Les violences interethniques qui ont forcé des dizaines de milliers de Sud-Soudanais à fuir leur maison ont amené l’organisme international a lancé un appel à l’aide d’urgence
Des milliers deSud-Soudanais frappés par les récentes violences interethniques dans le village de Pibor, situé dans la province orientale de Jonglei, ont un besoin urgent d’aide, ont averti ce mercredi 04 janvier les Nations unies. Le ministre de la Communication affirme que tout est sous contrôle, mais les Nations unies s’inquiètent de la situation. Elles craignent maintenant un désastre humanitaire. Une opération d’urgence sera nécessaire dans les semaines à venir pour aider les gens déracinés par les violences, a déclaré Lise Grande, coordonnatrice de l’action humanitaire de l’ONU dans le pays. Des centaines de personnes qui s’étaient réfugiées dans le bush reviennent au village. Elles sont extrêmement vulnérables et ont besoin d’aide, a-t-elle poursuivi dans un communiqué.
Quelque 6 000 jeunes hommes armés de la tribu des Lou Nuer ont marché ces derniers jours sur Pibor, un village de la tribu des Murle qu’ils accusent d’avoir dérobé leurs animaux. Ils ont au passage brûlé des huttes et pillé un hôpital de Médecins sans frontières (MSF). Selon les informations de l’ONU sur place, l’offensive des guerriers Lou Nuer est terminée et les assaillants sont en train de rentrer chez eux avec leur butin, constitué des dizaines de milliers de tête de bétail qu’ils ont dérobées au Murle. Les violences ont forcé des dizaines de milliers de personnes à fuir leur maison, ont entraîné la destruction de logements, des moyens de subsistance de la population et entravent l’acheminement de l’aide, a encore ajouté Lise Grande. Selon des témoignages encore difficilement vérifiables, jusqu’à 150 personnes, essentiellement des femmes et des enfants, auraient été tuées en tentant de fuir Pibor. Le nombre de morts pourrait se compter en dizaines, peut-être en centaines, a de son côté estimé Lise Grande. D’une façon générale, les opérations humanitaires sont menacées par une insécurité persistante dans la région, a-t-elle ajouté. En 2011, à Jonglei, les violences interethniques, les attaques de campements visant à voler du bétail et les opérations de représailles ont fait plus de 1 100 morts et forcé quelque 63 000 personnes à quitter leur domicile, selon un rapport de l’ONU.

Un bataillon de 700 casques bleus kenyans a été déployé à Pibor, mais sans hélicoptère de combat et sans armes lourdes, leur force de dissuasion est bien faible face aux quelque 6 000 guerriers qui ont attaqué la ville avec des armes automatiques. L’ampleur de cette attaque est sans précédent dans la longue histoire d’escarmouches entre les tribus Lou Nuer et Murle. Les diplomates de l’ONU veulent voir le Soudan du Sud déployer massivement son armée dans la région, mais il semble y avoir quelques réticences au sein du gouvernement. Il faut savoir que l’armée sud-soudanaise est composée à 80 % de soldats issus de l’ethnie Lou Nuer. Dans cette province de Pibor comme dans d’autres, ces violences interethniques, très souvent liées à des histoires de vol de bétail, constituent une réelle menace à la stabilité du tout jeune pays, indépendant de Khartoum depuis juillet 2010.

http://activistnews.blogspot.com/)/n