2e réservoir d’eau douce de la planète il y’a quelques années, il est aujourd’hui menacé de disparition.
Le lac Tchad disparait à l’ il nu
Alors que de nombreux leaders du monde sont réunis à Copenhague pour sauver la planète, le lac Tchad lui continue de subir une disparition déjà programmée. Dans son documentaire « une vérité qui dérange », Al Gore ancien vice président des Etats unis sous Bill Clinton cite le lac Tchad en exemple, comme une des manifestations les plus alarmistes du réchauffement de la planète. Entre 1910 et cette année 2009, la lac Tchad aurait perdu près de 80% de sa superficie. Sur les cartes, le lac qui constituait une large tache bleu caractéristique des points d’eau de grande envergure, est aujourd’hui une simple tache, où se distingues de minces filets de bleu. En vrai, le spectacle est plus désolant. Le lac est envahi par une légère végétation et les pirogues se frayent difficilement un passage dans un chenal pour atteindre des eaux libres. Sur les rives, on retrouve parfois des centaines de poissons morts et des pêcheurs visiblement dépassé par les évènements. « Il n’y a pas de poisson, ça devient trop bizarre ici ! » affirme l’un d’eux. Le lac Tchad est un lac peu profond mais de taille importante, limitrophe à 4 pays qui sont le Tchad, le Nigeria, le Nigeria et le Cameroun, son bassin hydrographique représente 2 380 000 km².
Le climat et l’action humaine responsables
Le Lac Tchad est d’un intérêt stratégique immense pour toute la région. Si rien n’est fait, le lac pourrait disparaître d’ici 2020 selon les experts. Une catastrophe pour près de 20 millions de personnes des quatre pays limitrophes qui dépendent des eaux de ce lac pour leur survie. Au réchauffement accentué du climat, s’ajoute l’activité humaine, parmi les causes de cette dégradation. L’avancée du désert, le déboisement sauvage et quasi permanent des espaces verts au profit du bois de chauffe et à diverses autres actions de l’homme ont multiplié l’assèchement du lac. Certains experts réunis lors de la Commission du bassin du lac Tchad (Cblt) en janvier dernier à Maroua dans la région de l’extrême nord du Cameroun ont également pointé du doigt l’action des différents Etats riverains dans la dégradation du lit du lac, du fait de nombreuses interventions de projets camerounais et nigérians dans sa périphérie. On cite à ce propos, la retenue d’eau causée par la digue de Maga au Nord du Cameroun. Elle prive en effet, le Lac Tchad d’une partie importante de ses eaux. Des opérations de ce genre sont multipliées par quatre ou cinq du côté du Nigeria. Outre la faible pluviométrie, le lac est aujourd’hui la victime d’une utilisation intensive des eaux pour l’irrigation et du doublement des populations riveraine, justement parce qu’elles fuient la poussé désertique du Sahara. en 1960, le lac couvrait une surface de plus de 26 000 km², en 2000 il ne couvrait plus que 1 500 km².
Le fleuve Oubangui au secours du lac
Un autre projet d’envergure mené par la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT) pour ralentir cet assèchement du lac, mais qui n’a pas encore démarré est celui du transfert des eaux du fleuve Oubangui partant de la Centrafrique par un « pipeline » pour renflouer le lac en eau. Lancé en 1994 au Nigeria lors du 8ème Sommet de la CBLT, ce projet de transfert d’eau porte sur deux bassins : l’Oubangui (sous bassin du Congo, avec une superficie de 643 900 Km²) qui est le bassin donneur, et le Lac Tchad, bassin récepteur. Comme retombées socio-économiques, ce transfert d’eau permettra l’extension du réseau électrique des deux Congo, la construction de barrages à buts multiples, l’augmentation des capacités hydroélectrique et le réglage des problèmes d’étiage de l’Oubangui, ainsi que l’éventualité de la construction d’un port à Garoua au Cameroun qui va relier Port Harcourt au Nigeria. Une réelle opportunité selon les pays du bassin du Lac Tchad dont les experts se sont encore réunis le 10 septembre 2009 à Douala au Cameroun afin d’accélérer le processus de la réalisation de ce projet qui s’annonce difficile. Une ONG Tchadienne, Tchad- Agir Pour l’Environnement (TCHAPE) a également élaboré un vaste projet de reboisement, mais les financements tardent à arriver.
Pour les experts ces mesures même si elles venaient à être effective avec un appui confirmé de l’union européenne, n’aurait que peu de résultat. Une action intégré du type aide alimentaire aux populations riveraines et renflouement du lac sur 5 ans serait un début de solution. Une solution qui irait au-delà des 20 milliards prévus. A cette analyse, les observateurs ajoutent que l’Afrique tient avec le lac Tchad, une carte franche de discussion à Copenhague. Mais une fois de plus les africains sont en train de briller par leur absence et même un peu de stupidité, préférant poursuivre des objectifs de financement généraux, qui comme à l’accoutumée iront remplir des poches privées.
