Dans un ouvrage collectif de 110 pages, des auteurs ont évalué la question en zone Cemac et en RDC
A l’initiative de la fondation Friedrich Ebert Stiftung, bureau de Yaoundé, une vingtaine de participantes issues et des experts issus des 6 pays de la communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac) se sont réunis à Yaoundé du 21 au 23 Novembre 2007 pour évoquer le thème: « La femme et les questions de sécurité au sein de la Cemac et en RDC ». Les développements issus de cette rencontre ont abouti à l’édition d’un livre intitulé: « Femme et sécurité » publié aux presses universitaires d’Afrique. L’ouvrage part du constat que l’Afrique centrale est l’une des sous régions qui subit le plus de violence. Or, en raison de la vulnérabilité avérée de la femme dans ce contexte, il est important de réfléchir sur sa place dans le cadre des réformes sécuritaires engagées en Afrique Centrale.
Le livre commence par l’analyse du concept de sécurité par le docteur Alain Fogué qui selon lui, repose sur deux piliers : la sécurité interne et la sécurité aux frontières. L’ouvrage analyse ensuite la cemac comme institution régionale et examiné ensuite la question de la gouvernance sécuritaire en en zone cemac qui repose sur une double architecture juridique et militaire. Au-delà du droit de la guerre qu’analyse la docteur Alain Fogué dans une deuxième contribution scientifique, c’est la sécurité et la femme qui est la trame du livre.
Dans son exposé, le colonel Henriette MINDZIE constate que pour la ces du Cameroun, la femme est représentée dans tous les organes sécuritaires. Elle rappelle que la constitution camerounaise affirme l’égalité des sexes et mentionne au passage le décret présidentiel portant statut particulier du corps des officiers d’active de défense. Ce décret stipule que le corps des officiers d’active de défense est ouvert aux camerounais des deux sexes. En outre écrit le colonel Henriette MINDZIE, la femme participe au maintien et au rétablissement de l’ordre et, est présente dans plusieurs secteurs de l’armée : police militaire, instruction, justice militaire, renseignement et appui à l’organisation des élections, logistique et compétence diverses. Conséquence, selon l’officier supérieur, il n’y a aucune discrimination dans la police et l’armée camerounaise où les femmes occupent tous les grades : du personnel de rang à celui d’officier supérieur.
En terme statistique, le colonel dénombre une vingtaine d’officiers féminins dans la gendarmerie et armée confondues, une centaine de commissaires principaux et divisionnaires. Elle rappelle aussi des mesures prises pour la sécurité de la femme : accès au financement, à la santé avec l’interdiction de l’excision, l’éducation avec la scolarisation des jeunes filles. Malgré tout, constate t-elle, la femme souffre encore d’une insécurité certaine : cas de viols et intimidations diverses dont sont victimes les femmes, les veuves qui sont harcelées par leurs belles familles, les femmes sidéennes qui sont menacées d’exclusion plus que les hommes etc.
Même si plusieurs associations existent pour défendre les droits des femmes, le colonel constate que leur efficacité reste altérée par leur manque de coordination. L’ouvrage plaide enfin pour qu’il y ait l’adoption d’un plan d’action de lobbying auprès des gouvernants de la communauté internationale en faveur du renforcement de la sécurité de la femme.
Sur la plan de la forme, l’ouvrage souffre d’une organisation thématique et d’un agencement très apparents. L’on peut en outre constater que l’éditeur a laissé beaucoup de place à certains sujets qui n’étaient pas très importants pour le thème développé. Enfin, le lecteur remarquera très facilement qu’il s’agit beaucoup plus d’une série d’exposés alignés les uns après les autres que d’un ouvrage au cheminement élaboré. Toutes remarques qui n’enlèvent rien cependant à la pertinence du sujet développé.

Journalducameroun.com)/n