Des informations transmises par une ONG américaine donnent matière à relancer le débat sur les dangers des peintures «Seigneurie»
Occupational Knowledge International (OKI), une organisation américaine de défense de l’environnement a fait savoir dans un communiqué, qu’il y avait des risques que des peintures de marque «Seigneurie» et en vente sur le marché camerounais, contiennent un niveau nocif de plomb, sur le long terme. Répondant à des questions de journalistes sur le sujet, les patron de PPG, le groupe propriétaire de «Seigneurie» depuis près de 5 ans, a fait savoir qu’ils avaient pris des mesures pour limiter le niveau de plomb dans leurs produits, à la norme fixée par la loi sanitaire américaine. Ce que les responsables de PPG ne disent pas c’est qu’ils n’ont pas encore apporté la preuve du retrait sur le marché des peintures déjà mises en ventes et qui n’étaient pas conformes à la règle de teneur en plomb. Les risques à court et moyen terme sur la santé restent constants et puis les responsables de PPG ont affirmé qu’ils n’entendaient pas baisser le niveau de plomb sur les peintures d’usage industriel. Seulement, il s’avère que l’acheteur ordinaire, ne réalise jamais qu’est ce qui est industriel et qu’est-ce qui ne l’est pas. Ce serait irresponsable de la part du PPG de ne pas rappeler cela à sa filiale camerounaise, a fait savoir Perry Gottesfeld le Directeur exécutif de l’Organisation OKI.
A la suite des études scientifiques, les Etats-Unis d’Amérique ont décidé en 2008 d’imposer à toutes ses entreprises, le niveau de 90 pour un million de teneur en plomb dans les peintures. Il a été démontré que même en très petite quantité, le plomb sur le long terme a des effets très négatifs sur le mental des plus jeunes enfants et sur leurs capacité d’assimilation, rappellent des responsables d’OKI. En 2011, une organisation non gouvernementale, le Centre de recherche et d’éducation sur le développement (CREPD), a révélé que l’essentiel des peintures vendues sur le marché camerounais dominé par le groupe «Seigneurie» et filiale de PPG, contenait une quantité de plomb supérieure à 300 pour un million. Approchés sur le sujet, les responsables du groupe PPG n’ont pas pu dire avec exactitude, à quelle date ils ont arrêté de produire des peintures au plomb. Lorsque nous leur avons apporté la preuve qu’il existait encore sur le marché camerounais des produits vendus par leur filiales et qui ne respectaient pas la réglementation américaine, ils ont dit ok! Nous allons arrêter de produire cela, mais n’ont rien dit sur le nombre de boîtes de peinture avec un contenu illégal, encore en circulation sur le marché camerounais, a déclaré Peryy Gottesfeld. Une des réalités de cette situation est que le Cameroun n’avait pas encore abordé la normalisation des peintures. L’agence des normes (ANOR) a projeté l’an dernier de retirer ces produits du marché en 2012, mais la procédure semble encore piétiner au Premier ministère. Selon des experts médicaux, l’urgence de vérifier cette situation se fait ressentir. De nombreux pots de peinture sont en vente sur le marché camerounais, visiblement sans qu’on ait une idée exacte de leur conformité à la norme internationale. Rien n’est aussi dit sur la mise en uvre d’éventuelle poursuite de l’entreprise «Seigneurie» qui possédait les normes américaines, mais profitaient de l’absence de législation au Cameroun, pour continuer de vendre des peintures non conformes.
