Présidentielle camerounaise: Fin du décompte des votes, entrée en jeu de la Cour Suprême

La Commission de recensement général des votes a achevé lundi soir ses travaux et devrait remettre ce mardi le dossier…

La Commission de recensement général des votes a achevé lundi soir ses travaux et devrait remettre ce mardi le dossier à la Cour Suprême

La commission nationale de recensement général des votes dont les travaux sont achevés, devraient transmettre ce mardi 18 octobre 2011, les différents procès verbaux à la Cour Suprême du Cameroun pour un ultime examen. C’est lundi tard dans la soirée que cette commission a achevé les travaux de décompte général des votes aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur du pays. La remise de ces procès verbaux annonce le début de l’examen par la Cour suprême siégeant cette fois comme Conseil constitutionnel du contentieux électoral. Une réunion de ses membres est annoncée ce même jour, pour se pencher sur les 20 recours introduits par certains candidats à l’élection présidentielle.

Les requérants demandent l’annulation partielle ou totale de ce scrutin. Cette audience de règlement est programmée demain mercredi dans la salle des audiences de la Cour suprême. Le règlement du contentieux électoral ouvrira la voie à la proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle. Mais dans les coulisses, de nombreuses critiques se font entendre. Dans l’opposition on reproche le caractère inamovible et peu pertinent des membres nommés de la commission. Son président Clément Atangana, occupe ces fonctions depuis 1992 et préside aussi par ailleurs la chambre administrative de la Cour Suprême. Autre reproche, les pouvoirs de la commission qui pour certains étaient limités. Selon la loi électorale, sa seule fonction était de redresser les erreurs matérielles éventuelles des décomptes des votes, sans « toutefois annuler les procès-verbaux correspondants ». Seule compétente en la matière, la cour suprême en réalité, dont le chef suprême est le candidat président sortant Paul Biya. D’un autre côté, lors du déroulement du vote, on a remarqué une forte absence des représentants des candidats de l’opposition. Une situation qui a fait dire aux observateurs de la CEEAC (Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale), que ceux-ci risqueraient de manquer d’éléments de faits objectifs pour soutenir leurs revendications.

D’autres anomalies ont été rapportées dans le cadre des travaux de la commission. Selon une information rapportée par l’Agence de presse Chine Nouvelle, un membre de la commission représentant un candidat d’opposition a consigné dans son rapport personnel la présence devant la commission lundi matin, du président du tribunal de Kumba (sud-ouest) « pour remettre une autre version du rapport de la commission départementale à la commission nationale ». On se souvient que ces rapports du sud-ouest avaient créé la polémique en raison du retard de son acheminement. Cette agence d’information rapporte d’autres témoignages d’anomalies. « Le nombre de votants supérieur au nombre d’inscrits », des « résultats de Kogne (Ouest) introuvables « , et aussi des retards observés dans la transmission des procès- verbaux de l’élection, dans certains départements phares tels que le Wouri qui abrite Douala, la métropole économique.

Les travaux de la commission se sont déroulés sans Albert Dzongang, un des candidats à cette élection. Il n’a pas pu voter en raison de la non présence de son nom sur une liste électorale. J’ai même appelé un observateur qui passait par là pour qu’il voit de lui-même la mascarade, mais il n’a rien fait, je ne vois pas pourquoi je devrais assister aux travaux de la commission dans ces conditions là, a fait savoir le candidat de la Dynamique lors d’un point de presse. L’opinion publique retient son souffle alors qu’on approche de ce moment ultime de l’élection. Une coalition composée de 7 leaders de l’opposition a annoncé son intention de manifester contre la publication des résultats et exige une révision de la loi électorale et l’organisation d’une nouvelle élection de consensus.