L’annonce a été faite par un communiqué de la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures au Cameroun
Les autorités du Cameroun ont annoncé jeudi 09 janvier 2012 que les subventions du prix des hydrocarbures à la pompe se poursuivront au moins jusqu’à la fin de l’année 2012. Une mesure que la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (CSPH) met sur le compte de la volonté du gouvernement d’apporter un soutien aux plus pauvres. Cette décision fait suite à une menace persistante des syndicats et associations de consommateurs de lancer un vaste mouvement de grève, si le prix du «carburant passait à la hausse». Depuis le mois de décembre 2011, des déclarations diverses de certaines autorités avaient laissé entendre que le gouvernement envisageait une réduction de la subvention, ce qui de fait aurait fait passer à la hausse le prix du carburant à la pompe. Ils expliquaient que la subvention était passée à la hausse et dépassant les prévision budgétaires pour se hisser à près de 330 milliards de FCFA. Certains observateurs estiment que la crise nigériane de début janvier aurait fortement influencé la nouvelle position du gouvernement. Ces évènements ont conditionné le débat sur la subvention des produits pétroliers au Cameroun. Nous ne pouvons pas comprendre que le gouvernement refuse aujourd’hui de subventionner le carburant. S’il prenait cette décision, ce sont les pauvres qui vont souffrir. Une augmentation du prix du Carburant entrainera une augmentation générale de tous les autres prix sur le marché. Donc si le Cameroun veut éviter un remake de février 2008 et des évènements du Nigéria, il doit gérer cette affaire avec prudence, ont fait remarquer des élèves administrateurs de l’école nationale d’administration et de magistrature (ENAM), avec lesquelles la Banque Mondiale a lancé les discussions sur le sujet.
S’appuyant sur des études qu’ils ont effectuées, les officiels de la Banques Mondiale partagent l’idée selon laquelle il ne faudrait pas retirer la subvention du jour au lendemain. Evidemment cela va entrainer une tension sociale beaucoup plus grave que l’effet positif pour l’efficacité de la dépense publique, qui est celui recherché par la réduction et à terme l’arrêt des subventions aux produits pétroliers. Mais nous pensons qu’il faudrait que les discussions soient ouvertes et qu’on se mette à y réfléchir, a expliqué Raju Singh, l’économiste en chef auprès du bureau régional de la Banque Mondiale au Cameroun. Les experts de la Banque Mondiale estiment logique la hausse des subventions, qui se sont arrimé à la hausse des prix du baril de brut sur le marché mondial. Selon eux toujours, la subvention en elle-même ne pose pas de problèmes mais, le fait est qu’elle profite pleinement aux 20% de la population parmi les plus riches, alors que l’argent peut être affecté à des dépenses plus pertinente pour l’économie. De nombreux observateurs s’intéressent au débat. D’un autre côté, la nomenclature des prix du pétrole reste inconnue des consommateurs. Sur le site de la CSPH, on présente les différents postes d’indexation des prix, sans en donner les montants. Au total la CSPH présente 15 postes d’indexation dont trois fois la TVA. Ce chiffre de 15 peut rapidement grimper si on y ajoute l’ensemble des postes liés aux seules formalités de Douanes. De nombreuses personnes pensent que l’Etat peut très bien cesser de subventionner, sans que cela n’entraine une hausse des prix du carburant. D’un autre côté, ils sont nombreux à se demander qui sont ceux qui en 2011, ont encaissé l’importante cagnotte de subvention de 324 milliards de FCFA. Une question qui reste sans réponse.
