Régulation: La Commercial Bank-Cameroon victime d’une machination ?

Les observateurs font le lien entre une succession de faits qui pourraient permettre de soutenir cette hypothèse Une décision surprenante…

Les observateurs font le lien entre une succession de faits qui pourraient permettre de soutenir cette hypothèse

Une décision surprenante
La nouvelle est survenue le vendredi 09 novembre dernier, la Commission Bancaire d’Afrique Centrale (COBAC), a décidé de placer la Commercial Bank-Cameroon (CBC) sous administration provisoire. En droit cela veut dire que l’institution rencontre des difficultés qui imposent un régime spécial de gestion. Selon l’acte de mise sous administration provisoire, la CBC n’aurait pas respecté la consigne qui lui avait été faite de suspendre des transactions financières en cours avec la Société financière africaine (SFA). Il lui est aussi reproché un accroissement de son porte feuille de crédit, l’octroi des crédits aux autres structures du Groupe Fotso, l’insuffisance des fonds propres, la non production des documents comptables fiables, l’absence de crédibilité du plan de restructuration entre autre. Njanga Njoh Martin Luther qui était jusque là le Directeur Général de la structure a été désigné comme administrateur provisoire.

La CBC se veut rassurante
La banque a confirmé l’information, mais a tenu à rassurer ses usagers. Les observateurs restent très perplexes sur le prononcé de cette décision à ce moment précisément. Dans certains milieux, il se dit que la banque serait en train d’assumer les conséquences des différentes batailles que livre Yves Michel Fotso, le Président du Conseil d’Administration de la CBC. Deux faits sous-tendent cette argumentation. Selon des sources proches de la Banque, la décision de la COBAC est intervenue au moment où se tenait la réunion préparatoire d’une session du Conseil d’administration qui de longue date avait été prévue pour ce mardi 10 novembre 2009. Une session qui aurait permis de faire une évaluation des plans de restructuration adoptés et présentés à la COBAC quelques mois plus tôt. De nombreux experts s’interrogent pourquoi la commission n’a pas attendu que se tienne cette session qui selon eux aurait permis d’avoir une idée précise des activités de la CBC.

Une intervention spécieuse de la COBAC
Assez surprenante aussi, la décision de nommer l’actuel directeur général comme administrateur provisoire reste en elle-même une démarche exceptionnelle. Mesure conservatoire, une telle décision suspend les organes de gestion et avec elles les fonctions qui leurs sont attachées. Si la COBAC faisait confiance à Njanga Njoh Martin, il eut été plus facile de lui laisser mener à termes ses plans de restructuration. Ces différentes analyses ont conduit de nombreux observateurs proches de ce milieu à conclure que la CBC serait la victime d’une machination bien orchestrée. La COBAC a eu plusieurs fois l’occasion de sanctionner la CBC, notamment dans la période qui a relié la Banque à la défunte Compagnie nationale de transport aérien (CAMAIR). Les premières attaques sont intervenues l’année dernière. L’Aurore Plus, un bi hebdomadaire de la ville de Douala, a sorti de nombreuses publications d’articles présentant les difficultés de la CBC. Cette dernière a trainé le journal et ses responsables devant les tribunaux pour diffamation et diffusion de fausses nouvelles.

Des soupçons de machination
Le 05 novembre dernier la justice a condamné en première instance le journal et ses responsables. Pourtant il apparaît clairement aujourd’hui que le journal aurait eu de bonnes sources, mêmes si on s’accorde à admettre que l’utilisation qui en a été faite a été maladroite. Selon un spécialiste de l’intelligence économique, les difficultés de la CBC était connu de la COBAC depuis très longtemps. Son PCA Yves Michel Fotso aurait maintenu les équilibres jusqu’au moment où il a été pris dans les tourmentes de l’opération épervier (lutte anti corruption), qui l’impliquait. Certains partenaires de la Banque auraient retiré leurs garanties. Autre point, la bataille judiciaire remportée contre le Gouvernement Equato Guinéen a laissé son lot de ranc ur et de désir de vengeance. Ce spécialiste n’exclut pas qu’avec la nouvelle influence retrouvée par la Guinée équatoriale en raison de l’accroissement de ses réserves de change, elle aurait été tentée de peser de son poids sur la décision assez surprenante de la COBAC. La Commercial Bank-cameroon est la deuxième banque du groupe à passer sous le contrôle de la COBAC après sa filiale du Tchad. Les autres filiales de la sous région sont pour le moment épargnées.


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