Ils se concerteront à Yaoundé sur la validation des textes qui devraient mener à l’institution d’un fonds monétaire africain
Un pas décisif pour le Fonds monétaire africain
Les ministres africains de l’économie et des finances se réunissent dès ce jeudi 16 décembre à Yaoundé la capitale camerounaise. Cette rencontre fait suite aux travaux des experts présents au Cameroun depuis lundi dernier, et dont la tâche consistait d’une part, à apprécier le rapport de l’étude relative à l’exploration des « sources alternatives de financement de l’Union africaine (UA) », et d’autre part, à examiner le projet de statuts et de protocole portant création du Fonds Monétaire Africain ( FMA) à eux soumis par le comité de pilotage. A l’issue des travaux des experts ce mercredi, l’essentiel des mesures proposées a été approuvé par les participants et ont été soumises aux ministres des finances des pays africains pour validation. L’enjeu est de taille et c’est la première fois depuis qu’a été évoqué l’idée d’un fonds monétaire africain, qu’on semble proche d’un consensus à un haut niveau de décision au sein des Etats. Les travaux risquent pourtant d’être difficiles. De nombreuses discordances pourraient surgir de ces voix autorisées, notamment sur les contributions des Etats membres et les conditions d’octroi des emprunts. Autre points de discussion, la nécessaire convergence des systèmes économiques à défaut d’une véritable intégration à l’échelle africaine. Sont concernés, l’absence d’unité de zone économique, avec pour certains pays l’appartenance à plusieurs zones économiques en même temps. Aussi concerné, la question de la monnaie. Il faudra enfin s’accorder sur les contraintes de gouvernance budgétaire, que les pays de l’Union Européenne n’ont pas réussi à respecter.
Des discussions difficiles en prévision
A l’issue des travaux des experts, on a appris que le budget initial retenu pour le fonds sera d’un peu plus de 42 milliards de Dollars américain. Si les ministres valident entièrement les travaux, les contributions des Etats au capital du Fonds seront fixées en fonction du volume des réserves internationales, du Produit intérieur brut (PIB) et de la taille de la population. Ces contributions donneront lieu à des droits de vote spécifiques. Sur cette base, les pays du Maghreb se retrouveraient avec plus d’apport et les pays de la zone franc CFA parmi les derniers. Le FMA a pour mission de garantir à l’Afrique une croissance macroéconomique, en particulier son développement commercial. Au plan pratique, il uvrera à promouvoir les échanges commerciaux dans le continent, caractérisé par un faible niveau de commerce entre les pays : 10 à 12% au cours des décennies écoulées. Les statistiques de la commission des Nations Unies pour l’Afrique indiquent que la contribution africaine au commerce mondial a baissé passant de 6%, il y a 25 ans, à près de 2% actuellement. Face à cette situation, le FMA devra jouer le rôle de chambre de compensation et s’occuper de problèmes macroéconomiques au sein du continent. Certains experts consultés sur le sujet affirment cependant que cette institution qui pourrait être transitoire à la création d’une banque centrale Africaine, pourrait ne pas pleinement jouer son rôle, en raison de cette nature éphémère.
