Ouganda: L’opposition se mobilise pour des manifestations contre la vie chère

Le gouvernement estime que ce sont des manifestations illégales Le coût de la vie pousse les populations ougandaises dans la…

Le gouvernement estime que ce sont des manifestations illégales

Le coût de la vie pousse les populations ougandaises dans la rue. Des affrontements ont éclaté entre la police et des manifestants «contre la vie chère» lundi 18 avril pour la troisième fois en une semaine en Ouganda. Le chef de file de l’opposition a été arrêté tandis que la Croix-Rouge faisait état de la mort d’un des protestataires asphyxié par des gaz lacrymogènes et d’un bébé de six mois hospitalisé dans un état critique. La police a arrêté Kizza Besigye et une dizaine de membres du Parlement qui tentaient de se rendre au travail à pied à Kasangati, dans la banlieue de la capitale, Kampala, pour protester contre le prix élevé de l’essence et des denrées alimentaires. Il en va de même pour Norbert Mao, qui dirige le Parti démocratique, et Olara Otunnu, chef du Congrès du peuple ougandais. L’opposition affirme que 14 autres personnes issues de ses rangs ont été arrêtées en relation avec les manifestations qu’elles s’apprêtaient à tenir contre la cherté de la vie. Le président ougandais, Yoweri Museveni, avait fait savoir samedi dernier qu’il mettrait fin à ces manifestations que l’opposition veut organiser tous les lundis et les jeudis. Un porte-parole des forces de police a raconté que cette arrestation n’est pas liée aux marches de protestation, mais à «plusieurs enquêtes en cours» contre M. Besiegye. Sans plus de détails.

Kizza Besigye, candidat du Forum pour la démocratie, était arrivé deuxième derrière le président Yoweri Musevini à l’élection de février dernier. Au pouvoir depuis 25 ans, le chef de l’État sortant a obtenu 68 % des suffrages dans ce scrutin jugé régulier par les observateurs. Le régime étant prompt à réprimer toute manifestation «illégale», l’opposition invite les Ougandais à protester en marchant jusqu’à leur travail. Les opposants disent être inspirés par le modèle de la révolution égyptienne. Selon l’Agence France-Presse, les forces de l’ordre ont recouru aux gaz lacrymogènes et aux tirs à balles réelles pour disperser des protestataires qui tentaient d’ériger des barricades sur une avenue du nord de Kampala. Selon la Croix-Rouge ougandaise, deux personnes ont été hospitalisées lors de ces affrontements, ce qui porte à plus de 60 le nombre d’Ougandais blessés dans le cadre des marches et rassemblements organisés à Kampala et ailleurs dans le pays depuis la semaine dernière.

Des manifestations se sont aussi déroulées ailleurs dans le pays le lundi 18 avril, avec notamment le barrage de l’autoroute Kampala-Jinja reliant le Kenya à l’Ouganda et au Rwanda. Une vingtaine de véhicules auraient été endommagés par des jets de pierres, selon la police. Le porte-parole adjoint de la police, Vincent Sekate, a déclaré que la répression des manifestations continuerait car elles sont «illégales». Un important dispositif sécuritaire avait été déployé à Kampala, mais l’un des coordinateurs de la contestation, Mathias Mpuuga, élu au Parlement, a déclaré que les marches continueraient. Le prix du maïs a par exemple augmenté de 114 % l’an dernier en Ouganda, selon un rapport publié la semaine dernière par la Banque mondiale. Le président Museveni a déclaré qu’il ne laisserait pas renverser son gouvernement «par des moyens inconstitutionnels» et que les manifestations pacifiques devaient obtenir l’autorisation de la police.

Drapeau ougandais
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