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Procès des leaders anglophones: L’OIAD entre en veille sur le cas de Nkongho Agbor

L’Observatoire international des avocats en danger dénonce l’arrestation de ce dernier, et appelle les avocats camerounais à rester mobilisés au…

L’Observatoire international des avocats en danger dénonce l’arrestation de ce dernier, et appelle les avocats camerounais à rester mobilisés au sein du collectif coordonné par Me Bernard Muna

Une nouvelle organisation internationale d’avocats s’affirme en soutien au leader de la contestation anglophone Nkongho Agbor Talla Felix. L’Observatoire internationale des avocats en danger (OIAD) a décidé de mener des activités de veille pour s’assurer du respect des droits de cet avocat dans le cadre du procès l’opposant à l’Etat du Cameroun pour terrorisme.

Il s’agit d’une institution qui entend mener une veille permanente de la situation des avocats menacés dans le monde en raison de l’exercice légitime de leur profession et de porter assistance aux avocats dont la vie, la liberté ou l’exercice professionnel sont menacés.

«L’OIAD demeurera particulièrement vigilant aux suites qui seront données à cette affaire par les autorités camerounaises», indique l’Observatoire dans un communiqué datant du 06 mars 2017.

Ladite instance dénonce «avec fermeté» l’arrestation de Nkongho Agbor Talla. Ce dernier avait été interpellé dans le cadre de ses activités à la tête du Consortium de la société civile du Cameroun anglophone. Un mouvement, frappé de nullité après avoir appelé à des villes mortes dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-ouest les 09, 16 et 17 janvier. Fontem Neba et Bibixy Alias Manncho BBC ont été arrêtés en même temps que lui.

Selon une communication du ministre de la Communication Issa Tchiroma Bakary, le  15 février, 21 autres personnes sont en instance de jugement pour leurs implications dans les manifestations survenues en novembre dans les régions anglophones du Sud-Ouest et du Nord-Ouest.

Nkongho Félix Agbor Talla, Fontem Neba et Bibixy Alias Mancho BBC sont jugés depuis le 13 février 2017 pour  coaction de terrorisme, hostilité contre la patrie, sécession, révolution, insurrection, outrage à corps constitués et aux fonctionnaires». Des faits de rébellion en groupe et de défaut de carte nationale d’identité sont en plus reprochés à Mancho Bibixy. Tandis que Fontem Afoteka’a et Nkongho Félix Agbor Balla sont également jugés pour excitation à la guerre civile, et propagation de fausses nouvelles.

Au sujet de ces chefs d’accusation, le conseil de la défense a, quant à lui, interrogé l’effectivité de l’Etat de droit au Cameroun. «Le chef de l’Etat avait déclaré dans un discours que les Camerounais n’auront plus besoin de passer par les maquis pour exprimer leurs opinions», avait indiqué Me Tchoungang lors de la première audience le 13 février.

Pour l’Observatoire, «les avocats, comme tous les autres citoyens, doivent jouir de la liberté d’expression, de croyance, d’association et de réunion. En particulier, ils ont le droit de prendre part à des discussions publiques portant sur le droit, l’administration de la justice et la promotion et la protection des droits de l’homme et d’adhérer à des organisations locales, nationales ou internationales, ou d’en constituer, et d’assister à leurs réunions.»

L’Observatoire se dit par ailleurs «extrêmement préoccupé» par le fait qu’un tribunal militaire ait été requis pour statuer sur cette affaire qui concerne des civils. Il appelle les avocats camerounais à demeurer mobilisés pour la cause de leur confrère.