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Protection de l’enfance: L’Unicef augmente son enveloppe au Cameroun

Le fonds passera de 50 millions de dollars de la période 2008-2012 à 73 millions de dollars pour 2013-2017 Cet…

Le fonds passera de 50 millions de dollars de la période 2008-2012 à 73 millions de dollars pour 2013-2017

Cet effort financier est justifié par les responsables de la représentation nationale de cet organisme onusien. Pour eux, cet accroissement des fonds alloués est motivé par la volonté d’accélérer les efforts pour aider le Cameroun à améliorer la situation préoccupante de ses enfants dont près de la moitié pour les moins de 18 ans sont affectés par une pauvreté endémique qui touche environ 40% de la population totale. En vue d’un plaidoyer fondé sur des preuves, il envisage de  » mettre en place des moyens pour promouvoir la collecte de données et les initiatives de politique sociale ».

Statistiques
Le constat établi montre que, en matière de santé, plus de 122 sur 1.000 enfants âgés de moins de 5 ans décèdent chaque année dans ce pays d’Afrique centrale « de causes qui auraient pu être évitées ». « 60,3% des enfants de 6 à 59 mois souffrent d’anémie, de même que 39,5% des femmes en âge de procréer », reconnaissent les autorités sanitaires nationales elles-mêmes dans la dernière enquête démographique de santé (EDS) publiée en 2011. Sans compter que le nombre d’enfants allaités exclusivement au sein de 0 à 5 ans a baissé de 24% en 2004 à 20,2% en 2011, des taux de malnutrition élevés sont déplorés. « Sur le plan national, 32,5% d’enfants de moins de 5 ans sont touchés par la malnutrition chronique ; 14,1% souffrent de malnutrition chronique sévère ; 5,6% souffrent de malnutrition aiguë et 1,9% de malnutrition aiguë sévère », s’inquiète l’Unicef. Il rapporte par ailleurs que seuls 70% des enfants sont enregistrés à leur naissance dont 57,6% en milieu rural et 85,7% en milieu urbain. « Les plus vulnérables sont les enfants qui travaillent et les enfants de la rue ». En outre, souligne-t-il aussi, « 80% des enfants incarcérés sont en détention provisoire pour des infractions relativement mineures et non-violentes ». Sans oublier que « le travail des enfants touche 31% des enfants âgés entre 5 et 14 ans » et que « le repassage des seins (..) est une pratique courante dans toutes les régions du Cameroun (1/4 des filles et les jeunes femmes en sont victimes) ».

D’autres faiblesses au plan éducatif révèlent d’énormes disparités entre les sexes
« Bien que les effectifs soient élevés dans les écoles primaires, les filles sont les moins scolarisées par rapport aux garçons. Dans trois régions du Nord (Nord, Extrême-Nord et Adamaoua), les différences entre les sexes dans les écoles avoisinent 30% en faveur des garçons ». Pour l’Unicef, en plus de ce problème, 40% de filles qui commencent le cycle de l’enseignement primaire obligatoire et gratuit abandonnent l’école avant d’arriver au cours moyen II. « A l’échelle nationale, poursuit-il, 25 enfants sur 100 sont inscrits à l’école maternelle, mais dans les régions du Nord et de l’Extrême-Nord, ce chiffre baisse à 3-6 enfants sur 100 seulement », selon l’Unicef. Les enquêtes font également ressortir un manque criard d’infrastructures dans les écoles primaires, avec « seulement 2 écoles primaires sur 5 ont accès à l’eau potable et seulement 1 école sur 3 dispose des toilettes ». C’est pour apporter un appui conséquent à toutes ces problématiques que l’Unicef Cameroun augmente son apport dans le pays.

L’Unicef augmente son financement au Cameroun