En visite de travail à Ngaoundéré, Emmanuel Edou rappelle ses collaborateurs à plus de responsabilité
Après Maroua et Garoua dans la partie septentrionale du pays, le tour est revenu le jeudi 1er octobre 2009 à la Région de l’Adamaoua d’accueillir le Emmanuel Edou, Le patron de la police camerounaise qui poursuit la visite des services déconcentrés de la sûreté nationale à travers le pays. Vaste de 63 000 km2, la Région de l’Adamaoua, de par sa situation géographique – de frontière avec la RCA et le Nigéria et de zone de transit entre le Nord et le Sud du pays – est en proie à une insécurité sans cesse grandissante.
Pour sa première sortie dans le nord Cameroun depuis son accession à la tête des forces du maintien de la sécurité publique camerounaise, Emmanuel Edou, Délégué général à la sureté nationale a tapé du poing sur la table.
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Emmanuel Edou, Délégué Général à la Sûreté Nationale |
Le patron de la police camerounaise n’a pas hésité à dénoncer les pratiques malsaines récurrentes dans les services de police à Ngaoundéré. Il a en effet demandé à tous ses collaborateurs un retour prompt à l’ordre, en mettant en exergue le respect de la déontologie et des droits de l’homme. Alors qu’Emmanuel Edou estime ne pas avoir une idée claire de la situation sécuritaire dans la région de l’Adamaoua, il relève tout de même que les vertus du corps dont il a la charge ont été renvoyées depuis belle lurette aux calendres grecques. C’est pourquoi le chérif s’est exprimé en ces termes : « le policier doit faire preuve de discipline, respecter la hiérarchie, agir dans la légalité, l’objectivité, la justice, et le respect de l’ordre ». Voilà qui vient remettre au goût du jour les différentes formes d’abus d’autorité observées ça et là dans les actes de ceux qui se veulent garants de l’ordre public. Les populations n’ont pourtant pas cessé de dénoncer les manigances et arnaques de tout genre dont elles sont victimes quand elles sont interpellées.
La situation est d’autant plus grave que les policiers ne se sont pas encore véritablement appropriés du « nouveau code de procédure pénal », rentré dans la législation en vigueur depuis le 1er janvier 2007. A cela vient se greffer la corruption ambiante qui est devenue la norme réglementaire dans les procédures d’enquêtes policières. Même si les hommes en tenue hésitent de se prononcer sur cette question, quelques uns ayant voulu garder l’anonymat donnent comme raison à cette pratique les salaires dits « dérisoires ». C’est alors un véritable challenge qui attend Emmanuel Edou, dans sa politique d’assainissement du corps qu’il chapeaute.
Insécurité
Le Délégué général à la sécurité nationale au Cameroun a mis un accent particulier sur les questions d’insécurité qui ne cessent de tarauder les esprits de ceux qui habitent cette partie du pays. Pour la seule année en cours, il est difficile de dénombrer avec précision les actes de vandalismes, de vols, d’agressions diverses et crimes perpétrés, tellement ils sont légions. Un appel est alors lancé à ses collaborateurs tous grades confondus, de pourchasser sans repit les malfrats, véritables obstacles au développement. A cet effet et pour un combat déterminé, des dispositions doivent être prises notamment en ce qui concerne la sécurisation des bâtiments des services publics maintes fois visités par des cambrioleurs. Des stratégies de protection des populations contre le phénomène des coupeurs de route, du rapt, et le vol de bétail entre autres se font impérativement ressentir. En guise de réalisation concrète, promesse a été faite pour la mise sur pied prochaine du corps des ESIR (Equipes d’Interventions Rapides) à la demande du gouverneur de la région Enow Abrams Egbe, pour amoindrir les risques d’insécurité. Le combat ne pourra être complet comme le recommandait l’hôte du jour, que par la collaboration entre les corps de défense et ceux de la sécurité publique entre eux d’abord ; et surtout, entre les forces de défense, de maintien de l’ordre et la population.
