Pour avoir porté un pantalon cette journaliste soudanaise risque 40 coups de fouets
Les faits énoncés, l’on croirait à une insolite, pourtant le 03 juillet 2009, une jeune journaliste soudanaise, Loubna Ahmed al-Hussein est arrêtée avec 12 autres femmes , alors qu’elle se trouvait dans un restaurant de Khartoum la capitale du Soudan. Le motif de l’arrestation de ces femmes n’est autre que le port en public du pantalon une tenue jugée indécente. La jeune risque 40 coups de fouets et une amende de 250 livres soudanaises soit environ 55 000Fcfa. Alors que 10 d’entre ces femmes avaient été convoquées 2 jours après l’incident dans les services de police, puis avaient reçu 10 jours plus tard des coups de fouets, Loubna al-Hussein et deux autres avaient requis les services d’un avocat.
C’est sereine, que la journaliste s’est présentée le 28 juillet 2009, date à laquelle elle était appelée à comparaître devant un tribunal de Khartoum. Loubna Al-Hussein, qui portait un pantalon et un foulard islamique, estime que son cas est un exemple des restrictions imposées aux femmes au Soudan. Bien que bénéficiant d’une immunité puisque travaillant à la mission des nations unies au Soudan, la journaliste a affirmé à la cour avoir l’intention de démissionner de l’ONU pour laisser l’affaire être jugée dans le fond.
L’un des avocats de la jeune femme Jalal al-Sayyed a affirmé à l’Afp qu’à travers ce procès, Loubna Ahmed al-Hussein souhaite lutter pour que l’article 152 du Code Pénal à cause duquel elle est jugée soit supprimé. La jeune dame espère changer la loi qui selon elle est utilisée pour harceler les femmes. Des milliers de femmes sont châtiées à coups de fouets mais elles restent silencieuses. La loi est utilisée pour harceler les femmes et je veux dénoncer cela, a-elle confié à l’agence Reuters avant l’audience.
Cette affaire qui suscite beaucoup d’intérêt à d’ores et déjà commencé à faire des victimes. Une autre journaliste, Amal Habbani, a été accusée d’avoir diffamé la police après avoir écrit un article dans le journal Ajrass Al-Horreya. Dans son article, cette dernière condamnait la manière dont Loubna Hussein avait été traitée. Actuellement en attente d’une décision, elle est passible d’une amende de plusieurs centaines de milliers de dollars si elle est reconnue coupable.
Le procès pour «tenue indécente» a été reporté au 07 Septembre 2009. En attendant d’être fixée sur son sort, Loubna Ahmed al-Hussein a pu compter sur le soutien de centaines de personnes qui sont venues lui marquer leur soutien devant le tribunal, le Mercredi 28 juillet 2009.
