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Mutilations génitales: Des avancées notables

Un nouveau rapport des Nations unies fait savoir que 2000 communautés de plus ont abandonné ces pratiques en Afrique Selon…

Un nouveau rapport des Nations unies fait savoir que 2000 communautés de plus ont abandonné ces pratiques en Afrique

Selon le nouveau rapport, «Key Results and Highlights» 2012, publié par le Programme conjoint UNFPA-UNICEF pour l’accélération de l’abandon des mutilations faites aux femmes, près de 2 000 communautés à travers l’Afrique ont abandonné ces pratiques en 2011. Ce qui porte aujourd’hui à 8 000 en seulement quelques années le nombre total des communautés qui ont adhéré aux objectifs de ce programme. Ces constatations encourageantes montrent que les normes sociales et les pratiques culturelles sont en train de changer, et que les communautés s’unissent pour protéger les droits des filles et des femmes, a déclaré à ce sujet le Directeur exécutif de l’UNFPA, Dr. Babatunde Osotimehin, à l’occasion de la Journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales, le 6 février. Nous appelons la communauté mondiale à se joindre à nous dans cet effort d’importance critique. Ensemble, nous pouvons en finir avec les M/AGF en l’espace d’une génération et aider des millions de filles et de femmes à mener des vies plus saines, plus pleines, et à réaliser leur potentiel a-t-elle ajouté. Lancée en 2008, l’initiative vise à mettre fin à une pratique qui comporte de graves effets sur la santé immédiats et à long terme et qui viole les droits fondamentaux des filles et des femmes. Chaque année, environ 3 millions de filles et de femmes, soit environ 8 000 filles par jour, affrontent le risque de mutilations ou d’ablations. On évalue à un chiffre compris entre 130 et 140 millions les filles et les femmes qui ont subi la pratique, pour la plupart en Afrique et dans quelques pays d’Asie et du Moyen-Orient.

Selon un communiqué de ces organismes des Nations unies, les nouveaux points d’intérêt majeur montrent qu’avec l’appui de l’UNFPA et de l’UNICEF, les efforts dirigés contre les M/AGF ont produit en 2011 des résultats encourageants. Dans l’ensemble de l’Afrique, plus de 18 000 séances d’éducation communautaire ont été tenues, près de 3 000 dirigeants religieux ont déclaré publiquement que le rite devait cesser, et plus de 3 000 articles de presse ou émissions de radio/télévision ont traité de la question. Comme impact le plus significatif dans des pays, dont le Burkina Faso, Djibouti, l’Ethiopie, la Gambie, le Sénégal, le Kenya et la Somalie, des représentants du gouvernement, des responsables religieux, des chefs traditionnels et des milliers de personnes ont assisté pour la première fois aux cérémonies où ces annonces ont été faites. Le parlement du Kenya par exemple a adopté un projet de loi interdisant de pratiquer les M/AGF; 13 Etats du Soudan ont lancé des initiatives visant à abandonner la pratique; et, en Egypte, plus de 3 600 familles dont les filles couraient le risque de la subir ont pris position contre la pratique. De plus, en Afrique de l’Ouest, une fatwa contre les ablations a été édictée par des dirigeants religieux dans les pays suivants: Mauritanie, Sénégal, Mali, Guinée, Guinée-Bissau, Gambie et Egypte.

Le programme conjoint UNFPA-UNICEF sur les M/AGF a pour objectif d’accélérer le changement à travers une approche sensible aux valeurs culturelles, basée sur les droits de l’homme, qui promeut l’abandon collectif de la pratique. Ceci inclut l’implication de tous les groupes d’une collectivité, comme les chefs traditionnels et religieux, les femmes, les hommes et les fillettes elles-mêmes, dans un débat sur les dommages causés par la pratique, en soulignant qu’il ne s’agit pas d’une obligation religieuse. Le programme appuie également des mesures législatives et politiques dirigées contre la pratique. Le Cameroun ne fait pas encore partie du programme. Pourtant les pratiques de mutilations génitales y sont encore pratiquées. Les parents qui les pratiquent disent souhaiter que leurs enfants achèvent leurs études avant d’être enceinte. Ils sont donc convaincus de la pertinence de leurs actions. Aujourd’hui, plusieurs associations sont sur le terrain, pour sensibiliser les mamans, sur le fait que seule l’éducation peut éviter à la jeune fille de tomber enceinte très jeune. De nombreux scientifiques pensent effectivement que les mutilations peuvent être encore plus dangereuses que les grossesses précoces elles-mêmes. Des jeunes filles sont parfois exposées à des risques de cancer ou de dégradation mammaires pour ce qui est du repassage des seins par exemple. Plusieurs victimes devenues aujourd’hui des femmes, se joignent à ces actions, pour mettre fin à cette pratique encore courante dans de nombreux villages, mais parfois taboue, et donc pas toujours révélée. Sur la question, le gouvernement camerounais n’a pas très souvent pris des mesures fortes. De nombreuses organisations dont les structures Onusiennes spécialisées, continuent de sensibiliser les femmes sur l’opportunité et l’intérêt d’arrêter les mutilations génitales. Le bureau régional des nations unies pour la population, sert d’appui aux relais communautaires et associations locales pour la sensibilisation des communautés (Extrême-nord, Nord, Est) contre ces pratiques néfastes pour leur abandon. Au cours de l’année 2011, lors d’une visite du MINPROFF à Mamfé dans le nord-ouest, une vingtaine de leaders communautaires ont publiquement déclaré l’abandon des MGF par leur communauté.

Tous contre l’excision
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