L’annonce a été faite lors de la visite du ministre nigérien des affaires étrangères à Ndjamena
Le Niger pourrait utiliser le pipeline tchadien et transporter son pétrole brut vers le port de Kribi au sud du Cameroun. L’annonce a été faite à l’issue d’une audience que le Président Tchadien Idriss Deby Itno a accordée à une forte délégation nigérienne, conduite par leur ministre des affaires Etrangères. Le pétrole du Niger que nous nous proposons d’exploiter se situe dans la zone orientale de notre pays, à proximité de la frontière avec le Tchad. Le président Issoufou a trouvé commode, pratique et économique de le faire exporter à travers un pipeline que nous raccorderons à l’oléoduc déjà en exploitation, qui relie le Tchad au port de Kribi a précisé Bazoum Mohammed le ministre nigérien au sortir d’une audience avec le président Idriss Deby, selon des informations rapportées par le site internet de la présidence tchadienne. Il reste difficile de savoir si le Cameroun a été associé dans cet arrangement. Le Comité de pilotage et de suivi des pipelines (CPSP) n’a pas fait d’annonce sur le sujet. Les parties nigérienne et tchadienne ont davantage présenté au public, la portée politique de l’opération. En panafricaniste convaincu, le Chef de l’Etat Idriss Deby Itno a marqué, séance tenante, son accord pour ce projet fort intégrateur. Les discussions vont se poursuivre au niveau technique pour le démarrage effectif de ces activités, peut-on lire sur le site de la présidence tchadienne.
Un besoin de clarté côté Cameroun
Cette annonce survient alors qu’au Cameroun, les autorités ont exprimé leur volonté de renégocier les droits de transit du pétrole en provenance du Tchad, via le pipeline. On ignore encore si le président Paul Biya a discuté de la question avec son homologue Idriss Deby. Entre le début de l’opération de l’exploitation du pétrole tchadien et l’année 2011, le Cameroun annonce n’avoir reçu que 85 milliards de FCFA. Sur cette base certains observateurs ont laissé entendre qu’il envisageait de renégocier sa part de gain, afin que les revenus du Cameroun ne soient plus inversement proportionnels à l’embellie des cours mondiaux du pétrole, selon une intention prêtée à Adolphe Moudiki, président du CPSP et administrateur directeur général de la Société nationale des hydrocarbures (SNH).
Cette information largement diffusée dans certains médias, fait face à deux limites. Déjà lorsqu’il négociait ses avantages, le Cameroun avait choisi de percevoir un montant fixe par baril de pétrole, pour ne pas subir les variations des cours mondiaux. D’un autre côté, et selon des chiffres publiés par l’entreprise Exxon mobil, entre 2003 et 2010 le Cameroun a reçu un peu plus de 142 milliards de FCFA sous la forme de droits des transits, de l’impôt sur le revenu des droits de douanes diverses et des bénéfices sur part de possession du pipeline. Un montant légèrement supérieur au 85 milliards annoncés dans la presse. Avec l’annonce des nigériens, ces droits pourraient se voir augmentés. Les estimations attribuent au Niger des réserves de l’ordre de 450 millions de barils.
