Des soldats du 3e régiment de parachutistes d’infanterie de marine de Carcassonne seront prépositionnés à Douala «comme renforts éventuels pour la République centrafricaine, en cas de besoin»
«Il s’agit bien d’une relève, il n’y aura pas de renforcement», a indiqué le porte-parole de l’état-major des armées françaises, le colonel Gilles Jaron. L’intervention française, lancée le 5 décembre, n’a pour le moment pas les effets escomptés. Cette semaine, les tueries entre chrétiens et musulmans ont fait plus de 600 morts et 160 000 déplacés rien qu’à Bangui. L’ONU, par l’intermédiaire de son secrétaire générale Ban Ki-moon, a exhorté les Centrafricains à arrêter les massacres inter-religieux et à se réconcilier, appelant à la fin de «l’effusion de sang». Dans un «message radiophonique adressé au peuple» centrafricain, Ban Ki-moon a demandé «aux dirigeants religieux et aux responsables locaux – qu’ils soient musulmans ou chrétiens – de se faire messagers de la paix». Malgré ces appels au calme, les violences continuent. À Bangui hier matin, un musulman à moto a été lynché, tué à coups de machette par des habitants dans le quartier Combattant.
Le président de transition Michel Djotodia s’est déclaré prêt à «tendre la main» aux milices chrétiennes, et «à discuter» de leur représentation dans le gouvernement. Un geste d’apaisement, rappelant que les chrétiens «sont les frères des musulmans». Les soldats français et ceux de la force africaine multiplient les patrouilles et poursuivent leurs opérations de désarmement, qui visent principalement les ex-combattants de la Séléka, accusés par la population d’innombrables exactions.
L’opération Sangaris a déjà coûté la vie à deux soldats du 8e régiment RPIMa de Castres, Nicolas Vokaer (23 ans) et Antoine Le Quinio (22 ans). Les deux soldats recevront ce lundi un hommage national aux Invalides à Paris.

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