La police aurait fait irruption alors que Paul Ayah Abine, démissionnaire du RDPC, et candidat à la prochaine présidentielle camerounaise présentait son dernier livre.
Surveillance très rapprochée
L’information a été rapportée par Radio France Internationale (RFI), samedi 18 juin 2011. Une séance de signature du livre de l’opposant Paul Ayah Abine a provoqué l’intervention de la police pour disperser la foule à Bamenda, principale ville de la région du nord ouest au Cameroun. La police a fait irruption dans la salle, au moment ou je faisais la dédicace, il y avait des journalistes et lorsque ceux-ci on voulu filmer, elle a agressé les journalistes, finalement, la dédicace n’a pas eu lieu a déclaré l’opposant ancien militant du rassemblement démocratique du peuple camerounais Rdpc, au pouvoir depuis 26 ans.
Paul Ayah Abine dit ne pas clairement comprendre pourquoi il est aujourd’hui la cible du régime en place: Je ne suis pas le seul à avoir quitté le RDPC, a-t-il déclaré. Il est le seul élu de son ancien parti à s’être opposé à la modification de la Constitution, qui permet aujourd’hui à Paul Biya au pouvoir depuis 29 ans de briguer un nouveau mandat présidentiel. Paul Ayah Abine, a démissionné de ce parti en janvier 2011. Récemment encore, il a rebondi sur la question, alors que s’envenimait le débat sur la légalité de la candidature de Paul Biya. Je l’ai déjà dit sur les plateaux de télévisions. Sur le plan moral, il avait un contrat social avec le peuple en lui accordant 14 ans de plus. Aller à l’encontre de ce contrat est immoral. Sur le plan juridique, le président est du Rdpc qui n’est pas légalisé au Cameroun. Le régime antérieur s’applique au Rdpc et à Paul Biya. Donc ce parti ne pouvait pas être légalisé selon la Loi de 1990. Conformément à ce raisonnement, le président du Rdpc est encore sous le régime antérieur à la révision de 2008. Selon ce régime, le président est incompétent et n’a pas le droit de se présenter. Parce que la Loi s’applique à partir du moment où elle est adoptée a-t-il déclaré dans une interview accordée au quotidien l’Actu de Gustave Emmanuel Samnick.
Une atteinte à la liberté d’expression
Paul Ayah Abine croit cependant savoir, que c’est en raison du fait qu’il ait déclaré sa candidature indépendante à l’élection présidentielle prochaine qu’il est victime de toutes ces tracasseries : Aujourd’hui j’ai déclaré ma candidature pour la présidentielle prochaine, je ne sais pas si c’est ce qui fait que je sois mis sous surveillance; même lorsque je me déplace, on me surveille; je dis qu’ils sont entrain d’entraver la liberté d’expression a-t-il fait savoir dans son intervention téléphonique. Ce nouvel opposant au régime n’a eu cesse ces derniers temps, de critiquer le régime en place. En 2009 Paul Ayah Abiné avait fait parler de lui en mettant en cause une certaine gabegie publique dans les dépenses relatives aux missions, séminaires et autres frais de carburant. Selon le député, la moitié de la somme allouée à ces dépenses, aurait pu permettre de créer des emplois rémunérés à 100 000 F Cfa par mois, pendant 10 ans à 34 000 jeunes Camerounais. Aujourd’hui il croit en ses chances d’être élu président. Revenant sur l’accueil de sa démission par ses militants de base, il a fait savoir qu’il avait leur soutien. On dirait qu’ils attendaient ma démission depuis fort longtemps. Que d’appels téléphoniques! Que de messages, de lettres, de commentaires sur Facebook! Le Rdpc n’a pas de machine puissante. Si nous avons une élection libre et transparente, le Rdpc ne pourra pas m’égaler. J’en suis sûr, avait-il déclaré en janvier 2011, quelques jours après sa démission. Paul Ayah Abiné avait été élu député en 2002.
