Rencontré à Yaoundé, le coach de l’équipe nationale de volley-ball parle du programme de préparation de son équipe pour la prochaine Coupe d’Afrique de Volley-ball
Quel est l’objectif de ce stage?
Déjà c’est une reprise après une longue période d’inactivité qu’on a subie sur plusieurs raisons. Maintenant j’ai élargie ce groupe qui est ici présent. J’ai sélectionné environ une trentaine de joueurs et il y a une partie de neuf joueurs qui sont restés en Europe pour des raisons économiques parce qu’on n’a pas d’argent pour payer leur billet d’avoir et autres. Ici, c’est avant tout des joueurs locaux avec trois professionnels qui sont venus de leurs propres moyens.
Est-ce que l’absence de ces professionnels n’a pas un impact négatif sur notre préparation?
Je ne dirai pas que ça perturbe la préparation. De toutes les façons on a encore du temps avant la CAN qui va se dérouler en fin septembre. Pour vraiment travailler tactiquement je compte beaucoup sur les deux mois qu’on a prévus pour la préparation en Europe. Et cela est suffisant pour préparer l’équipe.
Vous avez convoqué Mahamat un joueur de l’équipe de football réserve du Coton Sport de Garoua. Est-ce que ça ne vous déçoit pas un tout petit peu parce qu’il est retenu par son club?
Mahamat qui est un bon volleyeur a tout simplement choisi de jouer au football. C’est un joueur que j’ai rencontré et il m’a dit qu’il veut jouer au football.
Quel est la quintessence du travail que vous effectuez actuellement avec les joueurs qui ont répondu présents?
Ici on travaille beaucoup technique. Il y a des nouveaux joueurs qui n’ont jamais été sélectionnés en équipe nationale. Ils font leurs premiers pas en équipe nationale, ils découvrent l’atmosphère. Ils essayent de comprendre ce que ça veut dire de porter le maillot de l’équipe nationale, avoir un peu plus de rigueur que dans les clubs et autres.
Ce premier regroupe va durer combien de temps?
On va travailler pendant quatre jours et on va couper vendredi, samedi et dimanche parce qu’il y a le regroupement national et on reprend lundi et on fait encore une semaine. On reprend pour dix jours jusqu’au début des play-offs national, là on va libérer les joueurs pour le championnat national et après on ira en Europe.
Que prévoit la suite de la préparation après ce premier regroupement?
C’est une suite logique. On démarre avec le travail physique, le travail technique individuel. Moi j’observe beaucoup les joueurs, le comportement dans le contexte de l’équipe nationale et petit à petit on va s’approcher du système de jeu. Disons que la vraie préparation pour la CAN va se faire en Europe.
Cette dernière phase de la préparation aura lieu dans quel pays?
On ira en Slovénie pour une simple raison, comme la programmation au Cameroun est tellement difficile à faire et à long terme. Toutes les autres équipes nationales qui sont à notre niveau ont leurs programmes établis depuis un an ou plus. Nous on fait ça toujours à la dernière minute voir même à la dernière seconde. Et là c’est vraiment très compliqué. L’avantage en Slovénie c’est que je peux y arriver quand je veux, en plus les installations sont très biens. Le prix à payer n’est pas trop élevé et on a beaucoup d’équipes qu’on peut affronter en amical.

Avez-déjà une idée sur vos adversaires du premier tour de la CAN?
Bien sûr on connait tout le monde même si on n’a pas encore effectué le tirage au sort. Il n’y a pas de secret, il n’y a pas de nouvelles équipes. Ce sont les mêmes qu’on a l’habitude d’affronter. En tout cas il y a encore beaucoup de temps pour faire des observations et de l’espionnage. On va tout savoir au moment venu.
Vous avez été malheureux finaliste lors de la dernière édition de la compétition en 2011, après le sacre aux jeux africains. Quel est votre objectif pour la prochaine compétition?
En 2011 on était en finale et cette année nous voulons gagner, si on me donne les moyens, si on me laisse travailler. Comme on a démarré ici s’il n’y a pas de blessures et comme on a le temps jusqu’en mi-septembre on va partir là-bas pour gagner.
Quels sont les difficultés que vous rencontrez dans cette préparation?
On travaille comme d’habitude avec les moyens de bord. En tout cas on a le minimum. On peut s’entrainer en salle, ce qui n’est déjà pas habituel au Cameroun. Si un jour je pouvais avoir les conditions qu’on a en Tunisie, en Egypte ou en Europe, on aura une grande équipe nationale. Mais on travaille avec ce qu’on a, on n’a pas à faire des spéculations. Les joueurs dorment n’importe où, ils mangent n’importe quoi parce qu’on a aucun moyen.
Cela n’est-il pas un handicap pour votre préparation?
Les gars sont habitués. Ils connaissent les problèmes, ils viennent quand même parce qu’ils ont envie de jouer. Malgré cela, l’ambiance est très bonne dans le groupe. Même avec le staff technique tout se porte bien. On sait que quand on est volleyeur on doit souffrir un peu et on va essayer de gagner et de montrer quand même qu’avec les petits moyens qu’on a, on est capable de faire des grandes choses. Aujourd’hui on est numéro 17 mondial, on était déjà numéro 13. Il n’existe pas un autre sport au Cameroun qui a le même classement.
