La Cour suprême statuant en matière constitutionnelle a validé la candidature d’Anicet Ekane et de Soh Sone, rejet confirmé pour Kodock, Tobie Mbida et Milla Assoute
Pour Georges Anicet Ekane et Soh Sone, candidats déclarés à la présidentielle camerounaise d’octobre prochain, c’est une petite délivrance. La Cour suprême du Cameroun statuant en qualité de conseil constitutionnel, a rendu ce mardi 20 septembre, ses différents verdicts à la suite des requêtes déposées par de nombreux candidats déclarés, après la convocation du corps électoral. Pour ce qui est de monsieur Ekane, Elections Cameroon (ELECAM) avait rejeté sa candidature au motif qu’il n’avait pas produit un certificat d’imposition. Ce dernier avait plutôt produit dans son dossier un certificat de non imposition, se fondant sur le fait que n’exerçant pas d’activités lucratives, il ne pouvait pas être imposé par l’administration fiscale. Une argumentation que les juges suprêmes ont trouvé cohérente. Selon eux, autant la loi exige des candidats qu’ils produisent un certificat d’imposition, autant elle n’interdit pas à ceux qui n’ont pas d’activité et qui sont candidats à l’élection présidentielle de ne pas produire de certificat de non imposition. Satisfaction du candidat du MANIDEM, qui dans un communiqué avait fait savoir qu’il tirerait toutes les conséquences du rejet de sa candidature. Aujourd’hui, il est satisfait. «Je pense que la justice et le bon sens ont prévalu. Je suis heureux que les juges de la Cour suprême aient pris la bonne décision» a-t-il lancé aux journalistes en quittant les locaux de la Cour suprême. Avec Soh Sone candidat du parti socialiste et un peu moins connu, ils complèteront la liste des 21 déjà retenus.
D’autres candidatures rejetées n’ont pas eu une fin aussi heureuse. Le rejet de la candidature d’Augustin Frédéric Kodock, ancien ministre d’Etat et président de l’Union des populations du Cameroun (UPC) a été confirmée. La haute juridiction a donné raison à Elecam, confirmant que le dossier a été déposé sans certificat de cautionnement. Rejetée aussi, définitivement, la candidature de Vincent Sosthene Fouda Essomba. ELECAM reprochait à ce candidat de n’avoir pas produit un certificat de domiciliation au Cameroun et d’avoir aussi produit hors délai son certificat de cautionnement. Ce dernier a fait venir à la barre, ses deux enfants, expliqué qu’il est établi au Cameroun depuis mai 2010, et que depuis, il s’occupe de sa famille à Akono son village. Enfin, les bureaux du trésor étaient fermés dans l’après-midi du 4 septembre 2011 quant il a voulu payer son cautionnement, c’est la raison pour laquelle il l’a plutôt fait le lendemain avant d’aller compléter son dossier à Elecam avec le certificat de cautionnement. Des arguments qui n’ont pas convaincu les juges de la Cour.

Louis Tobie Mbida, du Parti des démocrates camerounais (Pdc), a vu pour sa part, sa requête rejetée pour signature non légalisée sur la déclaration de candidature. Requêtes rejetées aussi pour Mbeng Jean Delors, du parti Egalité social démocratique du Cameroun, Engono Valentin de l’Union camerounaise pour la démocratie et l’innovation, Tchana Lamartine de la Dynamique conquérante libérale des indomptables du Cameroun, Ndjapa Charly, du Parti socialiste des écologistes du Cameroun, Assagana Tsimi Moïse Fabien du Mouvement républicain, Mouafo Justin du Pnc-Bush ou encore Teuabo André du Parti populaire socialiste ne participeront pas à l’élection présidentielle du 9 octobre prochain. La Cour a rejeté leurs requêtes soit pour défaut de pièces requises, ou alors pour dépôt hors des dossiers. Chief Milla Assoute malgré la présence de quatre avocats dont un venu de France, n’a pas réussi à convaincre les juges suprêmes. La défense de Milla Assoute a expliqué aux membres de la Cour que du fait de son statut de réfugié politique, donc interdit de séjour au Cameroun, une disposition de la Convention de Genève sur les réfugiés, lui donnait elles mêmes droits dans son pays que tous les citoyens qui y vivent. Argument qui a attiré l’attention d’Atangana Clément, le président de la chambre administrative de la Cour suprême. Il a demandé que soit produit un certificat de domiciliation. Les avocats de Mila Assouté ont estimé que ce n’état pas nécessaire compte tenu du statut de réfugié qui est celui de leur client. Ils sont désormais 23 à briguer la présidence. Un record dans l’histoire des élections depuis le retour du multipartisme au Cameroun. Paul Biya au pouvoir depuis 29 ans, reste le principal favori, face à une opposition désorganisée et sans assise nationale claire
