La Cour de répression de l’enrichissement illicite a rejeté, lundi à Dakar, la demande introduite par les avocats du fils de l’ancien chef d’Etat sénégalais
La cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) a rejeté, lundi à Dakar, la demande de mise en liberté provisoire introduite la semaine passée, par les avocats de Karim Wade, fils de l’ancien président de la République du Sénégal, Abdoulaye Wade, a appris Anadolu.
Même s’il a déclaré la demande de mise en liberté provisoire recevable, le juge Henri Grégoire Diop a néanmoins estimé que «depuis l’ouverture du procès, la Cour a procédé à plusieurs reprises à l’expulsion des individus qui perturbent l’audience et donc que des risques de troubles à l’ordre public sont réels en cas de mise en liberté provisoire du prévenu».
«Il y a aussi des risques de subordination et de concertations frauduleuses entre le prévenu et les témoins», a-t-il encore justifié, ajoutant que le prévenu a toujours refusé de répondre aux interrogations de la Cour et cela, dit-il, «ne participe pas à la manifestation de la vérité».
La liberté provisoire a également été refusée à Mamadou Pouye, un des coaccusés de Karim Wade.
Karim Wade est en prison depuis avril 2013. Son procès a été ouvert le 31 juillet dernier puis suspendu le 11 novembre dernier suite au limogeage du procureur spécial, Alioune Ndao, qui était chargé du dossier, avant de reprendre la semaine passée.
Le fils de l’ex-président a toujours refusé de répondre aux questions de la CREI, estimant que ce procès était «politique».
«Le pouvoir cherche à me condamner afin d’empêcher ma candidature aux prochaines élections présidentielles. Car celle-ci hante le sommeil du Président Macky Sall», avait-il déclaré en septembre dernier face à la barre.
Le procès a d’ailleurs connu plusieurs rebondissements et suspensions. La défense de Wade a notamment contesté à plusieurs reprises la compétence et l’aptitude de la cour à le juger.
A la suite de l’annonce du rejet de la liberté provisoire, Karim Wade a regagné le box des accusés sans faire aucun commentaire tandis que certains de ses proches ont quitté la salle en colère. Le procès se poursuit lundi à 12h40 GMT avec l’audition de plusieurs coaccusés à l’instar du prévenu Souleymane Sy.
Wade est poursuivi pour enrichissement illicite. Il doit justifier environs 225 millions de dollars (117 milliards de Fcfa) d’avoirs. S’il est reconnu coupable, il risque entre 5 ans et 20 ans.
