Marc Malloch Brown répond aux manifestations altermondialistes contre le sommet qui se tient à Londres
Le G-20 a été créé en 1999 en pleine crise financière asiatique, pour discuter de coopération internationale au niveau des ministres des Finances et des gouverneurs de Banques centrales. Ce groupe informel composé des 20 puissances économiques du monde en représente les 85% de l’économie. Mais avec la crise économique mondiale qui a commencé il y a bientôt deux ans, le G-20 a convoqué pour la première fois l’année dernière, en novembre 2008, un sommet des chefs d’état et de gouvernement à Washington.
Selon le premier ministre britannique Gordon Brown, qui reçoit les autres chefs de gouvernement, l’objectif est de redéfinir le système financier mondial. Il faudrait d’abord coordonner les actions pour relancer l’économie mondiale. Mais le gros problème de la relance de l’économie mondiale se situe au niveau du système bancaire. Le G-20 devrait prendre une décision pour débloquer définitivement cette situation. Ensuite il faudrait arrêter des recommandations afin d’éviter à l’avenir des crises semblable en renforçant les mesures de régulations des banques et autres institutions financières au niveau international.
La traditionnelle distribution de gros bonus devrait être plus strictement régulée par exemple, et les fameux paradis fiscaux devront se soumettre aux réglementations financières internationales en vigueur. Enfin, les réformes futures doivent nécessairement inclure des changements dans les institutions internationales chargées de réguler l’économie mondiale. Le FMI, par exemple, a déjà renfloué les coffres de sept pays, au cours des six derniers mois, pour un montant de 46 milliards de dollars. Il ne lui reste plus que 150 milliards de dollars affectés aux prêts. Le premier ministre britannique voudrait voir les ressources du FMI augmenter de 500 milliards de dollars. Le Japon et l’Union Européenne ont déjà avancé chacun 100 milliards de dollars. Le sommet devrait aussi prévenir et empêcher toute tentative de protectionnisme de pays industrialisés.
Pour ce qui est des pays Africains, on retiendra des préparatifs que le premier ministre britannique et plusieurs de ses ministres s’impliquent vraiment pour que ce sommet débouche sur des résultats concrets et qui puissent changer la donne financière et économique de la planète. Marc Malloch Brown, le ministre britannique pour l’Afrique, l’Asie, les Nations Unies et qui a été désigné envoyé spécial du G-20, a organisé la semaine dernière une discussion avec le public et la presse où il a évoqué ses espoirs pour l’Afrique et la communauté internationale à la veille de ce sommet. Mais les observateurs insistent sur le fait que les pays industrialisés devraient respecter leur engagement de soutien à l’Afrique, pris notamment au sommet du G-8 à Gleneagles en Ecosse, en réservant 0,7% de leur PIB au pays en développement.
La Grande-Bretagne, a assuré Malloch Brown, atteindra cet objectif très bientôt, et le sommet de Londres donnera l’opportunité d’inciter les autres pays développés à tout faire pour tenir cet engagement. Car cette crise financière met en péril les objectifs du Millénaire pour le Développement. Le ministre Britannique a annoncé la mise en place, au cours de ce sommet, d’une assistance spéciale en faveur des pays les plus pauvres, en renforçant les capacités des institutions financières qui soutiennent ces pays. Car l’économie mondiale aura besoin de plans de relance des pays non membres du G-20, par un soutien financier de certaines institutions comme le FMI, sachant que l’aide doit se focaliser davantage sur des secteurs comme la santé, l’éducation ou l’agriculture afin d’aider les populations. Ce sommet devrait marquer le début de la résolution de cette crise financière internationale. Mais il ne faudrait pas s’attendre à des résultats immédiats car les mesures prises et celles qui suivront, prendront quelques semaines, voire quelques mois avant de se matérialiser et d’afficher leurs ramifications aux tissus socio économique.
Les analystes de l’économie africaine qualifient ces promesses d’ergotage et commentaires en boucle, car cela sonne comme du déjà entendue. Ce que malheureusement ne veulent pas comprendre les dirigeants africains qui continuent de faire des doléances. Pour les ruraux à qui on présente la situation, ils en sont interloqués, sans même avoir des connaissances dans économiques. Jean M. un éleveur de b ufs dans la région de l’Adamaoua au nord du Cameroun, s’est demandé interloqué Comment peut-on encore demander de l’aide ou des conseils à quelqu’un qui est tombé malade par sa propre façon de faire ? Quoiqu’il en soit, les ministres des Finances africains avaient rencontré Gordon Brown avant le sommet pour attirer son attention sur un certain nombre de points: la chute catastrophique des revenus sur plusieurs fronts. Tout d’abord la baisse de l’aide, malgré les promesses et les bonnes intentions des uns et des autres, le transfert d’argent des migrants africains vers leurs pays qui a fortement chuté également, Les recettes d’exportation qui ont considérablement décru, comme cela a été le cas au Botswana. En RDC, 300 000 personnes ont déjà perdu leur emploi dans la seule province du Katanga, où dans une ville comme Likasi plus de 60 d’entreprises liées au secteur minier ont déjà fermé leurs portes. Toujours la même rengaine.
