Le secrétaire général de ce parti a lancé un message d’appel à la cohésion et l’unité
C’est un anniversaire moins dispendieux que les précédents que le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais a célébré le 24 mars dernier. Un anniversaire marqué surtout par des profondes divisions au sein du parti, notamment sur la question de l’investiture des listes de candidats pour les prochaines sénatoriales. Sur les 640 postulants, le RDPC a retenu 70 personnes, sur des critères qui ne font pas l’unanimité. Le parti a aussi eu l’occasion de vérifier son niveau de popularité effective. Le processus de refonte sur les listes électorales ne se solde pas du succès des chiffres escomptés. Le parti qui s’est toujours présenté dans ses slogans comme un parti légitime aux yeux de la population ne peut prétendre avoir la grosse légitimité que ses membres lui ont souvent attribuée. « L’unité de célébration retenue pour cet anniversaire du parti est la commune : à cet effet, les Présidents des Commissions communales d’encadrement et d’appui, actuellement à pied d’ uvre sur le terrain dans le cadre de l’intensification des inscriptions des militants sur les listes électorales, superviseront, en collaboration avec les Présidents de section, les manifestations et activités retenues pour la circonstance. Il convient de souligner que la conception et la gestion de toutes ces manifestations devront contribuer à l’accroissement des chiffres des inscriptions sur les listes électorales d’ELECAM », pouvait-on lire dans un communiqué annonçant l’évènement et signé du secrétaire général du RDPC Jean Kuete.
Au demeurant, le parti de la flamme très adulé à ses débuts est devenu pour de nombreuses personnes le symbole de l’échec du développement social, de la corruption et de la perversion des m urs. Ces dernières années, le parti a été confronté à de nombreuses crises. De nombreux observateurs s’accordent à dire qu’il ne résiste que parce que son président fondateur tient encore les rênes. La nomination de Jean Kuete semble avoir ravivé les foyers de tensions. Certains commentaires sur l’opération de lutte anti-corruption encore appelée Opération Epervier affirment qu’elle est une des manifestations extérieures de ces conflits internes. Au sein du parti, on se refuse à faire des déclarations sur l’emprisonnement des «camarades». Pourtant pas moins de 120 personnalités, tous anciens hauts cadres du RDPC, sont aujourd’hui dans les prisons de Kondengui (Yaoundé) ou New Bell (Douala). Ils sont accusés de corruption ou de détournements de fonds. Le 24 mars pourtant, l’heure n’était pas à la polémique. Comme c’est toujours le cas au Cameroun, un peu d’argent, beaucoup de musique, de la nourriture, des boissons gratuites, et les populations oublient pour un jour tous leurs soucis.

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