L’entreprise Addax contrôlée par le chinois Sinopec a racheté les 80% des parts détenues par l’anglo-néerlandais Shell dans le groupe Pecten
Les investissements chinois montent
Mercredi 02 novembre 2011 le groupe Addax, contrôlé depuis juin 2009 par le géant chinois du pétrole SINOPEC (China Petroleum and Chemical Corporation), a fait savoir qu’il avait acquis les 80% de parts chez Pecten Cameroon Corp, détenus jusque là par la firme anglo-néerlandaise Shell. Dans l’opération, la Société nationale des hydrocarbures (SNH) qui y représente l’Etat du Cameroun, conserve ses 20% de parts. L’entreprise née de ce rachat s’appelle désormais Addax Petrolum Cameroon Company (APCC). «Je suis ravi de l’efficacité avec laquelle l’opération de rachat a été menée. Je remercie d’autre part le gouvernement du Cameroun d’avoir donné son accord à cette initiative», a fait savoir Yi Zhang le manager général d’Addax, dans un communiqué publié sur le site internet de l’entreprise. Cette nouvelle acquisition des fonds chinois, porte à 11 blocs d’exploitation, 42 champs de production et 2 000 barils/jours (déclarés) pour le reste de l’année 2011, l’intervention de la Chine dans le domaine des hydrocarbures au Cameroun. Le groupe conforte ainsi sa place de deuxième producteur de pétrole dans ce pays. «Nous sommes exaltés à l’idée d’accueillir le groupe Pecten dans notre famille aujourd’hui, et nous attendons de cette acquisition qu’elle puisse naturellement apporter une croissance supplémentaire à nos affaires», a rajouté Yi Zhang. Bien que la production soit en baisse et que les travaux d’exploration tardent encore à produire les fruits des efforts consentis, on remarquera que de nombreuses compagnies continuent de s’activer aux larges et à l’intérieur des côtes camerounaises, pour acquérir ou conserver leurs espaces d’opération.
A qui profite l’évolution?
Pour certains experts qui se prononcent sur le sujet, la montée en puissance des investissements chinois peut être perçue comme un soulagement pour le gouvernement camerounais, qui garde la perspective de conserver la stabilité de sa production pétrolière. Certains d’entre eux ont confié cependant avoir des réserves sur les tenants et les aboutissants d’une telle opération. Les investisseurs chinois eux réalisent une bonne affaire. Cette percée d’Addax ne peut se comprendre que dans un cadre global, où on assiste de plus en plus au retrait des leaders traditionnels de la production en Afrique, principalement des européens, et à l’entrée de nouveaux investisseurs, nationaux mais surtout asiatiques. «L’explication est toute simple, trouver des financements pour des entreprises européennes est devenu difficile, avec des marchés financiers et des banques qui s’inquiètent de tout. Ces entreprises, privées, sont obligées de désinvestir pour se concentrer dans des segments plus rentables de la chaine des hydrocarbures. Les entreprises chinoises elles ne devraient pas connaitre ce problème, avec la quantité de réserve de change dont rengorge ce pays», nous indique un expert proche du milieu du pétrole. Toujours selon lui, la Chine ne trouverait pas dans cette conquête seulement une source d’approvisionnement en énergie dont son large tissu industriel a besoin, mais encore elle pourrait y voire une opportunité d’élargir ce pan de marché dans un continent africain en pleine croissance et rempli de plus d’un milliard d’habitants depuis peu.
