Sommet Afrique-Union Européenne: L’Afrique prend conscience de sa position défavorisée

Le 3ème sommet s'est achevé hier en Libye et aucun consensus n'a pu être trouvé Les leaders africains souhaitent un…

Le 3ème sommet s’est achevé hier en Libye et aucun consensus n’a pu être trouvé

Les leaders africains souhaitent un échange d’égal à égal
Si vous voulez coopérer avec l’Afrique et réussir cette coopération, vous devez traiter avec elle, en tant qu’entité et un marché unique a déclaré le guide Kadhafi, estimant que la coopération avec les sous-régions du continent avait été parmi les causes ayant conduit à l’avortement de la coopération entre l’Europe et l’Afrique. Pour étayer son argumentation, le leader libyen s’est appuyé sur des études portant sur la coopération entre l’Europe et les pays en voie de développement (Afrique-Caraïbes-Pacifique, ACP). Ces études, indique-t-il, révèlent que plusieurs pays en voie de développement en coopération avec l’Europe, ont par la suite connu une faible croissance, une baisse du pouvoir d’achat et l’échec dans leur développement agricole et industriel, contrairement à ce qui était attendu de ces accords de coopération signés entre l’Europe et l’Afrique, voire les Caraïbes. Il a, par ailleurs fait remarquer que les pays ACP, en accord avec l’Europe ont enregistré une baisse de leurs exportations en direction de la communauté européenne, comparativement aux autres pays en voie de développement non inclus à ces accords. De plus, cette baisse a été observée dans les importations des produits ACP par les pays européens, passant de 7% pour cent en 1980 à 3% pour cent en 1997, par rapport aux importations globales européennes.

Le guide Kadhafi a souligné que l’Afrique cherche à promouvoir les aspects économiques de la coopération, alors que l’Europe se focalise sur les aspects politiques. La politique ne nous procure ni l’alimentation, ni les vêtements, ni les moyens de transport; nous avons plutôt besoin de l’économie qui peut nous fournir l’habitat, le transport, la nourriture et les médicaments a-t-il martelé. Lors de ce sommet, qui sera suivi d’une réunion du conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA), six grands thèmes ont été abordés: Intégration régionale, énergie et changement climatique, agriculture, paix et sécurité, gouvernance et droits de l’homme, migration et emploi. L’UE et l’Afrique sont appelées à collaborer et à saisir les opportunités offertes par notre potentiel combiné énorme, a estimé de son côté le président de l’UE, Herman Van Rompuy, qui n’a pas souhaité s’étendre sur les blocages entre les deux continents. Contrairement au président de la commission de l’Union africaine, Jean Ping. Dans une allocution plus technique, celui-ci a détaillé ces points de frictions qui minent le dialogue africano-européen en appelant notamment à lever définitivement des blocages comme celui des APE (Accords de partenariat économique), question vitale qui doit être bouclée au plus tôt dans l’intérêt mutuel. L’Afrique a fait tout son possible pour réaliser le développement et créer des emplois, a déclaré Jean Ping, ajoutant que des millions d’africains ont perdu leur emploi à cause de la crise financière internationale. La paix, la sécurité et la stabilité sont d’une grande importance pour les pays africains et l’Afrique prendra des mesures concrètes pour créer un environnement favorable aux investissements étrangers, a ajouté Jean Ping. Expliquant aussi que les pays africains ont besoin de soutien pour réaliser la croissance économique et créer l’emploi, et atteindre les objectifs de réduction de pauvreté d’ici 2015. Dans leurs interventions, les leaders africains ont notamment appelé les pays de l’UE à ne pas assortir de conditions politiques pour leur soutien à l’Afrique. Le porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, Hossam Zaki, avait déploré dimanche 28 novembre, qu’au cours des années passées, l’Union européenne a lié la situation des droits humains à leur aide aux pays africains. A ce sommet de Tripoli, les dirigeants européens et africains devront adopter la Déclaration de Tripoli, passer en revue leur coopération depuis le deuxième sommet Afrique-UE en 2007 à Lisbonne et renouveler leurs engagements sur le développement économique, la paix et la sécurité et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) en Afrique d’ici 2015.

Image d’illustration
Journalducameroun.com)/n