L’administrateur directeur général de la filiale camerounaise s’est voulu rassurant ce 14 juillet, à Douala, au cours d’une conférence de presse
Il ya quelques mois, précisément au lendemain du braquage spectaculaire de l’agence Ecobank de Bonabéri, une rumeur faisant état de la fermeture imminente d’Ecobank Cameroun est née dans la cité économique. Comme une trainée de poudre, elle s’est répandue partout. Au point d’embarrasser plusieurs épargnants qui avaient à peine digéré le feuilleton douloureux de l’ex Compagnie financière de l’Estuaire (COFINEST). Les artisans de cette folle rumeur faisaient donc un parallèle avec le braquage de Bonabéri, évoquant cahin-caha le problème d’importantes sommes emportées. Bref pour eux, ce braquage a créé un important trou financier dans la banque, la rendant ainsi incapable d’honorer efficacement à ses engagements. Ce n’est que ce jeudi 14 juillet 2011 que la direction générale de l’entreprise s’est prononcée officiellement sur ce sujet, en rassurant sa clientèle. Nous n’avons aucun problème. Aucun souci, lance d’entrée de jeu l’administrateur directeur général d’Ecobank Cameroun. Ecobank Cameroun ne court aucun danger et ne fermera pas, poursuit Ekué Assiongbon. Le Togolais va même plus loin. Nos états financiers sont là. Ils sont consultables, oriente-t-il, en précisant au passage qu’Ecobank compte rester longtemps au Cameroun.
Environ 4500 milliards FCFA de total bilan en 2010
A Ecobank Cameroun, la rumeur annonçant les sérieuses difficultés, mieux la fermeture imminente de la filiale camerounaise du groupe Ecobank n’est pas passée inaperçue cependant. Même si, pour des raisons stratégiques, le top management de l’entreprise a préféré jouer la carte de la prudence. Qu’est ce que vous pouvez faire devant la rumeur, la calomnie ? s’interroge Ekué Assiongbon. Les mobiles de cette rumeur folle continuent toujours à surprendre les dirigeants de cette banque. Nous avons été très surpris, que ce soit au Cameroun ou au groupe tout entier, indique l’ADG, qui profite de cette occasion pour donner quelques rudiments permettant d’apprécier la force de frappe de la banque panafricaine. On retient que le groupe Ecobank existe depuis 1985 et est présent dans 32 pays africains dont la plupart se recrutent du côté de l’Afrique de l’Ouest. En 2010, il a eu un total bilan de 10 milliards de dollars (environ 4500 milliards FCFA). La même année, le groupe a extériorisé un résultat de 140 millions de dollars (environ 63 milliards FCFA). Le groupe a été crée par les Africains et est dirigé par les Africains. Après plus de 25 ans d’activités, le groupe est désormais très solide, souligne Assiongbon Ekué, en précisant que le groupe est actionnaire à Ecobank Cameroun à hauteur de 80%. Donc le soutien du groupe est acquis à Ecobank Cameroun à 200%, ajoute-t-il. L’ADG reconnait cependant que ces informations ne sont pas connues du grand public. Notamment celui de l’Afrique centrale où l’implantation est récente. Toutes choses qui, d’après lui, peuvent nourrir cette confusion. Au finish, insiste Ekué Assiongbon, Ecobank Cameroun se porte bien. Pour étayer son propos, ce dernier liste d’ailleurs quelques actions majeures de la banque au Cameroun. Entre autres, le financement du campus Isma, les multiples projets à travers Kpdc pour la centrale à gaz de Kribi, l’extension de l’usine de la Sonara. Après seulement quelques années d’existence, Ecobank Cameroun est 5e banque sur 13, avec environ 8% des parts de marché en termes de ressources. Elle a distribué, apprend-on, 215 milliards de FCFA de ressources à ce jour.
Réouverture de l’agence de Bonabéri
Ekué Assiongbon est revenu aussi sur les contours de la réouverture de l’agence de Bonabéri. Cette agence a été fermée après l’assaut punitif lancé par une vingtaine d’individus lourdement armés en mars dernier. Sa réouverture est prévue ce 15 juillet 2011, à Bonabéri, sous la houlette des autorités administratives de Douala. Cette agence qui compte 1677 clients va reprendre ses activités avec de nouveaux habits, et surtout de nouvelles applications, le nouveau système de gestion de la clientèle notamment. Ekué Assiongbon a saisi l’occasion pour faire le point de cette situation malheureuse qui a emporté la vie de cinq personnes. Sans entrer malheureusement dans les détails. Les enquêtes sont toujours en cours. Ce que nous savons c’est que la vérité va triompher bientôt et les coupables seront traduits en justice. Pour l’instant, nous ne pouvons pas en dire plus, relève-t-il. Au menu également de l’échange, l’arrêté du ministre des Finances instituant le service minimum garanti. C’est une bonne mesure. C’est en concertation avec la profession et le MINFI que de dispositif a été arrêté. Cela va dans la logique de l’amélioration du taux de bancarisation, a-t-il réagi, en promettant de se soumettre aux dispositions dudit texte.Nous ne nous installons pas dans un pays pour ne pas respecter les lois dudit pays. Cette mesure sera respectée, promet-il. Il va même jusqu’à envisager l’hypothèse d’un réajustement informatique, pour permettre à ce que les clients victimes des frais depuis le 1er juillet rentrent en possession de leurs droits.
