. Notre victoire est donc celle de tout un continent ».

Les Lionnes indomptables essaient d’ailleurs depuis longtemps de s’inspirer d’un autre exemple africain, celui du Nigeria, qui exerce une véritable suprématie sur le football féminin continental depuis plusieurs années. Ironie de l’histoire, les Super Falcons sont déjà éliminées de Canada 2015, après avoir terminé dernières d’un groupe il est vrai extrêmement relevé, puisqu’il comportait également l’Australie, les États-Unis et la Suède.

« Les Nigérianes gagnent tout le temps en Afrique », affirme Ngono Mani. « Cela fait longtemps qu’elles sont une source d’inspiration pour nous. Elles sont toujours en Coupe du Monde et nous voulions absolument vivre ça un jour, nous aussi. Notre qualification pour les huitièmes de finale devrait changer pas mal de choses dans le football féminin camerounais. Personne ne nous attendait à ce niveau, mais nous avons fait de notre mieux et ça a fonctionné. Cela dit, quand j’étais petite, je n’aurais jamais imaginé jouer un jour un huitième de finale de Coupe du Monde. » Omam Biyik, Milla et consorts non plus. Ils étaient alors arrivés en quarts de finale…


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