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Presque un sixième de l’humanité victime de sous-alimentation

Le nouveau rapport de la FAO fait état de plus d'un milliard d'affamés dans le monde cette année Rapport accablant,…

Le nouveau rapport de la FAO fait état de plus d’un milliard d’affamés dans le monde cette année

Rapport accablant, des chiffres de frayeur, c’est le moins que l’on puisse dire à la lecture du rapport annuel de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), préparé cette année en collaboration avec le Programme alimentaire mondial (PAM) publié ce mercredi 14 octobre 2009 et intitulé L’Etat de l’insécurité alimentaire dans le monde. Cette année, 1,2 milliard de personnes sont touchées par la faim à travers la planète, soit 105 millions de personnes supplémentaires par rapport à l’année dernière. Ce qui signifie que presque un sixième de l’humanité est victime de sous-alimentation.

La presque totalité de ces individus vit dans les pays en développement, soit 642 millions en Asie et dans le pacifique, 53 millions en Amérique latine et aux Caraïbes, 42 millions au Proche-Orient et en Afrique du Nord, 15 millions dans les pays développés, et 265 millions en Afrique subsaharienne. Les pays les plus touchés sont, en Afrique, la Somalie, l’Ethiopie, l’Erythrée, le Soudan, le Burundi, la République démocratique du Congo, le Liberia, l’Angola et l’Ouganda. Dans la zone asiatique, le problème de la faim est particulièrement grave en Afghanistan, en Mongolie, en Corée du Nord, au Tadjikistan et en Géorgie. Haïti est le seul Etat américain figurant sur cette liste.

Les raisons d’une telle situation
Deux raisons expliquent cette forte recrudescence de la faim, tout d’abord la hausse des prix des produits alimentaires, ajoutée à la récession économique mondiale qui accable les populations les plus pauvres des pays en développement, dévoilant la fragilité du système alimentaire mondial. Un système qui selon la FAO et le PAM, nécessite une réforme urgente. Avant l’apparition des crises récentes, le nombre de personnes sous-alimentées accusait déjà une montée lente mais régulière au cours de la dernière décennie, indique le rapport.
Des progrès appréciables avaient été accomplis dans les années 80 et au début des années 90 en matière de réduction de la faim chronique, essentiellement grâce à l’accroissement des investissements dans l’agriculture qui avait succédé à la crise alimentaire mondiale du début des années 70.

Mais entre 1995-97 et 2004-06, à mesure que l’aide publique au développement (APD) consacrée à l’agriculture perdait du terrain, le nombre d’affamés s’est amplifié dans toutes les régions, à l’exception de l’Amérique latine et des Caraïbes. Mais les progrès réalisés dans cette dernière partie du monde ont été par la suite annulés sous l’effet des crises alimentaires et économiques. Conséquences, et le rapport le déplore, la consommation doit être réduite, et pour certains pays à faible revenu et à déficit vivrier, l’ajustement de la consommation pourrait se traduire par une réduction drastique des importations vivrières et autres biens d’importation, tels que matériel sanitaire et produits pharmaceutiques. Tout ceci par du fait de la chute drastique de flux financiers des 17 économies principales d’Amérique latine, par exemple, qui ont reçu 184 milliards de dollars de flux en 2007. Ces capitaux ont été quasiment divisés par deux en 2008 (89 milliards) et devraient être à nouveau réduits de moitié et chuter à 43 milliards en 2009.

Jacques Diouf, Directeur général de la FAO
www.fao.org)/n

L’heure est à l’action
«Le nombre croissant de personnes affamées est intolérable. Nous disposons des moyens économiques et techniques pour mettre un terme à la faim, ce qui fait défaut c’est une volonté politique plus forte pour se débarrasser de la faim à jamais ». Ces propos sont de Jacques Diouf, le Directeur général de la FAO.

Il est fondamental d’investir dans l’agriculture des pays en développement, car un secteur agricole en bonne santé est une condition essentielle non seulement pour surmonter la faim et la pauvreté, mais aussi pour assurer la croissance économique, la paix et la stabilité dans le monde.
Jacques Diouf, le Directeur général de la FAO

La FAO et le PAM continuent à préconiser une approche de solution durable sur deux fronts pour affronter à la fois la crise aiguë de la faim à court terme, et la faim chronique à plus long terme, symptôme de pauvreté extrême. Le Directeur général de la FAO souligne à cet effet que «les petits agriculteurs ont besoin d’un accès aux semences de qualité, aux engrais, au fourrage et aux technologies pour leur permettre de doper la productivité et la production, et leurs gouvernements nécessitent des outils économiques et politiques pour accroître la productivité et la résilience de leur secteur agricole face aux crises ».

Cet accablant rapport paraît au moment où l’on se prépare à célébrer ce vendredi 16 octobre 2009 la Journée mondiale de l’alimentation, sous le thème «Atteindre la sécurité alimentaire en temps de crise». La malnutrition sera également le thème principal du sommet sur la sécurité alimentaire qui se tient du 16 au 18 novembre prochain à Rome et du sommet de Copenhague sur le changement climatique, en décembre. Des Sommets qui pourraient être fondamentaux pour l’éradication de la faim.


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