Pendant que les nantis se concentrent dans l’aspect festif, les moins riches attendent la venue du Christ dans la prière
Cette fête de la nativité est loin de connaitre le même engouement dans toutes les familles. « Je prépare la fête de noël depuis deux semaines. Il faut des nouveaux costumes pour mon mari, mes enfants et moi. J’ai trois filles qui voudront surement se faire belles dans les salons de coiffures et les dépenses pour une seule tête se chiffrent à plus de 5.000 Fcfa. Sans compter la décoration, les cadeaux et le repas. Il nous faut les grandes marques de vin pour nos invités habitués aux bonnes choses » explique Mme T. Bernadette, de plein pied dans la décoration de l’arbre de noël ce 24 décembre, point culminant des préparatifs commémorant la naissance de l’enfant Jésus. Tout est fin prêt, ajoute cette habitante du quartier OBILI à Yaoundé. « Les poulets sont déjà dans les frigos, il ne reste qu’à les cuire demain. J’ai fais le grand marché aujourd’hui en compagnie de mon chauffeur, de mes deux femmes de ménages et une de mes filles. C’est pourquoi, ce n’est que maintenant que tu vois écailler le poisson » indique elle en direction de sa fille ainée qui doit nettoyer une cuvette de bar corvina.
Dans cette maison, le menu est riche et varié. Salade, carottes râpées pour l’entrée. Poulet, poisson, d’omba, mêt de concombre, Ndolé, eru, frites de plantain, bâton de manioc comme plat de résistance. Gâteau, pastèques, banane, ananas et papaye constituent le dessert. Tout ceci arrosés de jus naturel pour les petits, les bières pour les moins jeunes et les vins et liqueurs pour les adultes et invités. « Nous n’en faisons pas trop. Un jour comme celui-ci mérite un traitement spécial. S’il arrive que le repas ne soit pas totalement consommé, nous le mettons au frigo pour réchauffer et manger au fur et à mesure». Les dépenses de cette famille se chiffrent à l’heure actuelle à plus de 100.000 Fcfa et ce n’est pas tout. Les enfants auront besoin le jour-j de l’argent de poche. Ici, l’on entend comme tout le monde se rendre dans une congrégation religieuse pour rendre gloire à celui qui vient au nom du père.

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La famille de Bertrand Fotso prépare la venue du christ à sa manière. « Tous les soirs, nous nous rendons à la veillée de prière qui a commencé dans la chapelle d’Obili le 22 décembre. Pour les fêtes, j’ai acheté une nouvelle robette à ma fille. Mais sa mère n’a rien de neuf, car je n’ai pas d’argent ». Locataire dans une chambre au quartier Bonamoussadi et, qui vit avec sa femme et leur fille, M. Fotso Bertrand, visiblement sans emploi stable, nous donne ces explications en séchant le linge. Ici, pas d’arbre de noël, pas d’effervescence particulière. Mme Fotso ne réclame rien de particulier, elle dit même comprendre son conjoint« mon mari n’a pas d’argent. Demain, nous allons préparer du riz à la sauce tomate et acheter un jus à l’enfant. La fête a lieu tous les jours, je ne vois pas pourquoi je dois m’en faire ». Mme Fotso d’un sourire radieux, nous précise que le plus important pour sa famille, c’est d’être dans les bonnes conditions spirituelles, prêts à recevoir le seigneur Jésus quand il viendra

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