Le désormais ex-sélectionneur camerounais a donné une brève conférence de presse sur la participation des Lions indomptables à la coupe du monde sud-africaine
Pouvez-vous nous dire ce qui s’est passé en Afrique du Sud pour que le Cameroun connaisse une telle humiliation?
Au départ, j’ai pensé que j’avais formé un grand groupe, mais je dois reconnaître que j’étais en erreur et que je suis trompé. Je me suis retrouvé avec une équipe qui avait un jeu pauvre, un jeu qui ne reflétait pas le potentiel que j’avais sous la main. Je crois que si l’équipe avait été un peu plus unie, nous aurions fait mieux. Malheureusement, je n’ai pas réussi à unir cette équipe. Je n’ai peut-être pas mesuré certains problèmes claniques, certains problèmes d’intégration et je le regrette vraiment.
Au sujet de l’ambiance dans le groupe, peut-on dire que vous avez manqué de charisme?
Vous savez, on peut tout dire, certains n’hésitent pas à le dire. Mais, c’est un problème vraiment complexe et c’est pour cela que je reconnais que j’ai commis une erreur au moment de la constitution de la liste des 23. Mais lorsque que le coup est parti, quand nous étions en stage, c’était très difficile à récupérer. Ce sont des grands garçons et c’est à eux de prendre leurs responsabilités. L’entraîneur prend en charge beaucoup de choses, il prend certaines décisions et c’est aux joueurs de les parfaire. Cependant, ça ne me choque pas du tout d’être considéré comme la principale cible, comme le responsable de tout ce qui s’est passé. Ça ne me choque pas du tout.
Vous reconnaissez que dans cette équipe il y avait des problèmes. Quelles sont vos propositions au Cameroun pour qu’à l’avenir, ce type de problème soit évité?
Je crois que le Cameroun a un bon potentiel et qu’il faut mettre tous ses joueurs ensemble pour que les choses aillent pour le mieux dans cette équipe. Je pense à des joueurs comme Vincent Aboubakar qui sont des joueurs d’avenir pour l’équipe du Cameroun.
Votre compatriote Alain Giresse se plaint que vous n’avez pas eu d’équipe-type au cours de cette compétition. Où avez-vous été bloqué?
J’accepte toutes les remarques, toutes les critiques que font les journalistes sur mon jeu. Lors du match amical contre l’Italie, nous avons joué avec Souleymanou comme gardien de buts et nous n’avons pas pris de but. Mais au milieu, j’ai constaté que c’était différent et c’est pour cela que j’ai changé de milieu. Souvenez-vous quand même que j’ai joué les éliminatoires avec une équipe-type, mais j’ai voulu l’améliorer. Pendant la Coupe du Monde, j’ai constaté après le match contre le Japon qu’il me fallait opérer des changements.
Peut-on savoir pourquoi vous avez décidé de ne pas renouveler votre contrat à la tête des Lions Indomptables?
Je l’ai dit, la Coupe du Monde a été un constat d’échec. Avant cela, il y avait eu la dynamique de la qualification et j’ai renouvelé mon contrat. Aujourd’hui, je trouve cohérent de laisser ma place et de laisser quelqu’un d’autre prendre la sélection. Je souhaite bonne chance aux Lions, même si c’est douloureux aujourd’hui. J’aurais voulu, vu la confiance du peuple camerounais, que nous fassions un meilleur résultat à la Coupe du Monde. Je remercie toutes les personnes qui m’ont aidé, toutes les personnes qui m’ont bien accueilli.
Certains pensent que Samuel Eto’o, à qui vous avez remis le brassard, est le principal problème de cette équipe.
Concernant Samuel Eto’o, c’est une hérésie de dire que c’est lui le problème. C’est le joueur le plus talentueux de l’équipe. Je crois que les Camerounais ne mesurent pas la chance de l’avoir dans leur équipe.
Après cet échec, vous démissionnez. Allez-vous renoncer à votre salaire?
Je n’ai jamais parlé de mes revenus depuis que je suis à la tête de cette équipe, je ne le ferai pas. C’est une question qui regarde la Fécafoot, le ministre des Sports et moi. Je ne réponds pas à ce genre de question.
Ne vous rendez-vous pas compte que vous n’avez fourni aucun effort pour aider le Cameroun?
Je demande pardon et je présente mes excuses au peuple camerounais.
