Afrique: les villes durables peinent à trouver des investisseurs

Au Cameroun, Paul Njanjo a lancé le projet Dibamba Beach: une ville nouvelle de 1 000 hectares, à 20 km de Douala qui pourrait accueillir 100 000 âmes. Coût, 105 milliards F

Les rencontres Africa 2016 se sont achevées vendredi soir à Paris. Il s’agissait de la première édition d’un forum d’affaires entre entreprises françaises et africaines. 800 sociétés étaient présentes. Parmi les opportunités d’affaires évoquées durant ces rencontres : l’urbanisation du continent. Dans 10 ans, 600 millions d’Africains habiteront dans des villes. Les capitales du continent grandissent de manière anarchique, alors qu’un développement urbain contrôlé pourrait offrir des perspectives de croissance économique.

Le taux d’urbanisation en Afrique est de 40 %. C’est le plus élevé au monde mais cette croissance se fait en toute anarchie. « Cela entraîne l’insalubrité, l’insécurité… » Se désole Paul Njanjo promoteur immobilier au Cameroun. « En l’absence de terrains urbanisés, les gens sont obligés parfois d’occuper des bas-fonds inondables ce qui a des conséquences terribles. En saison des pluies, de juin à septembre, tous les ans on décompte des morts à Douala lors d’inondations. Aujourd’hui il faut restructurer tout ça. »

Paul Njanjo a lancé le projet Dibamba Beach : une ville nouvelle de 1 000 hectares, à 20 kilomètres de Douala qui pourrait accueillir 100 000 âmes. « A mon sens, c’est la seule solution. Il faut des villes nouvelles, intégrant tous les équipements nécessaires à de bonnes conditions de vie. » Le coût du projet s’élève à 105 milliards de francs CFA (plus de 160 millions d’euros). Pour le financer, Paul Njanjo compte d’abord sur le produit de la vente d’environ 40 % des terrains de sa ville nouvelle. Il recherche également des investisseurs privés mais à grande peine.

Ville africaine cherche investisseurs
Le combat est le même pour les agglomérations qui désirent réhabiliter les quartiers développés sans planification. Les maires doivent se battre sur tous les fronts pour rassembler les financements de ces chantiers titanesques. « D’abord dans le cadre du dialogue avec les pouvoirs publics, il faut savoir quelles seront les ressources transférées en même temps que les compétences ; et surtout s’assurer que ces fonds seront bien collectés »,explique Noël Akossi Bendjo, maire d’Abidjan plateau. « Ensuite il faut trouver une fenêtre avec les bailleurs de fonds pour que les études et les formations soient payées. Mais il faut surtout que nous développions les partenariats public-privés pour que les entreprises privées investissent dans nos communes. Pour cela, il s’agit pour nous d’avoir des projets structurants et surtout de créer les conditions pour que les investissements soient rentables. »

Cadre des affaires
Et c’est là que le bât blesse. Bien que l’urbanisation africaine offre des possibilités, le cadre des affaires n’incite par les entreprises à investir. Jean Sébastien Decaux, gère les activités en Afrique du groupe JC Decaux. Le numéro un français de la publicité urbaine est installé dans une centaine de villes africaines, à travers 16 pays. « Nous avons beaucoup de projets en Afrique francophone et australe mais les choses prennent du temps car les cadres de loi souvent n’existent pas. Si on veut que notre investissement soit rémunérateur à moyen ou long terme, il nous faut une stabilité juridique, un modèle économique viable et surtout des règles du jeu claires. »

D’après les Nations unies, les villes africaines ont aujourd’hui besoin de 40 milliards de dollars pour se développer durablement.


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La recomposition géostratégique du monde

Par Michel Lobé Etamé, journaliste

La violence est notre lot quotidien. Elle se manifeste dans tous les coins du globe de manières différentes : les guerres, la malnutrition, la faim, la dictature, les viols, les injustices, les migrations, etc. Aux États-Unis, la police tire sans sommation. Les bombes ne font aucune distinction entre les civiles et les combattants. Au Pakistan, les drones ciblent les terroristes. En Afrique, Boko Haram et ses alliés ratissent large. Le monde est confronté à une guerre qui sera longue et douloureuse.

Les menaces qui pèsent sur notre planète sont nombreuses. Elles ne se limitent pas seulement à la remise en cause des frontières reconnues par l’Onu. Elles prennent de nouvelles formes qui bousculent l’équilibre précaire des frontières héritées des conquêtes occidentales. A tout cela s’ajoutent les nouvelles pandémies telles que le sida qui tue sans discernement.

Le monde est confronté à la pénurie des matières premières jusqu’ici exploitées par les anciens colons. Les demandes viennent de la Chine, de la Corée, de l’Inde ou du Brésil. Ces « nouveaux intrus » sont qualifiés d’émergents. Ils viennent empiéter dans le pré-carré des éternels conquistadors européens et américains. Ils proposent des prix qui ne laissent pas indifférents l’Afrique.

De nouveaux loups se sont introduits dans la bergerie Afrique. Une panique qui ne dit pas son nom s’installe. Les matières premières voient leurs cours prendre l’ascenseur. Ce désaveu jette de l’huile sur le feu. L’occident ne saurait tolérer cette insolence de ses « enfants » si choyés et choisis par eux pour veiller sur « leurs biens ».

Cette menace pèse sur les équilibres économiques, sociaux et industriels de l’Occident. La grogne s’installe. Les réponses apportées jusqu’ici n’ont aucun effet. Les va-t-en-guerre en profitent pour déclencher des conflits extérieurs et détourner le citoyen de l’essentiel.

L’équilibre du monde vacille. Nous ne le voyons pas car dans les dix prochaines années, la recomposition géostratégique du monde va bouleverser les équilibres. Les nouveaux dragons comme la Chine, l’Inde et le Brésil vont réclamer leur part de gâteau. Qui sera le grand perdant ?

L’Europe devra alors s’interroger sur sa relation privilégiée avec le États-Unis. Une relation jusqu’ici indéfectible. Mais pour combien de temps encore ?

L’Afrique sera-t-elle la grande gagnante de cette dislocation ? Nous ne pouvons en douter. En effet, elle pourra diversifier ses partenaires et vendre ou transformer ses matières premières.

Ces déséquilibres mettront aussi fin aux paradis fiscaux et à l’optimisation fiscale des multinationales. La rareté de l’argent va inéluctablement redistribuer les richesses épargnées ou thésaurisées un peu partout. Irons-nous jusqu’à dire que l’argent va changer de camp ? Pas si sûre. Mais il y aura un transfert progressif des richesses vers d’autres pays jusqu’ici marginalisés.

C’est dans ce contexte que l’Afrique va tirer son épingle du jeu. Cela suppose qu’il y aura de vrais changements de mentalités de de personnes. Exit les vieux et séniles dirigeants corrompus et incultes. La jeunesse a du pain sur la planche. Elle doit se montrer à la hauteur de la tâche qui l’attend.

Le monde de demain composera avec les dragons asiatiques, la Russie, l’Iran, le Brésil, le Nigeria, l’Afrique du Sud et l’Amérique Latine. L’Afrique noire, débarrassée de ses dictateurs, privilégiera la formation et l’éducation pour mettre fin à sa léthargie. Elle a les moyens d’une politique adaptée et progressiste. Débarrassée de ses mentors actuels, elle va diversifier ses partenaires et équilibrer ses relations. L’Europe, pour garantir sa survie aura besoin d’unité et de paix. Dans cette logique, elle devra renoncer à certaines alliances qui la plombent. C’est pourquoi le traité de libre-échange transatlantique (TAFTA) est condamné d’avance car il fait la part trop belle aux multinationales au détriment de la souveraineté des États.

Les pays européens doivent retrouver leur souveraineté sur le plan politique, économique, financier et militaire. Ils devront d’abord compter sur eux-mêmes. Pour cela, il faudra une Union Européenne forte et consolidée.

La recomposition géostratégique du monde est en marche. Elle ne se limite pas seulement à de nouvelles frontières. Elle va favoriser une croissance partagée entre les pays riches et pauvres. La redistribution des opportunités de productions industrielles inclusives vers les pays pauvres éradiquera les migrations vers l’Europe.

Et que dire du défi du siècle qui se traduit par le réchauffement climatique ? Si les engagements de la COP21 ne sont pas tenus, les efforts consentis vont altérer durablement les équilibres humains, sociaux, industriels et économiques.


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Manifestations diasporiques contre les mauvais leaders africains pour quels résultats?

Par Léon Tuam

Au moment où le défaut de volonté politique en Afrique reste encore un obstacle majeur à l’éclosion de ses sociétés, la diaspora africaine récente installée en Europe et aux Amériques semble s’intéresser de plus belle à la situation chaotique de leurs peuples. Mais est-ce une nécessite ?

Les manifestations publiques contre les mauvais dirigeants africains comme arme de combat sont ainsi explorées et prisées par une partie activiste de cette diaspora. Quels agendas possède cette partie de la diaspora ? Comment est-elle organisée et à quels résultats peut-elle arriver ?

Lorsqu’on fait le tour de cette diaspora activiste africaine pays par pays, l’on se rend compte qu’elle n’est pas organisée avec des agendas précis et d’actions précises à suivre de manière continue au cours de l’année ou des ans. L’on s’aperçoit même qu’elle est réactionnaire et court plus après les évènements.

L’on se rend aussi compte que cette diaspora activiste africaine fonctionne telles des algues qui flottent sur l’eau. Et je m’explique. Située très loin de la terre natale (scène des tragédies et d’enjeux vitaux) cette diaspora s’ankylose dans des groupes bruyants qui manquent de socles dans les pays africains.

D’aucuns pour s’octroyer une efficacité inexistante parleront de la lutte diasporique sud-africaine de l’apartheid, oubliant qu’il y avait une structure interne bien organisée, quasi homogène et forte ; alors que les oppositions africaines actuelles, moins patriotes, s’opposent et sont enclines à la trahison.

Il faut dire la vérité aux Africains. Les résultats qui sortent d’un tel combat diasporique sont : La distraction, le fiasco, l’exhibitionnisme miséreux et infructueux de ses acteurs, l’anesthésie des masses africaines dévorées par les politiques maffieuses des politiques pantins, et la trahison, en ce sens que l’occident parfois s’appuie sur ces groupes pour assouvir ses ambitions.

La vraie lutte libératrice des peuples africains doivent se dérouler en Afrique avec les Africains. Les manifestations des Gabonais, Tchadiens, Congolais, Camerounais, Ougandais, Zimbabwéens etc. à paris, Londres, Hambourg, Washington, Montréal, New York, etc. contre leurs dirigeants sont une déperdition de temps et d’effort, voire la trahison de leurs peuples.


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L’Afrique est une chance pour la France et l’Europe

Par Jean-Louis Guigou

Comment relancer l’Europe ? Comment redonner aux Français le goût de l’avenir ? Les souverainistes, les populistes et les nationalistes ont peur des migrations massives venant de la Méditerranée et de l’Afrique ; peur pour leur sécurité, peur du terrorisme, peur du chômage, peur du déclassement social, peur du déclin de leur pays, etc. Il est vrai que l’Union européenne, si elle reste unie, pèsera moins de 5 % de la population mondiale en 2050 alors qu’un quart de la population sera africaine.

Entre l’Europe, la Méditerranée et l’Afrique, un projet d’alliance géopolitique s’impose, valorisant notre proximité et notre complémentarité et créant ainsi une grande région mondiale, un « quartier d’orange » Nord-Sud ou encore une « verticale », forte de 3 milliards d’hommes en 2040. C’est un projet historique, économique et civilisationnel qui promeut le développement d’une zone de prospérité partagée.

Peser dans la mondialisation
Pourquoi l’Europe doit-elle mettre le « cap au Sud » et se tourner, en priorité, vers la Méditerranée et l’Afrique ?
D’abord parce qu’il faut passer de la peur au projet. Christian Wulff, ex-président de la République fédérale d’Allemagne, a trouvé la formule adéquate : « Si les Européens ne vont pas maintenant vers l’Afrique, c’est l’Afrique qui, dans quelques années, viendra vers l’Europe. »

Ensuite parce qu’il faut accompagner la transition économique et politique des pays méditerranéens et africains. C’est le sens de « L’appel pour une mobilisation internationale en faveur de la Tunisie », lancé à Paris jeudi 15 septembre, qui consacre l’engagement suivant : « Nous avons [.] la responsabilité collective de faire en sorte que cette transition réussisse et de prouver que la coopération économique est la meilleure barrière contre les extrémismes. » Sans doute leur faudra-t-il une génération ? Mais c’est dans ces moments critiques que l’on reconnaît les vrais amis.

Enfin, parce qu’il faut peser dans la mondialisation : face aux grands ensembles existant – l’Accord de libre-échange nord-américain (Alena), le Mercosur en Amérique latine, l’Asean élargie en Asie, la triade en Afrique qui va du Caire à Johannesburg -, seule la grande région Afrique-Méditerranée-Europe constitue l’espace pertinent. Dans cette optique, non seulement l’Europe a besoin de l’Afrique, pour trouver notamment des relais de croissance, mais l’Afrique a besoin de l’Europe. Car, au travers de cette grande région « Afrique-Méditerranée-Europe », il s’agit d’affronter les grands défis du XXIe siècle tels le réchauffement climatique, la transition énergétique, la sécurité alimentaire, etc., selon les principes de solidarité et de complémentarité.

Réponse macro-régionale
Aucun pays, séparément, ne peut apporter de solution. La réponse est difficile au niveau mondial. En revanche, au niveau macro-régional, des régulations peuvent être plus vite décidées. Comment mettre le « cap au sud » ? A minima, il faut s’inspirer des outils mis en place par les Etats-Unis et la Chine vis-à-vis « de leur Sud » et proposer :

1.La création d’une banque intercontinentale, comme l’ont fait les Amériques (la BID) et les pays asiatiques (BAII).

2.La mise en place d’un traité de libre-échange complété par des mesures économiques de convergence institutionnelle (contrôle des banques, fiscalité.). Ces mesures devraient faciliter l’intégration régionale en profondeur, redistribuant l’appareil de production afin de ne pas se limiter à l’échange commercial – trop souvent inégal.

3.La promotion d’un outil paritaire de réflexion et de proposition stratégique. Alors même que les Etats-Unis et la Chine échangent avec « leur Sud » au sein d’institutions dédiées (la Cepalc pour les Amériques et l’ERIA en Asie), véritables creusets politiques et économiques qui assurent le brassage des élites, la promotion des idées nouvelles, et exercent une fonction d’influence politique, il n’existe aucune structure équivalente qui associe les acteurs africains, méditerranéens, et européens. C’est le sens du projet de fondation La Verticale, porté par l’Ipemed.

« Insurrection »
Le contexte est particulièrement favorable pour renforcer l’intégration régionale. Sur le plan économique, la régionalisation de l’économie et la coproduction sont en marche. Sur le plan politique, le coup de frein à une mondialisation non régulée est brutal : du Brexit à Donald Trump aux Etats-Unis en passant par la montée des partis populistes en Europe.

Or l’agenda des chefs d’Etat et de gouvernement met l’Afrique et la Méditerranée au premier plan. En novembre se tiendra le 4e sommet Afrique-Monde arabe à Malabo ; les 5 et 6 décembre se tiendra à Dakar le Forum paix et sécurité ; et en janvier 2017 aura lieu le sommet Afrique-France à Bamako, où Paris doit faire des propositions. En octobre 2017 aura également lieu le cinquième sommet Union européenne-Afrique au Mali. Après la « Trilatérale » qui unit naguère des peuples du Nord (Etats-Unis-Europe-Japon), sachons construire sur ces tendances et inventer la « Verticale » pour unir l’Afrique, la Méditerranée et l’Europe. Seul un tel projet d’intégration Nord-Sud, fondé sur un véritable New Deal, peut réduire les peurs des Européens et séduire Méditerranéens et Africains.


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Démocratie en Afrique: des palabres aux conférences nationales

A l’occasion de la journée de la démocratie célébrée jeudi, RFI a interrogé l’historien Mamadou Diouf et le politologue Antoine Glaser, sur le bilan de la transition démocratique dans le continent

La fin de la Guerre froide a coïncidé avec une « vague de démocratisation » en Afrique. Après les régimes de parti unique et les dictatures militaires qui ont fleuri sur le continent noir au cours des décennies 1970-80, les années 1990 ont vu plusieurs pays africains se lancer dans l’aventure de la démocratie avec un enthousiasme renouvelé, ce qui a conduit les observateurs à qualifier cette période d’ « années de seconde libération ». A l’occasion de la journée de la démocratie que célèbrent les Nations unies ce 15 septembre, RFI a interrogé l’historien sénégalais Mamadou Diouf* et le politologue africaniste Antoine Glaser**, sur le bilan de la transition démocratique en Afrique. Entretiens croisés.

RFI : Pour beaucoup d’observateurs, les turbulences post-électorales que traverse le Gabon depuis l’annonce des résultats officiels de la présidentielle confirment que le continent africain « n’est pas mûr pour la démocratie », comme l’affirmait Jacques Chirac. Pour vous aussi, cette crise gabonaise, est-elle révélatrice de l’échec de la démocratie en Afrique ?

Mamadou Diouf : Pour moi, les événements gabonais ne signifient aucunement l’échec de l’expérience démocratique dans laquelle le Gabon s’est lancé au sortir de la Guerre froide, comme un certain nombre d’autres pays africains. Depuis les années 1990, l’Afrique a fait d’immenses progrès en matière de gouvernance, avec des élections organisées à intervalles réguliers, qui ont débouché sur des changements de régime dans plusieurs pays. Il me semble que ce qui se passe au Gabon aujourd’hui, tout comme les autres crises électorales récentes touchant notamment le Burundi ou la Zambie, sont les dernières expressions de l’autoritarisme politique qui a sévi en Afrique dans la période postcoloniale. Je suis persuadé qu’on ne pourra plus revenir en arrière, aux années 1970-80.

Antoine Glaser : Je vois dans cette crise gabonaise des raisons d’espérer. Contrairement à ce qui se passait à l’époque d’Omar Bongo qui a gouverné le Gabon pendant 41 ans, et qui avait l’habitude de truquer les scrutins pour gagner les présidentielles avec des scores à la soviétique, sans que personne ne trouve à redire, les résultats serrés que viennent d’annoncer son fils Ali Bongo sont ouverts à la contestation. La mise en cause des résultats officiels était inimaginable il y a dix ans. Ce qui vient de se passer au Gabon montre que les processus électoraux sont de plus en plus surveillés en Afrique et que les citoyens se mobilisent pour montrer du doigt les fraudes éventuelles. Quels que soient demain les résultats des délibérations du Conseil constitutionnel gabonais appelé à arbitrer entre le fils Bongo et son adversaire Jean Ping qui conteste la victoire du président sortant, je crois fermement que la démocratie sortira renforcée de cette épreuve.

Chaque fois qu’il y a une crise de gouvernance en Afrique, on entend les médias expliquer que si la démocratie a du mal à s’enraciner dans un continent noir foncièrement inégalitaire et patriarcal, c’est parce que c’est un concept importé. Alors, la démocratie serait-elle une idée neuve en Afrique ?
Antoine Glaser : Je ne le crois pas. L’Afrique n’a pas attendu la Déclaration des droits de l’Homme pour faire évoluer son système de gouvernance. Même dans un village traditionnel, le chef de village ne faisait pas ce qu’il voulait et devait tenir compte des avis du Conseil des anciens. Très franchement, les Africains avaient sans doute beaucoup plus droit à la parole dans l’Afrique précoloniale qu’ils ne l’ont eu sous les dictateurs adoubés par l’Occident pendant la Guerre froide. Ce n’est pas à l’ombre de la Tour Eiffel que les « palabres » ont été inventées !

Mamadou Diouf : Je crois que le terme « démocratie » est inadapté à la réalité de l’Afrique précoloniale. En nous appuyant sur des connaissances que nous avons de cette période, notamment à travers essentiellement la littérature orale, on peut simplement dire que les sociétés africaines précoloniales étaient confrontées à la contestation, à la critique et à la dissidence et qu’elles les géraient à leur façon, ni avec moins de compréhension ou d’empathie qu’ailleurs dans le monde à la même époque.

Historiquement, les débuts de la démocratie en Afrique datent de la période de la colonisation. En lutte contre l’administration coloniale, les Africains aspiraient à une société où ils pourraient vivre en tant que citoyens à part entière. On a oublié qu’au début des années 1960, la plupart des Etats africains nés de la décolonisation étaient des Etats démocratiques, dotés d’un Parlement, d’institutions et de partis politiques. Qui se souvient qu’en 1958 au Ghana, qui s’appelait encore la Gold Coast, les partis politiques ghanéens avaient obtenu l’organisation des élections parlementaires et Nkrumah est pour ainsi dire sorti de la prison pour se rendre au palais du gouverneur pour se voir confier la mission de former le gouvernement ?

Malheureusement, au fil de la première décennie d’indépendance, la plupart des jeunes Etats d’Afrique subsaharienne ont basculé dans des régimes de parti unique ou des dictatures, souvent adoubés par leurs anciens maîtres coloniaux. C’étaient le cas des pays francophones où les coups d’Etat étaient orchestrés directement par la cellule africaine de l’Elysée que dirigeait le redoutable Jacques Foccart. C’est au nom de la stabilité du monde libre que la France intervenait et l’opinion publique internationale lui savait gré, d’autant que ces coups d’Etat permettaient de s’assurer que les richesses du sous-sol africain ne tombent pas dans les mains des « affreux » communistes !

Des supporters du candidat Jean Ping manifestent leur colère le 31 août 2016, à Libreville.
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La démocratie semble aujourd’hui plus dynamique dans les pays anglophones que dans les pays francophones. Comment peut-on expliquer que les pays issus de l’empire britannique aient pris un train d’avance sur les pays francophones ?
Antoine Glaser : Cette différence est réelle et elle s’explique sans doute par les systèmes de colonisation très différents mis en place par les Anglais et les Français. L’administration coloniale britannique pratiquait ce qu’on a appelé l’« Indirect rule » qui permettait aux sujets africains de choisir leurs dirigeants, leurs langues de travail, alors que la France cooptait les dirigeants, même aux niveaux des régions et des sous-régions. La visite en France des présidents élus dans le pré-carré africain s’inscrit dans la tradition française de choisir des dirigeants pour les Africains. Ils doivent être francophones et francophiles, mais on attend aussi qu’ils soient alignés sur les positions géopolitiques de la France.

Mamadou Diouf : On ne peut pas généraliser, d’autant qu’il y a une extraordinaire diversité de situations au sein de la communauté des anciennes colonies françaises tout comme au sein du monde anglophone. Par exemple, en Zambie ou en Tanzanie, on est très loin des sociétés ouvertes que sont le Nigeria ou l’Afrique du Sud post-apartheid. Au sein des pays francophones un peu figés, le Sénégal et dans une certaine mesure le Mali représentent des contre-exemples marquants. Le Sénégal qui a connu le parti unique – le président Senghor parlait de « parti dominant » – pratique le multipartisme depuis les années 1980. Avec quatre présidents qui ont présidé sur sa destinée, l’alternance y est entrée dans les m urs depuis belle lurette. Les confréries religieuses y jouent un rôle politique essentiel. Elles traduisent la géopolitique aux populations et ont engagé des négociations avec les élites au pouvoir afin de les amener à inscrire des libertés démocratiques dans la Loi fondamentale du pays dès les premières années de l’indépendance. Le Sénégal a une vieille tradition du débat politique dont les débuts remontent aux XIXe siècle lorsque les habitants des communes de Saint-Louis, Gorée, Dakar et Rufisque ont arraché au pouvoir colonial la reconnaissance de leurs droits à la citoyenneté.

L’historien sénégalais Mamadou Diouf.
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Quels sont les principaux acquis de la démocratisation à l’ uvre depuis les années 1990 lorsque les régimes autoritaires ont été balayés par une vague de contestation populaire ?
Antoine Glaser : En 1990, il n’y avait que trois pays (Sénégal, Ghana et île Maurice) à pouvoir légitimement se targuer de posséder un système politique multipartite et de pouvoir organiser des élections à suffrages universels. Aujourd’hui, tous les pays organisent des élections, à l’exception de l’Erythrée et même si les scrutins ne débouchent pas nécessairement sur des gouvernements représentatifs de la volonté populaire. Or si la tenue des élections libres et régulières est une condition sine qua non, elle n’est pas suffisante pour la démocratie.

Pour que la démocratie puisse s’épanouir dans un pays, il faut aussi le pluralisme politique, économique, syndical, la séparation des pouvoirs, la garantie des droits et des libertés individuelles, la liberté de la presse. Bref, une vie démocratique que la plupart des pays africains secoués par des contestations des pouvoirs autoritaires dans les années 1990 sont en train de mettre en place avec plus ou moins de succès. Certes, il y a des résistances, comme au Gabon, au Burundi, au Congo-Brazzaville, en Zambie, en RDC, mais dans tous ces pays les populations sont descendues dans la rue pour sauvegarder leurs droits et leurs libertés. Je vois cela comme un présage encourageant pour l’avenir de la démocratie en Afrique.

Mamadou Diouf : L’un des principaux acquis de ces dernières décennies a été pour moi le rejet des coups d’Etat comme mode de dévolution du pouvoir. Certes, cette stigmatisation générale n’a pas empêché un certain nombre de pays de plonger dans la violence, notamment la Côte d’Ivoire en 1999, la Mauritanie et la Guinée en 2008. Mais la position prise sur cette question grave par l’Union africaine qui désormais exclut de ses sommets tout gouvernement issu d’un coup de force militaire ou politique, a contribué à ranger les coups d’Etat dans l’illégalité pour de bon.

La communauté internationale a joué un rôle majeur dans la démocratisation des pays africains. Mais avec la montée du jihadisme, est-ce que la promotion de la démocratie demeure toujours une priorité pour les gouvernements occidentaux?
Antoine Glaser : Il est certain que la lutte contre l’islamisme en Afrique est devenue aujourd’hui une priorité pour l’Occident. On a parfois l’impression d’être revenu à la période de la Guerre froide lorsque la recherche de la stabilité politique était plus importante que d’autres considérations. Le Niger dans une certaine mesure, mais c’est surtout le Tchadien Idriss Déby qui a bénéficié un maximum de ce relâchement de l’exigence démocratique. Profitant du rôle majeur que joue l’armée tchadienne dans le dispositif Barkhane, le président tchadien a réussi à se faire réélire cet été dans des conditions pour le moins problématiques. Pour les Occidentaux en général, les impératifs de sécurité et de business priment aujourd’hui sur les considérations liées au développement ou à la démocratie.

Mamadou Diouf : J’ai toujours pensé que c’est aux Africains qu’incombe la tâche de démocratiser leurs sociétés et pas à la communauté internationale.

Antoine Glaser est politologue et africaniste.
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Afrique et démocratie: quels rôles pour les bourgeoisies d’Etats et les pauvres?

Par Thierry Amougou, Fondateur et animateur du Crespol

Il apparait bien une captivité du processus démocratique gabonais par un club élitaire qui, dans un premier temps, a transmis le pouvoir politique du père Bongo au fils Bongo, puis, dans un second temps, se bat moins pour l’émancipation des Gabonais que pour son maintien au pouvoir après un désaccord en son sein.

En Afrique noire, c’est le politique, c’est-à-dire l’Etat qui autorise et dirige l’accumulation matérielle. Partant de là, nous désignons par bourgeoisies d’Etat, autant les Africains qui ont bénéficié des réseaux politiques et économiques internes et externes de l’Etat- colonial pour monter en grade statutaire sur le plan sociopolitique et économique, que les Africains qui ont connu une ascension analogue via l’Etat-postcolonial très souvent en bénéficiant de leurs liens généalogiques, systémiques et/ou politiques avec l’Etat-colonial.

Ce dernier, malgré sa diversité au sens d’appareil politique, est au c ur de la constitution des bourgeoisies d’Etat africaines dont les trois composantes les plus pertinentes sont la haute, la moyenne et la petite bourgeoisie d’Etat. Quoique toutes intimement liées à la nature patrimoniale des Etats africains, à leur centralité dans l’accès aux richesses matérielles et à la singularité de leur processus de mise en place, la grande bourgeoisie d’Etat africaine est celle issue de familles africaines et de clans dont un des membres a été ou est à la tête d’un Etat africain comme président.

La moyenne bourgeoisie d’Etat africaine est constituée de familles et de clans dont un des membres a dirigé ou dirige les centres névralgiques du pouvoir d’Etat tels par exemple les armées, les hautes administrations ou des entreprises et ministères en charge de secteurs clés du fonctionnement de l’Etat. La petite bourgeoisie d’Etat semble constituée de la masse de cadres, d’universitaires et de fonctionnaires des hautes administrations publiques, régionales ou internationales où le parrainage des Etats reste primordial. Toutes ces bourgeoisies peuvent avoir des liens plus ou moins étroits avec certains réseaux commerciaux et agricoles.

Tout ce beau monde constitue la frange minoritaire qui détient le pouvoir économique et politique dans une Afrique subsaharienne où la majeure partie de la population, depuis 1960, est constituée de jeunes encore aux études, de populations urbaines dés uvrées et de paysans pauvres. D’où, grosso modo, un peuple africain dual. D’un côté, le peuple africain de riches et, de l’autre, le peuple africain de pauvres. L’enjeu politique crucial de cette cohabitation asymétrique est que l’avenir de la démocratie africaine dépend du sort que lui réserveront les rapports entre ces deux composantes du peuple africain, sachant, comme cela s’est passé aux premières heures de la démocratie occidentale, que les bourgeoisies d’Etat sont conservatrices contrairement aux peuples pauvres qui aspirent à l’émancipation de la tutelle des riches pour améliorer leur situation.

Les bourgeoisies occidentales n’ont jamais été naturellement favorables à la démocratie. La Grèce, berceau de la démocratie au sens occidental de ce terme, s’est accommodée des esclaves et de l’exclusion des femmes du statut de citoyen. En Angleterre le vote censitaire n’a été rien d’autre que le gouvernement des riches via des représentants protégeant la propriété privée des nantis et excluant les pauvres de la participation citoyenne. Contrairement à Jean-Jacques Rousseau qui croyait en « une société des égaux » via une démocratie directe, beaucoup d’intellectuels occidentaux comme Voltaire ne croyaient pas aux vertus de la souveraineté populaire et considéraient la démocratie comme du désordre, voire un crime de lèse-majesté.

La démocratie réelle s’est installée en Occident moins par conversion franche des élites occidentales riches à ses vertus, moins par amour des peuples occidentaux pauvres, que par peur des classes occidentales privilégiées de perdre leurs richesses matérielles face à la grogne, à la violence et aux jacqueries paysannes de plus en plus déterminées à faire entendre par tous les moyens possibles la voix des peuples occidentaux pauvres.

Cela dit, un rapide regard panoramique sur ce qui se passe au Gabon et dans d’autres pays africains pousse à poser les questions suivantes :
Le processus démocratique africain serait-il captif du conservatisme des bourgeoisies d’Etat africaines, étant donné que malgré leur caractère minoritaire par rapport à la population africaine totale, ce sont elles qui détiennent tous les pouvoirs depuis l’Etat-colonial ?

Quel doit être le rôle des peuples africains pauvres dans la construction de la démocratie africaine ?

* Le processus démocratique africain captif des bourgeoisies d’Etat africaines ?
Ces derniers temps la récurrence politique en Afrique semble, sur le plan événementiel, la nécro politique au sens de pages nécrologiques comme résultats postélectoraux d’un scrutin présidentiel. Nul doute que les régimes en place ont réduit la démocratie au vote en oubliant que le vote et ses résultats ont l’esprit du pouvoir et des institutions qui en sont à l’origine. La preuve, les peuples africains pauvres votent depuis l’Etat-colonial et n’ont très souvent pour résultats que la reproduction des mêmes régimes, des générations différentes des mêmes régimes et un statut quo sur leurs conditions générales de vie.

A l’opposé, ce sont les bourgeoisies d’Etat qui se perpétuent à la tête des Etats via un vote qui devient un instrument de sanctuarisation de son pouvoir par un électoralisme assimilé à la démocratie. Les peuples africains pauvres sont à l’écart des retombées politiques et économiques que les hautes et moyennes bourgeoises d’Etat africaines tirent de cet état de choses. Ils sont juste de la matière première politique à mobiliser par des attentions clientélistes en périodes électorales afin d’avoir un taux de participation validant le scrutin.

En conséquence, la violence, les chapelets de morts et parfois le chaos général qui suivent les scrutins présidentiels en Afrique, ne sont pas la matérialisation d’une Afrique pauvre et profonde en rupture structurelle avec la haute bourgeoisie aux commandes de l’Etat depuis parfois 1960. Ce sont des résultantes des conflits stratégiques et d’alliances qui éclatent par rapport au partage de la rente politique et économique au sein de la haute et de la moyenne bourgeoisie d’Etat.

C’est lorsque la haute et la moyenne bourgeoisie d’Etat africaine connait un conflit en son sein que l’Afrique politique bouge car ce sont les seuls moments où le challenger à l’élection présidentielle a des réseaux performants, des capitaux suffisants et une capacité de mobilisation populaire pour mettre le pays à feu et à sang. Il s’ensuit que les mouvements contestataires africains en périodes pré et postélectorales ne sont pas le résultat d’une dynamique du bas. Ils ne sont pas issus des peuples africains pauvres. Ils ne sont pas des mouvements dont la base serait l’Afrique pauvre des villes, l’Afrique jeune des écoles ou l’Afrique paysanne de villages. Ce sont des soubresauts politiques issus d’une « guerre des éléphants » car ce sont les bourgeoisies d’Etat africaines qui font la pluie et le beau temps du processus démocratique africain. Ce sont par conséquent les minorités politiques africaines, à savoir les haute et moyenne bourgeoisies d’Etat, et non la majorité politique des peuples africains pauvres, qui contrôlent les formes du processus démocratique africain et ses atermoiements.

Procédons par quelques exemples parlants pour l’illustrer. Le cas du Gabon où Ping et Ali Bongo se disputent le pouvoir est un cas d’école. Les deux belligérants, jadis en bons termes sous Omar Bongo et dorénavant en conflit, sont des fruits de la haute bourgeoisie d’Etat en lien avec l’Etat-colonial car le pouvoir est parti des mains de Léon Mba, rejeton politique colonial, à ceux de la famille Bongo avec laquelle Ping a des liens à la fois politiques et patrimoniaux. L’immense majorité du peuple gabonais n’est pas à la source des conflits actuels sur l’élection présidentielle au Gabon.

Car c’est la haute bourgeoisie d’Etat qui se bat entre elle et draine, via ses réseaux, ses capitaux et ses ramifications, le peuple gabonais dans les méandres de l’instabilité. Il apparait bien une captivité du processus démocratique gabonais par un club élitaire qui, dans un premier temps, a transmis le pouvoir politique du père Bongo au fils Bongo, puis, dans un second temps, se bat moins pour l’émancipation des Gabonais que pour son maintien au pouvoir après un désaccord en son sein.

Le conservatisme séculaire des bourgeoisies d’Etat africaines est mis en évidence de fort belle manière par ce cas gabonais car Ali Bongo au pouvoir et Ping son opposant déclaré sont tous des conservateurs d’un même club élitaire. Le fait que l’un soit au pouvoir et l’autre déclaré opposant ne change rien au conservatisme qu’ils incarnent tous par rapport au pouvoir politique. Un conservatisme de la haute bourgeoisie d’Etat au pouvoir en lutte contre un autre conservatisme de la haute bourgeoisie d’Etat dans l’opposition est ce qu’on retrouve dans de nombreux pays africains. C’est le cas par exemple du conflit politique entre Eyadema Fils au pouvoir et Eyadema fils en prison au Togo, entre Gbagbo et Ouattara en Côte-d’Ivoire, entre Paul Biya et Ahidjo en 1984 puis entre Paul Biya et les hautes personnalités camerounaises aujourd’hui incarcérés pour détournements de deniers publics.

Dans tous ces cas et bien d’autres, les peuples qui subissent les méfaits sociaux de la mal gouvernance sont mis entre parenthèses car c’est la haute et la moyenne bourgeoisie d’Etat qui donne le tempo du temps politique et du processus démocratique. Un accord politique tacite entre la haute et la moyenne bourgeoisie d’Etat immobilise même un pays comme le Cameroun depuis une trentaine d’années car des politiques conservateurs dits opposants sont en ce moment porte-parole et collaborateurs des conservateurs au pouvoir depuis 1982.

* Quel doit être l’apport des peuples africains pauvres au processus démocratique africain ?
Nous l’avons signalé plus haut, c’est la peur de tout perdre qui a conduit l’élite occidentale à autoriser le vote du peuple et l’établissement de la chose publique. Accepter la démocratie était devenue le moindre mal pour les bourgeoisies occidentales comparativement à la montée de la violence des revendications sociales des classes pauvres. Autrement dit, les bourgeoisies et les aristocraties occidentales, alors qu’elles étaient opposées à la logique du peuple comme faction légale de la citoyenneté, sont arrivées à la conclusion que le pouvoir absolu de contrôler la société qu’elles allaient perdre en ouvrant le vote aux classes pauvres, était un moindre mal par rapport à ce qu’elles allaient perdre en biens matériels et en prestige en continuant de dominer les pauvres et à les exclure de la participation citoyenne. Ce n’est donc pas l’amour de la démocratie mais un raisonnement rationnel, et c’est encore moins l’amour du peuple que celui de ses biens et privilèges acquis, qui ont installé la pratique démocratique au sein des classes dominantes occidentales.

Les peuples européens pauvres n’ont donc pas dormi sur leurs lauriers. Ils se sont battus parfois au prix de plusieurs vies humaines tombés dans la revendication de la liberté. Ces peuples européens pauvres auraient attendus la naissance d’une aristocratie et d’une bourgeoisie progressistes qu’ils seraient encore aujourd’hui dans le tiers-Etats. Ils sont allés au front des batailles avec une détermination sans pareille et ont fait plier les conservateurs. Ce que les peuples africains pauvres peuvent espérer des bourgeoisies d’Etat africaines est la naissance dans ses composantes d’hommes et de femmes avides d’une émancipation populaire de façon à ce que l’émancipation du bas peuple africain soit induite par le haut de la société africaine convertie au progressisme politique.

Mais cette hypothèse étant invraisemblable, la leçon à retenir de l’histoire mondiale de la démocratie, est qu’il est plus certain d’obtenir la démocratie en obligeant, via des revendications déterminées, la bourgeoisie d’Etat africaine à s’inquiéter pour ses biens et son intégrité physique, que d’attendre qu’elle daigne s’occuper d’elle-même des souffrances populaires. On n’émancipe pas les gens sans eux, sans leur contribution. C’est cela qu’a voulu par exemple faire les programmes d’ajustement structurel en essayant de contrecarrer le poids des bourgeoisies d’Etat africaines via la mise à l’écart de l’Etat africain dans la gestion du processus de développement et d’accumulation des richesses. Cela a été un échec car non seulement, c’est la même bourgeoisie d’Etat qui avait les moyens financiers d’affronter le marché et d’acheter les entreprises publiques privatisées, mais aussi l’ajustement structurel a voulu émanciper les peuples africains sans eux.

Les peuples africains pauvres seraient-ils alors pusillanimes par rapport aux peuples européens pauvres d’au paravent ? Seraient-ils admiratifs en secret des régimes dictatoriaux qui les oppriment ? Ne seraient-ils pas par leur atonie politique la source des dictatures au point de mériter ce qu’ils ont comme régime ? Ces questions font apparaître l’importance de ce que nous appelons une démocratie de combat. C’est-à-dire des combats multiples et incessants pour la démocratie afin que les conflits sociaux, politiques et économiques aient l’espace public comme terrain apaisé d’affrontements de projets, de dialogues et de débats. L’absence d’un tel espace public fait que les combats pour la démocratie débouchent en guerres ouvertes entre bourgeoisies d’Etat africaines qui continuent ainsi de bloquer l’accès des peuples africains pauvres à la vie politique active.

* Et donc.
Au bout du compte, sortir des carrières politiques à vie des bourgeoisies d’Etat africaines, mettre un terme à la privatisation des biens publics par les clans de même nature, puis permettre la naissance d’un espace public ouvert aux masses populaires pauvres, reste une gageure, un combat difficile et long à mener en Afrique. Chaque continent, chaque peuple, chaque nation a une trajectoire particulière vers l’idéal démocratique. De ce fait, penser et réaliser l’Afrique comme corps politique démocratique peut encore emprunter plusieurs voies qui baliseraient un rapport catalyseur des libertés entre élites aux pouvoirs et masses populaires pauvres.

Une des voies peut être le surgissement peu probable d’une bourgeoisie d’Etat africaine émancipatrice de façon à impulser la démocratie par le haut. Une autre voie peut être des peuples africains pauvres qui engagent de façon déterminée et collectivement une démocratie de combat pour la démocratie réelle. Exploiter la puissance organisatrice des mouvements associatifs africains peut aussi constituer une myriade de dynamiques qui entraineraient un écheveau d’initiatives participatives du bas vers le haut des sociétés. Des intellectuels issus des bourgeoisies d’Etat ou du peuple peuvent aussi aider les peuples africains à s’organiser de façon à impacter le champ politique par des revendications progressistes. Les classes moyennes, si elles se confirment comme réalités tangibles, peuvent représenter une indépendance économique parfois nécessaire à l’ancrage de l’esprit démocratique. Par ailleurs, les diasporas africaines ont leur rôle à jouer comme force politique autant que le pouvoir innovateur de l’héritage politique de l’Afrique ancienne. L’Afrique actuelle n’est-elle pas déjà un endroit où toutes ces dynamiques sont conjointement en marche ?


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Cameroun: Um Nyobe et la téléologie de l’échec

Par Patrice Nganang

Un Camerounais bien-pensant m’a réveillé ce matin avec une comparaison absurde – les Français ont De Gaulle, dit-il, les Anglais ont Churchill, les Américains ont Lincoln, les Ivoiriens ont Houphouët-Boigny, et même les Congolais ont Lumumba. Nous les Camerounais, conclue-t-il, nous avons Um Nyobe.

C’est trop mal vu, cette comparaison, je trouve, à moins qu’elle ne nous présente une vérité simple: l’histoire camerounaise est celle de l’échec. Car de tous ces gens-là, même Lumumba a quand même été Premier ministre de son pays, alors qu’avec Um Nyobe, ça a été échec et mat. Et c’est ça le plus important! A moins que la différence entre victoire et échec ne veuille plus rien dire comme presque tout dans notre pays.

De Gaulle a été président de France deux fois, Lincoln, président des USA, Churchill premier ministre de Grande Bretagne, et tous les trois ont gagné, je dis bien gagné les guerres qu’ils ont menées, la deuxième guerre mondiale pour les premiers, et la guerre civile américaine pour le second.

Houphouët-Boigny a été président de son pays. Lumumba, lui, a tout de même été Premier ministre du Congo avant d’être assassiné. Je le répète: Lumumba a bel et bien été Premier ministre du Congo avant d’être assassiné, et c’est bel et bien lui qui a reçu les oripeaux de l’indépendance de son pays.

Um Nyobe quant à lui a raté tout ce qu’il voulait atteindre – l’indépendance, la présidence du Cameroun, et même la Guerre civile camerounaise. Echec et mat, quoi.

L’histoire camerounaise est celle du ressentiment, et voilà ou ça commence- le 13 septembre. Si j’avais du temps je l’expliciterais en termes philosophiques, surtout en ouvrant les textes de Friedrich Nietzsche, son analyse profonde, très profonde du ressentiment, car ça explique sans doute bien des choses sur la fondamentale négativité, je dis bien négativité de mes compatriotes.

La téléologie de l’échec dans notre pays commence avec ce cadavre-ci – Um Nyobe -, et pollue la pensée camerounaise ou ce qui en tient, à commencer évidemment par Achille Mbembe qui en a fait un Dieu autant qu’un concept. La question qui se pose aujourd’hui est celle de savoir si ce pays notre, si le peuple camerounais qui a raté même jusqu’au coup d’Etat, la chose la plus réussie en Afrique, si ce peuple dont la mentalité, et c’est-à-dire dont l’histoire et dont la fabrique sociale est si saisie par la téléologie de l’échec, si le peuple camerounais donc, peut en sortir pour fonder son histoire dans le succès, dans la victoire, et donc, si sa lecture de l’histoire du monde cessera un jour de comparer des gens qui ne sont pas comparables, juste pour se morfondre encore plus dans l’échec.

Je réponds qu’il nous faut plonger plus profondément pour nous libérer de ce spectre de l’échec – dans la culture


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Les Africains seraient-ils des incapables, ce qui expliquerait pourquoi les dirigeants donnent les marchés aux étrangers?

Par Calixthe Beyala, écrivain

Le seul continent où l’on préfère faire travailler des étrangers hors continentaux et non des nationaux, c’est bien l’Afrique. Qu’il s’agisse de grands marchés pour la construction des infrastructures, qu’il s’agisse de la simple communication, les dirigeants Africains préfèrent enrichir des étrangers que leurs frères et s urs.

Du jamais vu dans ma courte expérience de vie. Serait-ce parce que les Africains ne savent pas travailler, ne veulent pas travailler ou travaillent mal?

Cet aspect est à considérer. Serait-ce parce que les dirigeants Africains sont mentalement colonisés et développeraient des complexes d’infériorité ?

Cet aspect est aussi à considérer, d’autant qu’ils versent aux étrangers des sommes faramineuses notamment pour leur communication. La moindre petite structure européenne travaillant pour un chef d’État Africain gagne plusieurs millions d’euros par an ! Il est à constater que ces mêmes dirigeants sont incapables de payer correctement le travail de leurs compatriotes même quand ces derniers travaillent mieux que les Occidentaux.

Ce constat devrait nous amener à nous interroger sur notre manière de fonctionner les uns à l’égard des autres. Ce constat devrait nous amener à changer. Il conviendrait que les dirigeants Africains fassent un peu plus confiance à leurs compatriotes en leur confiant des grands chantiers ainsi que des marchés. Il conviendrait qu’ils pratiquent un peu plus la préférence intracontinentale !

Ce n’est qu’à ce prix que l’Afrique s’en sortira.

L’auteure camerounaise, Calixthe Beyala
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Esclavage en Mauritanie: ce silence coupable qui déshonore l’Afrique

Par Michel Lobe, journaliste

Nous ne pouvons pas dire que nous ne savions pas. L’information a fait la une des journaux à travers la planète. La période estivale qui s’achève et les jeux olympiques au Brésil ne sauraient expliquer le silence des intellectuels africains et de leurs dirigeants face au destin scellé de la population noire martyrisée depuis des millénaires par la caste esclavagiste au pouvoir en Mauritanie. Ces combattants de la liberté croupissent dans les geôles chaudes, humides et infestées de moustiques de la prison de Nouakchott dans l’indifférence totale du monde extérieur.

Un silence lourd de conséquence a couvert la condamnation, au mois d’Aout, de treize militants de l’ONG anti-esclavagiste mauritanienne IRA. Ses membres dont le combat est juste, sont accusés de violence. La parodie de justice de cet état renégat est intolérable, injustifiée et immorale. Trois à quinze ans de prison ont été requis contre des hommes d’honneur.

Une honte que nous ne saurions couvrir

Le tort des combattants anti-esclavagiste est de poursuivre une lutte pour la liberté qui est droit fondamental des êtres humains. L’Onu qui garantit la souveraineté des états a toujours occulté la pratique étatique de l’esclavage en Mauritanie. Mais, que dire de l’Union Africaine qui condamne dans sa charte l’esclavage ? L’Union Africaine pourrait-elle se soumettre à l’expertise et à la critique sur l’esclavage des noirs en Mauritanie ? Une récurrence qui devrait interpeller l’Afrique toute entière mais dont les échos ne résonnent nulle part. Nous abandonnons à leur sort des enfants, des femmes et des hommes qui ont le tort d’être noirs dans un état islamiste et ségrégationniste. Tout cela se passe en Afrique. Un continent qui a lutté pour son indépendance et qui n’a pas conscience que ses enfants continuent à porter un joug au coup.

Nous croyons toujours révolues ces histoires qui se racontaient au coin du feu et qui diabolisaient les européens sur la traite des noirs. Aujourd’hui encore, les jeunes filles sont violées par des maîtres maures qui jouissent du droit d’en faire des esclaves sexuelles, des maitresses de l’ombre. Ces actes sont perpétrés devant leurs parents depuis des millénaires. La liberté si chère que nous revendiquons n’a jamais traversé les murs souillés de sueur des esclavagistes en Mauritanie.

Il serait illusoire d’ignorer le martyr séculaire des populations noires de ce pays. Cette vérité est évidente. Nous n’osons pas en parler. La honte n’est pas du côté de ces malheureux. La honte est dans notre camp.

En effet, les millions de dollars déversés par les pays arabes en Afrique pour la construction des mosquées, des écoles coraniques et pour l’enseignement de l’arabe font taire nos consciences stérilisées.

Nous ne pouvons pas dire que nous ne savions pas. L’information a fait la une des journaux à travers la planète. La période estivale qui s’achève et les jeux olympiques au Brésil ne sauraient expliquer le silence des intellectuels africains et de leurs dirigeants face au destin scellé de la population noire martyrisée depuis des millénaires par la caste esclavagiste au pouvoir en Mauritanie. Ces combattants de la liberté croupissent dans les geôles chaudes, humides et infestées de moustiques de la prison de Nouakchott dans l’indifférence totale du monde extérieur.

Un silence lourd de conséquence a couvert la condamnation, au mois d’Aout, de treize militants de l’ONG anti-esclavagiste mauritanienne IRA. Ses membres dont le combat est juste, sont accusés de violence. La parodie de justice de cet état renégat est intolérable, injustifiée et immorale. Trois à quinze ans de prison ont été requis contre des hommes d’honneur.

Une honte que nous ne saurions couvrir

Le tort des combattants anti-esclavagiste est de poursuivre une lutte pour la liberté qui est droit fondamental des êtres humains. L’Onu qui garantit la souveraineté des états a toujours occulté la pratique étatique de l’esclavage en Mauritanie. Mais, que dire de l’Union Africaine qui condamne dans sa charte l’esclavage ? L’Union Africaine pourrait-elle se soumettre à l’expertise et à la critique sur l’esclavage des noirs en Mauritanie ? Une récurrence qui devrait interpeller l’Afrique toute entière mais dont les échos ne résonnent nulle part. Nous abandonnons à leur sort des enfants, des femmes et des hommes qui ont le tort d’être noirs dans un état islamiste et ségrégationniste. Tout cela se passe en Afrique. Un continent qui a lutté pour son indépendance et qui n’a pas conscience que ses enfants continuent à porter un joug au coup.

Nous croyons toujours révolues ces histoires qui se racontaient au coin du feu et qui diabolisaient les européens sur la traite des noirs. Aujourd’hui encore, les jeunes filles sont violées par des maîtres maures qui jouissent du droit d’en faire des esclaves sexuelles, des maitresses de l’ombre. Ces actes sont perpétrés devant leurs parents depuis des millénaires. La liberté si chère que nous revendiquons n’a jamais traversé les murs souillés de sueur des esclavagistes en Mauritanie.

Il serait illusoire d’ignorer le martyr séculaire des populations noires de ce pays. Cette vérité est évidente. Nous n’osons pas en parler. La honte n’est pas du côté de ces malheureux. La honte est dans notre camp.

En effet, les millions de dollars déversés par les pays arabes en Afrique pour la construction des mosquées, des écoles coraniques et pour l’enseignement de l’arabe font taire nos consciences stérilisées.

Michel Lobe
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En 2014, la cuisson à base de charbon a fait 11 400 décès au Cameroun

Près de 75% des populations rurales en Afrique de l’Ouest utilisent encore le bois pour produire de l’énergie, alors que les chiffres des décès liés à la fumée qui s’y dégage sont inquiétants

Les gouvernants africains s’emploient à convaincre les populations d’abandonner l’usage des bois de chauffe ou encore le charbon de bois pour la cuisson. Mais, ces efforts n’ont toujours pas abouti, bien que le danger soit imminent, selon Séna Alouka, directeur de l’ONG « Jeunes Volontaires pour l’Environnement ».

Les chiffres ayant trait aux conséquences néfastes de ces produits sont édifiants. En 2014, la cuisson à base de charbon et ou de bois a fait 95300 décès au Nigéria, 75600 en RDC , 16000 au Burkina faso,15300 au Mali, 14300 au Kenya, 12700 à Madagascar, 12500 en Côte d’Ivoire, 11400 au Cameroun, 7500 au Bénin, 7300 au Liberia, 6500 au Ghana, 3000 en RCA, 1000 au Congo, 600 en Gambie, 200 au Lesotho et 100 décès au Gabon.

A l’échelle régionale, « près de 75% des populations rurales en Afrique de l’Ouest utilisent encore le bois pour produire de l’énergie, alors que les chiffres des décès liés à la fumée dégagée sont inquiétants », confirme Joseph Kogbe, directeur exécutif de l’Organisation pour l’environnement et le développement durable (Oped).

Conscients de l’ampleur du danger, les ministres de l’Energie de la sous-région, réunis en octobre 2012 à Accra (Ghana), ont adopté deux politiques régionales rentrant dans le cadre du développement des énergies renouvelables dans l’espace Cedeao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest).

Ces politiques prévoient une hausse de la part des énergies renouvelables dans la production d’électricité dans la région Cedeao, à raison de 35% à l’horizon 2020 et de 48 % à l’horizon 2030.

Lesdits projets visent également à augmenter la production des énergies renouvelables comme l’énergie solaire, éolienne et les petites centrales hydroélectriques de 10 % en 2020 et de 19% en 2030.

Dans le même sens, Past Edoh Komi, président du Mouvement Martin Luther King (association de défense des droits de l’homme), préconise aux gouvernants africains de subventionner le gaz butane, afin de le rendre à la portée de tous les ménages.

« Les pauvres dans les milieux ruraux pensent que le gaz butane est une affaire de riche. Il faut les amener à un changement de mentalité, pour qu’ils comprennent qu’ils sont la cause de leur propre mort et qu’ils doivent faire le choix d’assainir leur environnement », plaide-t-il.

Au Cameroun par exemple, une bouteille de gaz domestique coûte 6500 F CFA, prix homologué par le ministère du Commerce (Mincommerce).

« Hier les énergies fossiles ont permis le développement des grands pays du monde, mais ils ont surtout accéléré le réchauffement climatique. Aujourd’hui, pour le développement de l’Afrique, nos pays n’ont qu’à se tourner vers les énergies renouvelables afin de booster leur développement, dans le respect d’un environnement sain », conclut Ambroise Kpondzo, président de l’Observatoire Ouest-africain de l’Environnement.


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Coopération Japon-Afrique: le Cameroun parmi les bénéficiaires

Le pays fait partie des 20 pays africains ayant signé le mémorandum d’entente avec une entreprise japonaise, Marubeni Corporation

Vingt pays viennent africains viennent de signer le mémorandum d’entente avec l’une des plus importantes entreprise japonaise, Marubeni Corporation. Parmi ces pays, le Cameroun.

L’accord avec cette société de commerce au Japon consacre la construction d’un hôpital de référence au Cameroun. Cet engagement de Marubeni Corporation a été réaffirmé devant les chefs d’Etat et le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, à l’occasion de la conférence d’affaires Japon-Afrique, tenue dimanche 28 août 2016 à Nairobi, en présence du ministre des Relations extérieures (Minrex), Lejeune Mbella Mbella, chef de la délégation camerounaise à cette sixième édition de la TICAD.

Le cadre aménagé par l’Organisation japonaise du commerce extérieur (JETRO) et l’organe kényane de promotion d’investissements (KenInvest), a donné lieu à l’expression plus pointue de l’ambition des entreprises du secteur privé japonais à investir en Afrique. Le monde japonais des affaires y était représenté par le président du Kaidanren, Fédération des organisations économiques japonaises, M. Sakakibara, à la tête de 73 entreprises.

Pour Shinzo Abe, il s’agit là de la « première visite d’une telle envergure en Afrique, qui reflète l’enthousiasme des chefs d’entreprises japonaises de développer leurs activités aux côtés de l’Afrique ».

Ces entreprises s’engagent à uvrer dans les secteurs aussi variés que sont la fourniture de système de santé, la construction des ports et d’autres grandes infrastructures de transport, le transfert de technologies, l’aménagement des centrales thermiques, les échanges académiques, la coopération de la recherche et l’éducation, les prêts bancaires, etc. Le défi majeur étant de diversifier davantage l’économie des pays africains très dépendants du pétrole et des ressources minières.

Des gouvernants africains à la rencontre des investisseurs japonais.
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Afrique: colères et révoltes populaires à l’état mature sous les dictatures

Par Léon Tuam

Nos erreurs aujourd’hui lorsqu’on parle des dictatures, c’est d’avoir les yeux uniquement rivés sur des pays comme le Qatar, la Corée du Nord, l’Arabie Saoudite, etc. Pourtant, dans les pays dits de grande tradition démocratique et les jeunes démocraties dans le monde sévissent des dictatures féroces bien dissimulées, qui très souvent échappent à leurs peuples.

Grâce à l’essor et l’expansion des moyens de communication, les peuples sont devenus plus avertis que ceux d’il y a un quart de siècle et l’on aurait cru qu’ils allaient être les moules entiers de leurs destins et ne pas se les faire voler par une poignée d’individus.

Erreur, malheureusement. Les violations des droits humains, les violences organisées, les souffrances et pauvretés qui affectent les peuples de la planète Terre sont plutôt à l’antipode de cette réalité et de cette attente.

Au regard de la situation des peuples dans le monde actuel, l’on dira sans se tromper que les mots et expressions comme démocratie, paix, libertés, droits humains, interventions humanitaires, etc. ne sont que des vêtements de camouflage et de divertissement où beaucoup de gouvernements et organismes se retranchent pour laisser des puissants assiéger, violer et voler les peuples. Le monde est devenu une place très dangereuse pour les peuples.

De l’Amérique en Afrique et en Asie en passant par l’Australie et l’Europe, le monde d’aujourd’hui croule sous le poids des dictatures subtiles et coriaces qui conduiront le monde dans une conflagration sans précèdent dans l’histoire de l’humanité. L’on a dépouillé les peuples du monde, leur propriété.

Les libertés de s’exprimer, de choisir ou d’agir reconnues aux peuples sont souvent en façade. A l’heure des grandes décisions pour de sales projets qui leur nuiront, leurs opinions souvent sont ignorées. Tant de gouvernements de nos jours n’existent que de nom. Ils sont enchainés et castrés par des milieux d’affaires et groupes industriels plus puissants que tous.

Ces gouvernements et représentants des peuples sans pouvoir réel deviennent seulement des véhicules en mission pour les grands riches, des véhicules en mission contre les peuples qu’ils se disent représenter et défendre. On les charge de charger les peuples, on leur demande des missions impossibles contre les peuples et celles-ci par la ruse ou la force deviennent possibles.

C’est pourquoi ici et là dans ce monde d’abondance, les autorités politiques distraient les mécontentements populaires, les misères et les famines qui assomment et réifient les peuples avec des salaires de misère, des promesses fallacieuses, des mesures improductives, et surtout avec des répressions et intimidations aveugles.

C’est pourquoi certains projets calamiteux et certaines guerres que les peuples d’Amérique et d’Europe décrient et combattent se réalisent le plus souvent. C’est pourquoi les peuples des pays francophones qui ne veulent pas du FCFA se le voient imposé. C’est pourquoi le peuple camerounais qui massivement s’est exprimé contre les APE et l’octroi de ses grands ports à un seul groupe étranger, n’a pas obtenu gain de cause.

En vérité, l’on ne peut parler de la pandémie des dictatures dans le monde sans évoquer la croissance et le déferlement des injustices et aspérités sociales qui petit à petit phagocytent le monde ; l’on ne peut en parler sans évoquer les moyens de production et richesses qui reposent dans les mains d’une poignée d’individus. On caresse les peuples avec la Démocratie, les Libertés et les Droits humains, en les poussant dans la voie où ils n’auront qu’un seul choix.

Des dictatures féroces et voilées se trouvent partout dans le monde. Les peuples sont trahis et avilis. Mais une vérité impérieuse continue d’échapper aux vermines internationales et leurs agents qui ont choisi de plonger ce monde si riche et si beau dans une pauvreté et une laideur extrêmes :

Sous les dictatures, les colères et révoltes populaires dans leur maturité sont tels des fleuves puissants soudainement engrossés et renforcés par de grands torrents. Ils creusent et roulent des rocs séculaires et les mettent hors de leur cours. Ils creusent, déracinent et brisent des arbres encombrants et les mettent hors de leur cours.

La démocratie, la paix, les libertés et droits humains dans le monde sont devenus un dense pâturage où paissent les dictatures. Les peuples partout sont trahis et avilis. C’est par un combat sans merci contre leurs traîtres et à ce prix seulement que les peuples sauveront le monde en y faisant retourner la justice, l’amour et la paix


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Parité en Afrique: le Burundi, l’Ouganda et le Cameroun dans le Top 20

Le Rwanda, unique pays africain qui figure dans le Top 10 mondial, vient en 6ème position sur les 145 pays classés

La dernière édition du Global Gender Gap Report fait ressortir que le Rwanda est l’unique pays africain qui figure dans le Top 10 mondial des pays les plus avancés dans le domaine de l’égalité homme-femme. Ce pays est en 6e position sur 145 pays dans ce classement qui se base sur plusieurs critères classés en quatre grands chapitres.

Ce sont l’accès aux soins de santé, l’accès à l’éducation, la participation économique (salaires, participation au marché du travail, fonctions dirigeantes) et la représentation politique. Le Rwanda réussit la prouesse de déclasser plusieurs pays d’Occident, tels que la France, l’Allemagne et les Etats-Unis.

Le pays est incontestablement premier en Afrique en général et en Afrique centrale en particulier. On retrouve dans le classement propre à l’Afrique que révèle ce classement mondial, trois autres pays de l’Afrique centrale : le Burundi (23e au classement mondial), le Cap vert (50e mondial) l’Ouganda (58e mondial) et le Cameroun (90e mondial).

L’écart entre les genres s’est réduit de 4% entre 2006 et 2015, dans tous les domaines étudiés (santé, éducation, économie et politique).

A l’échelle mondiale, les pays nordiques restent les meilleurs élèves dans le domaine de la parité homme-femme. L’Islande, le Norvège, la Finlande et la Suède occupent les quatre premières places du classement. Elles sont suivies de l’Irlande en 5e position. Le Rwanda (6e), les Philippines (7e) et la Nouvelle-Zélande (10e) sont les seuls pays non européens dans le Top 10.

Top 20 des pays africains en matière d’égalité des genres
1-Rwanda (6e à l’échelle mondiale)
2-Namibie (16e)
3-Afrique du Sud (17e)
4-Burundi (23e)
5-Mozambique (27e)
6-Kenya (48e)
7-Tanzanie (49e)
8-Cap Vert (50e)
9-Botswana (55e)
10-Zimbabwe (57e)
11-Ouganda (58e)
12-Lesotho (61e)
13-Ghana (63e)
14-Malawi (68e)
15-Sénégal (72e)
16-Madagascar (74e)
17-Cameroun (90e)
18-Gambie (98e)
19-Swaziland (102e)
20-Liberia (112e)


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Le Cameroun parmi les pays les plus prisés pour ses terres

Selon une récente étude de Thinking Africa, le pays fait partie des plus convoités par des «prédateurs» étrangers avec 0,7 million d’hectares de ses terres cédés

Des études nationales et de rapports de l’Union africaine, de l’ONU et de la Banque mondiale, font savoir que, depuis l’an 2000, l’Afrique a cédé à des étrangers des terres arables à hauteur de 100 milliards de dollars. Parmi les pays concernés, figure le Cameroun.

L’Afrique brade ses terres, dénoncent les uns; les investissements agricoles étrangers stimulent le développement, admettent les autres.

Entre ces deux thèses, le débat semble être tumultueux et la 5ème édition du Salon international de l’agriculture et de l’agroalimentaire tenue dans la capitale togolaise, Lomé, du 17 au 21 août, a relancé la controverse.

Les chiffres relatifs à la location et ou à la vente des terres arables africaines laissent peu indifférent, d’ailleurs. Des données provenant de plusieurs études nationales et de rapports de l’Union africaine, de l’ONU et de la Banque -mondiale (BM) font savoir que l’Afrique a cédé des terres arables à hauteur de 100 milliards de dollars américains, depuis l’an 2000.

Dans la même optique, un récent rapport de l’Organisation internationale de droit du développement (organisation intergouvernementale qui promeut la bonne gouvernance dans les pays en développement) souligne que « la plupart des transactions conclues en 2009 l’ont été en Afrique, où 39,7 millions d’hectares ont changé de mains, soit plus que les surfaces cultivées de la Belgique, du Danemark, de la France, de l’Allemagne, des Pays-Bas et de la Suisse réunis ».

Apportant son grain de sel, le journaliste britannique spécialiste des questions environnementales et agricoles Fred Pearce écrit dans son livre « Les accapareurs de terres arables » : « De toutes les terres agricoles du monde, aucune n’est aussi abordable que celle de la savane guinéenne ». Il y évoque « une vaste étendue de pâturages à cheval sur 25 pays, entre la forêt et le désert », rapportant que « la Banque mondiale estime ce territoire à 600 millions d’hectares » et le qualifie de « dernière grande réserve de terres sous-exploitées dans le monde ».

Le journaliste fait, par-delà, observer que « Tout cela n’explique pas pourquoi, malgré une histoire coloniale marquée par les expropriations, les Etats africains cèdent si volontiers des terres aux investisseurs étrangers ». Il souligne, ensuite, que ces mêmes investisseurs étrangers usent d’«euphémismes» pour parler de leurs acquisitions et activités présentées comme génératrices de développement agricole, de transferts de technologie et d’opportunités d’emplois. Ils arguent, par ailleurs, que ces terres étaient peu peuplées.

Parmi les pays les plus prisés par les «prédateurs» étrangers, selon une récente étude de Thinking Africa (Réseau de jeunes chercheurs, d’universitaires confirmés et d’experts), figurent Mdagascar avec 3,7 millions d’hectares cédés, l’Ethiopie avec 3,2 millions d’hectares, la République démocratique du Congo avec 2,8 millions d’hectares, la Tanzanie avec 2 millions d’hectares, le Soudan avec 1,6 million d’hectares, le Mozambique et le Bénin avec 1 million d’hectares pour chacun. S’y ajoutent consécutivement le Ghana, le Libéria et le Cameroun avec 0,7 million d’hectares pour chacun, le Kenya avec 0,6 million d’hectares cédés, le Mali avec 0,5 millionet le Malawi avec 0,4 million d’hectares.

Dans le camp opposé, les plus grands acheteurs et ou locataires sont la Chine totalisant 4,5 millions d’hectares, les Etats-Unis 3,2 millions d’hectares, la Grande Bretagne et la Malaisie disposant chacun de 2,5 millions d’hectares, la Corée du Sud 2,3 millions, l’Arabie Saoudite 2,1 millions, l’Inde 1,8 million, la Suède 1,1 million, l’Afrique du Sud 0,9 million d’hectares, Singapour 0,7 million, la Norvège, l’Italie et le Qatar 0,6 million pour chacun et le Japon 0,4 million d’hectares.

Si l’accaparement des terres est un phénomène qui fait mal à l’Afrique et à ses populations peu loties, donnant à lire une «recolonisation du continent», de l’avis de plusieurs chercheurs de Tkinking Africa, pour d’autres analystes cet état de fait n’est point une fatalité.

Le géographe et chercheur à l’Université de Lomé, Edoh Komlan Théodore, soutient que la concession de vastes domaines agricoles en Afrique subsaharienne à de grandes compagnies et firmes occidentales procède d’ « un choix cornélien ».

C’est que les pays cédants disposent, selon lui, de vastes superficies mais non de moyens techniques et de ressources financières pour leur mise en valeur. D’où le recours aux investissements étrangers. Lesquels investissements ne sont, toutefois, pas sans retombées néfastes.

« Cette main mise de l’étranger sur une partie du patrimoine constitue indubitablement une aliénation, une perte de souveraineté. Elle n’est guère au bénéfice de l’Afrique, puisque l’on continue d’entretenir l’extraversion économique », se désole l’analyste.

Pour Jean Zoundi Sibiri, Administrateur principal du Club du Sahel et de l’Afrique de l’ouest (CSAO), « il faut se garder de diaboliser le phénomène et bien faire le distinguo entre des porteurs de projets venus uniquement en Afrique produire pour l’exportation et faire du profit et les pays africains qui ont mis au point des politiques agricoles à même de répondre à leurs demandes locales », a-t-il déclaré à SlatAafrique.com.

Le tableau qu’offre le continent n’est toutefois pas complètement sombre. Alors que des pays africains sont pris pour «responsables» du «bradage» des biens de leurs populations, il y en d’autres qui émergent du lot et échappent au marasme.

Le Togo en illustre le meilleur exemple, selon son ministre de l’Agriculture Col Ouro Koura Agadazi qui s’exprimait, jeudi à l’occasion du Salon international de l’agriculture et de l’agroalimentaire.

« Au Togo c’est l’Etat qui investit prioritairement dans l’agriculture. Les cinq dernières années, avec l’appui de partenaires financiers comme la Banque Africaine de Développement (BAD), la Banque Mondiale (BM), le gouvernement togolais a investi plus de 230 milliards de Fcfa (près de 395 millions USD) dans le cadre d’un vaste programme d’investissement dans le secteur Agricole (Pniasa) », a-t-il affirmé.

Cette démarche commence à donner ses fruits, dit-il : « En 2015, la croissance de la productivité agricole générale était de 5,8 %, soit une contribution d’environ 40 % au Produit Intérieur Brut (PIB).

La production des céréales a augmenté de 9 %, les légumineuses de 11%, alors que la production des tubercules a augmenté de 24 %. »
Grâce à cette stratégie, ce petit pays de 56 mille km2 « maîtrise aujourd’hui sa sécurité alimentaire, avec une disponibilité continue des produits agricoles et une stabilité des prix sur l’ensemble du territoire ».


Anadolu Agency)/n

Classement Fifa: les Lions perdent une place

L’équipe camerounaise occupe le 54e rang dans le dernier ranking des nations de football dans le monde publié jeudi, 11 août 2016

L’équipe de football du Cameroun qui a perdu une place, occupe désormais le 54e rang mondial et 8e africain dans le classement du mois d’août publié ce jeudi 11 août 2016 par la FIFA.

Il n’y a pas beaucoup de changement dans ce classement mondial où les 20 premières places restent inchangées.

En Afrique toutefois, la Côte d’Ivoire a chuté à la 3e place laissant la deuxième au Ghana, derrière l’Algérie qui demeure encore le numéro 1 africain et 32e mondiale.

Cette légère remontée des Black Stars sur le continent est aujourd’hui visible dans le classement mondial où ils ont également gagné un rang.

Le trio de tête mondial est toujours occupé respectivement par l’Argentine, la Belgique et la Colombie.


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Le trafic d’ivoire aide à financer Boko Haram au Cameroun

Depuis quelques années, cette activité est devenue l’une des principales sources de financements du terrorisme en Afrique

Que cela soit au Kenya, en Somalie, en Tanzanie, au Mali, au Nigeria ou encore au Cameroun, le trafic d’ivoire est devenu depuis quelques années une des principales sources de financements des groupes djihadistes et selon John Duhig de EFD, (European Foundation for Democraty) une véritable menace terroriste.

Les Shebab en Somalie et au Kenya, les groupes djihadistes du Mali, Boko Haram au Cameroun et au Nigeria sont les pivots de ce trafic.

Fin septembre se tient à Johannesburg la 17e conférence des Etats membres de la convention internationale sur le commerce des espèces en danger, dite « CITES ». C’est l’occasion de mettre un terme au commerce de l’ivoire, seule façon de sauver les derniers éléphants d’Afrique et d’assécher en même temps une source de financement du terrorisme.

De nombreuses ONG dénoncent ce trafic depuis longtemps. Notamment la Fondation Franz Weber qui se bat depuis plus de quarante ans pour le faire stopper.

Le commerce de l’ivoire avait été interdit en 1989, mais il a été partiellement rétabli plus tard à la demande de certains Etats d’Afrique australe qui entendaient pratiquer l’élevage et obtenir des quotas d’exportation. C’est dans cette faille que s’est engouffré le trafic illégal nourri par un braconnage croissant et une forte demande dominée par la Chine, le Japon et le Moyen-Orient. Environ 35 000 éléphants sont tués chaque année. Difficile dans ces conditions de garantir la survie de l’espèce.

Les liens du trafic de l’ivoire, qui s’élève à plus de 3 milliards de dollars annuels, avec les groupes terroristes d’Afrique sont avérés. D’après les Nations unies, 90% des éléphants tués sont abattus par des groupes armés près des zones de conflit. L’Armée du Seigneur en Ouganda, la milice Janjawid au Soudan, les groupes du nord du Mali, les Shebab de Somalie, Boko Haram au Nigeria ont financé leurs actions en abattant les éléphants pour vendre leurs défenses.

Ce trafic transite non seulement par l’Afrique de l’Est, mais par la France, et surtout par la Belgique mais approvisionne le Sahel et le Nord Nigeria. C’est sur les marchés en Chine, comme celui du marché aux puces de Panjiayuan que l’on retrouve la marchandise, généralement travaillée dans des ateliers au Vietnam.

Si la Belgique et l’Autriche sont au sein de l’Union Européenne les défenseurs les plus acharnés du trafic d’ivoire, d’autres pays comme la France se battent pour l’interdire. Espérons qu’ils soient entendus à Johannesburg…

Il y a une double urgence d’arrêter ce trafic, pour préserver les éléphants dont l’espèce risque de disparaitre et pour mettre un frein au financement des principaux groupes qui sèment la terreur en Afrique.


20minutes.fr)/n

Pauvre Afrique, pauvre noir, pauvre Afrique noire!

Par Léon Tuam

Hier, le Noir était arraché et vendu comme esclave ailleurs ou bien était arrêté et attaché aux corvées et travaux forcés en Afrique pour des occidentaux. Hier, le Noir était la propriété entière des occidentaux. Pauvre Noir !

Hier, les richesses africaines du sol et du sous-sol du Noir ainsi que celles aquatiques, et son ciel et l’air qu’il respirait et même sa vie, étaient la propriété entière des occidentaux. Pauvre Noir !

Après des siècles et des siècles d’humiliations, de spoliations et d’affabulations grotesques sur son compte, on l’a dit libre et indépendant. Et depuis lors, avec ses prétendues liberté et indépendance, voyez où se trouve le Noir ! Pauvre Noir !

Aujourd’hui, le Noir est toujours dans les filets de l’occident. Oui, il y est, bien pris. Il est toujours la propriété de l’occident. Et pour y réussir, l’occident dans un jeu à la fois habile et menaçant a d’abord fait des dirigeants des pays Noirs d’Afrique leur propriété. Pauvre Noir !

Nombre de ces dirigeants sont mis et maintenus au pouvoir par l’occident qui les abreuve de mensonges, de chantages et d’intimidations pour pouvoir avoir tout ce dont il a besoin. Ces dirigeants sont au pouvoir, mais le pouvoir est ailleurs, en occident. Ces dirigeants se disent libres et indépendants. Oui, liberté et indépendance des êtres d’un grand parc bien encerclé. Pauvre Noir !

Pour mieux faire de ces dirigeants sa propriété, l’occident les a invités dans ses lieux magico-spirituels secrets, les a ensorcelés, les a conditionnés, les a enchaînés et emprisonnés spirituellement et culturellement à tel point que le Grand Maître se trouve plus puissant et important que leurs peuples. Et à travers eux, le Noir d’Afrique dit libre demeure la propriété entière de l’occident. Pauvre Noir !

Le Noir d’Afrique n’est pas sorti de l’auberge. Le Noir d’aujourd’hui est encore le Noir d’hier. L’occident fait pleuvoir sur lui le même terrorisme que jadis il déversa sur ses ancêtres. Il utilise la manipulation de l’information contre lui, il dresse le Noir contre le Noir, il le flatte ou le force à signer des accords qui le détruisent lentement. Et s’il s’y oppose, ce sont des embargos, des rebellions ou des canons et bombes qui suivent. Pauvre Noir, pauvre Afrique Noire !

Aujourd’hui, le Noir africain reste sous le terrorisme multiforme occidental et est toujours la propriété entière de l’occident à travers des échanges inégaux, des institutions économiques et politiques inadéquates héritées ou à travers la monnaie (Afrique Noire francophone) et le dictat des institutions comme la BM et le FMI, etc. Pauvre noir, pauvre Afrique Noire !

Derrière le sourire des peuples occidentaux coulent abondantes les larmes des peuples africains. Derrière le sourire du peuple français se cache le grand fleuve des larmes des Noirs de l’Afrique francophone. Pauvre Noir, pauvre Afrique Noire !

Les prédateurs qui possèdent l’Afrique ont seulement élargir la cage et mes frères et s urs se disent libres et indépendants. Quelle erreur ! Ah quel leurre ! Et malheur au Noir averti qui, sans être bien préparé, ose se lever pour briser ces chaînes qui font encore de lui et de son pays la propriété entière de l’occident. Pauvre Noir, pauvre Afrique Noire !

Il faut rire et plaindre le Noir qui, se croyant muni de lumière, va éructer que face aux multiples problèmes actuels des Noirs d’Afrique Noire il faut laisser l’occident tranquille et s’en prendre uniquement à soi-même. Mais quelle ânerie ! Quelle malhonnêteté intellectuelle ! Pauvre Noir, pauvre Afrique Noire !

Il y a pourtant deux personnes responsables et bien engagées dans le drame du Noir d’Afrique Noire : le Noir lui-même et l’occidental. Se lancer dans la quête de la vraie solution à cette tragédie en laissant de côté l’un de ces deux acteurs revient à divertir et endormir les gens tout en aidant à la putréfaction totale de la situation. Pauvre Afrique ! Pauvre Noir ! Pauvre Afrique Noire !


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L’Iran veut réaffirmer sa présence en Afrique

Le chef de la diplomatie iranienne, en déplacement dans quatre pays africains en commençant par le Nigeria, cherche des alliés diplomatiques pour faciliter la levée des sanctions internationales

Le chef de la diplomatie iranienne est en déplacement jusqu’à samedi 30 juillet 2016, dans quatre pays africains en commençant par le Nigeria. Mohammad Javad Zarif cherche à nouer des liens économiques avec ces pays et à trouver des alliés diplomatiques en vue de faciliter la levée entière des sanctions internationales.

Le Nigeria, le Ghana, la Guinée-Conakry et le Mali sont les quatre destinations de Mohammad Javad Zarif. Le chef de la diplomatie iranienne ne s’y rend pas seul. Dans ses valises : un aéropage d’hommes d’affaires et des représentants du monde diplomatique. Pour la troisième tournée du ministre des Affaires étrangères iranien sur le continent en quelques mois, l’économie est au c ur du voyage.

D’autant que de nombreux acteurs du monde économique africain montrent un réel intérêt pour la République islamique. C’est le cas de l’Afrique du Sud. Son président Jacob Zuma s’est rendu à Téhéran en avril dernier, lui aussi accompagné de nombreux chefs d’entreprise : la toute première visite d’un chef d’Etat sud-africain en plus de trente ans. Lors de sa tournée de deux jours, il a affiché un objectif concret : « voir les échanges entre l’Iran et l’Afrique du Sud atteindre 1 milliard de dollars d’ici 2020, contre une vingtaine de millions l’an dernier », écrit Jeune Afrique.

Si les deux pays peuvent aspirer à approfondir leurs liens économiques c’est grâce à la levée partielle des sanctions internationales après la signature de l’accord sur le nucléaire iranien. Grâce à cette nouvelle donne diplomatique, l’Iran et l’Afrique du Sud auraient signé des partenariats dans le domaine de « la recherche et le développement dans l’industrie pétrolière, le commerce, l’industrie, les investissements, l’agriculture et les ressources en eau », explique toujours Jeune Afrique.

En 2015, Hossein Amir-Abdollahian, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, chargé du département arabo-africain déclarait que « l’Iran et le continent africain entretiennent des relations stratégiques ». Ainsi, il appelait « tous les Iraniens actifs dans les secteurs économique, commercial, scientifique et culturel à saisir l’opportunité qu’offre ce continent », rappelle la radio iranienne nationale IRIB.

La tournée qui amène le ministre iranien à Abuja, à Accra, à Conakry et à Bamako se déroule sans doute dans ce même esprit alors que Téhéran s’est fixé des objectifs très précis : cinq ans pour tisser et renforcer ses liens économiques avec le continent africain.

Miser sur l’Iran

Au Nigeria, par exemple, les entrepreneurs locaux sont invités à miser sur la renaissance économique iranienne qui s’annonce. Hassan Momoh, le président de l’entreprise d’exportation VirginGold Nigeria Limited, (ail, gingembre, poivre, aloe vera.) encourage les chefs d’entreprise de son pays à saisir cette opportunité et déplore que le volume des échanges entre les deux pays « soit négligeable ». « C’est inacceptable », s’insurge-t-il.

Quant au Ghana – qui faisait partie de l’itinéraire d’une précédente tournée – les deux pays se sont déjà engagés à promouvoir leur coopération dans l’agriculture. Une coopération qui existe déjà depuis l’ère Ahmanidejad, le prédécesseur de l’actuel président Rohani. « Des discussions ont aussi porté sur des futures collaborations dans les domaines du pétrole et gaz, de la pétrochimie, du raffinage, de la production et distribution d’énergie, de l’industrie légère, du génie civil et de la production de ciment », détaille Commodafrica. Dans le passé, le Ghana a pu compter sur l’aide au développement iranienne dans le domaine de la médecine, de l’éducation et de l’agriculture.

Le Mali a aussi pu bénéficier de ce genre de soutien. Les liens diplomatiques entre les deux pays sont forts depuis trente ans. Une ambassade iranienne a ouvert à d’ailleurs Bamako en 1988.

La présence iranienne en Afrique n’est pas nouvelle
Preuve que les Iraniens ne partent pas de zéro. Les auteurs du livre Un partenariat pour l’avenir : 15 propositions pour une nouvelle dynamique entre l’Afrique et la France signalent «qu’ils sont présents dans la construction automobile (Iran Khodro Company), dans les hydrocarbures (les exportations de brut iranien se sont fortement accrues vers l’Afrique au cours de la dernière décennie les télécoms (Afrique du Sud) et s’impliquent dans les projets énergétiques.

L’Iran a signé des contrats de coopération avec un très grand nombre de pays africains, couvrant les domaines de la santé, de l’agriculture, de l’éducation ou la sécurité. L’Iran s’est particulièrement lié avec le Soudan et investit au Kenya, en Erythrée et au Sénégal ».

Les échanges entre l’Afrique et l’Iran remontent même à loin, au XVIème siècle pour être précis. Plus récemment, le dernier Shah d’Iran (mort en 1980) avait mis en place une coopération avec l’Afrique du Sud dans le domaine du nucléaire.

Pour contourner les blocages internationaux, Mahmoud Ahmadinejad s’était tourné vers le continent africain en s’appuyant notamment sur l’aide au développement.

Aujourd’hui, il est à nouveau question des sanctions internationales. Depuis janvier 2016, des milliards d’euros peuvent être investis en Iran, les exportations de pétrole iranien peuvent augmenter, les importations aussi. Des sanctions ont donc été partiellement levées. Mais Téhéran a encore quelques obstacles à surmonter pour réintégrer complètement le jeu international.

Les embargos de l’Onu sur les armes conventionnelles et sur les missiles balistiques sont maintenus respectivement jusqu’en 2020 et 2023 respectivement. En 2023, si l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) juge que l’Iran a tenu ses engagements, une nouvelle levée de sanctions est prévue sur les biens dits à double usage comme les logiciels, le transport des biens et technologies couverts par la liste militaire européenne, c’est-à-dire les armes. D’autres sanctions individuelles pourront encore être levées en 2025. C’est la troisième étape qui dépend d’une résolution du Conseil de sécurité.

Pour se préparer à ces échéances, la diplomatie iranienne tente « d’engranger des soutiens qui lui permettrait d’avoir plus de poids pour obtenir une levée des sanctions », explique un analyste à RFI. D’autant que « l’Iran veut à tout prix éviter d’être marginalisé sur un continent courtisé de toute part ».

Au-delà de la concurrence entre puissances, l’Afrique musulmane est témoin de l’affrontement idéologique entre l’Iran – puissance chiite- et l’Arabie Saoudite -puissance sunnite. En janvier 2016, on a eu un aperçu des jeux d’alliances dans la région. Suite à l’exécution en Arabie saoudite d’un important chef religieux chiite, et à la violente réponse de la rue iranienne, Riyad et Téhéran ont rompu toute relation diplomatique.

A peine quelques heures après, la Somalie, le Soudan (allié historique iranien), le Djibouti, l’Erythrée prenaient leurs distances avec l’Iran. Le reste des pays ont choisi de se tenir à l’écart de toute bataille d’influence entre les deux rivaux. « La seule vraie ‘ prise de guerre’ saoudienne en Afrique, depuis un an, aura donc été le Soudan », souligne Le Point. « Pragmatiques, les États africains ont un souci : préserver leur indépendance et leur stabilité économique », poursuit l’hebdomadaire.

Les différentes visites de Mohammad Javad Zarif ont donc pour but d’éviter un nouveau revers diplomatique et de cultiver la bonne entente avec les pays du continent, notamment avec le Nigeria, un grand pays musulman. Son opération séduction s’achève ce samedi 30 juillet 2016 au Mali.

Le ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif. Le 22 avril 2016.
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Yaoundé abrite un forum interafricain sur la prévoyance sociale

Pendant trois jours, il sera question d’approfondir l’analyse des facteurs et contraintes qui menacent la viabilité financière des systèmes de retraite en Afrique

Le premier forum international sur la retraite dans la zone de la Conférence interafricaine de la prévoyance sociale (Cipres) s’ouvre ce mercredi 27 juillet 2016 à Yaoundé, la capitale camerounaise. La cérémonie d’ouverture ce matin est présidée par le Premier ministre, Philémon Yang, représentant personnel du chef de l’Etat.

Pendant trois jours, il sera question, pour les participants, d’approfondir l’analyse des facteurs et contraintes qui menacent la viabilité financière des systèmes de retraite au sein de la zone, mais également de proposer des approches et des stratégies pertinentes de réforme du système de retraites.

Les participants vont procéder à la revue-diagnostic des systèmes de retraite de la zone Cipres, proposer des approches axées sur la vision multi-piliers intégrant les complémentaires retraites, identifier les approches sur les réformes des systèmes de sécurité sociale visant à étendre la couverture des retraités aux secteurs informels et offrir des prestations de retraite décentes.

Durant le forum, les participants devront également proposer des moyens de renforcement des sources de financement de la branche et des stratégies nouvelles en matière de politiques de placement des réserves techniques des régimes de retraite. De même, harmoniser les approches sur les réformes en vue d’étendre la couverture retraite aux secteurs informels.

La Cipres a pour membres le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la République centrafricaine, le Congo-Brazzaville, la Côte d’Ivoire, le Gabon, la Guinée Equatoriale, le Mali, le Niger, République démocratique du Congo, le Sénégal, le Tchad, le Togo et l’Union des Comores.

Y sont attendus à cette conférence, les ministres du Travail et des directeurs généraux de la Caisse de sécurité et les experts des questions concernant la retraite.

La capitale camerounaise Yaoundé.
editions2015.com)/n

Jean-Alexis Mfoutou publie «Dynamique et perspective des français d’Afrique subsaharienne»

Publié aux éditions Publibook, cet ouvrage de 261 pages met en lumière l’influence du milieu sur la langue

L’ouvrage du sociolinguiste Jean-Alexis Mfoutou intitulé « Dynamique et perspective des français d’Afrique subsaharienne : ces mots qui ne veulent pas dire la même chose ici, là, là-bas » nous charme par la finesse des analyses, et nous dévoile un aspect essentiel du langage humain : sa ductilité. Il met en lumière l’influence du milieu sur la langue. Aussi, chaque fois qu’elle change de milieu, la langue change.

Et Jean-Alexis Mfoutou d’écrire : « La langue change : cela signifie que la langue et le lieu tangible ne font plus qu’un dans la tâche de vivre. Dans cette unité de la langue et du lieu tangible, nous découvrons le devoir majeur du langage humain : partager son existence avec le lieu tangible et même s’en nourrir. Il y a, en effet, péril pour la langue à vouloir se passer du lieu ou à vivre en des lieux qui ne se prêtent pas aux besoins de la langue. La langue et son lieu d’actualisation doivent s’écouter. Que deviendrait la langue, en effet, si elle n’écoutait pas le lieu où elle est parlée – au risque de n’être plus, au moins pour un temps, une langue pour personne ? » (p. 14)

Il y a autant de manières de parler une langue qu’il y a de lieux où cette langue est parlée. Et si Jean-Alexis Mfoutou parle non pas « du français d’Afrique » mais des français d’Afrique, c’est précisément parce que la langue française n’échappe pas à la règle. Partout, au Burkina Faso, au Sénégal, à Madagascar, au Tchad, le français hexagonal perd en chacun de ces lieux sa légitimité : la Norme n’y apparaissant plus que comme un leurre. Les conclusions de l’auteur sur les fluctuations de la langue sont tout à fait passionnantes : « C’est que des manières de parler différentes apportent chacune une dimension de l’humanité qui complète ce qui manque aux autres. » (P. 191)

Plus loin, Jean-Alexis Mfoutou écrit : « Dans son processus d’acclimatation, la langue – hautement contemporaine, écartant les esthétiques prestigieuses de la Norme – choisit de s’ouvrir à la pleine logique de ses locuteurs et de son lieu d’actualisation, s’avance sur cette ligne de crête exigeante où les ressources de l’« ici » et de l’« ailleurs » lui sont tout aussi nécessaires l’une que l’autre. » (P. 203).

C’est un ouvrage très bien écrit et très instructif. On l’apprécie page après page : un livre de 216 pages, paru aux éditions Publibook-Société des écrivains – Connaissances st Savoirs, à insérer dans sa bibliothèque à côté des « classiques ».


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Le chef de la diplomatie iranienne entame au Nigeria une tournée africaine

C’est la première étape d’une visite de 6 jours sur le continent africain qui mènera Mohammad Javad Zarif au Ghana, en Guinée-Conakry et au Mali

Le ministre des Affaires étrangères iranien est au Nigeria. Première étape d’une visite de 6 jours sur le continent africain qui mènera Mohammad Javad Zarif et les chefs d’entreprises qui l’accompagnent au Ghana, en Guinée-Conakry et au Mali. C’est la troisième tournée en Afrique du ministre depuis février 2015. Une tournée plus politique qu’économique.

Les relations commerciales entre l’Iran et l’Afrique sont faibles. Les sanctions qui pèsent contre l’Iran ne sont toujours pas levées en dépit de la signature l’an passé d’un accord sur son programme nucléaire. L’enjeu pour la diplomatie iranienne se situe donc plus à un niveau politique. « Engranger des soutiens lui permettrait notamment d’avoir plus de poids pour obtenir une levée des sanctions », explique un analyste.

Face à l’offensive israélienne et surtout saoudienne, « l’Iran veut à tout prix éviter d’être marginalisé sur un continent courtisé de toute part » poursuit cet analyste. « L’Iran ne veut pas que l’Arabie saoudite prenne trop de place », renchérit un autre spécialiste. Il faut dire que la crise diplomatique de janvier, suite à l’exécution en Arabie saoudite d’un chef religieux chiite, a fait mal à l’Iran : plusieurs pays africains ont rompu leurs relations avec Téhéran, notamment le Soudan qui est tombé dans l’escarcelle saoudienne.

L’Afrique (musulmane en particulier) est donc au c ur d’une bataille d’influence entre les deux grandes puissances du Moyen-Orient sur fond de rivalité sunnite – chiite. L’escale au Nigeria pourra ainsi permettre à Mohammad Javad Zarif de pousser pour la libération du chef religieux chiite nigérian, Ibrahim Zakzaky, détenu depuis décembre dernier.

Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif (g) reçu par le président nigérian Muhammadu Buhari, à Abuja, le 25 juillet 2016.
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Afrique: pour les terroristes, tous les chemins mènent au Mali (Minusma)

A mesure que les extrémistes sont chassés des zones de conflits, ils trouvent refuge dans ce pays dont les frontières sont mal contrôlées, a déclaré la porte-parole de la Minusma, Radhia Achouri

Une superficie de plus de 1,2 million de km², entouré de sept pays en « situation vulnérable » avec « des frontières très mal contrôlées », le Mali offre un tableau « complexe » alliant données géopolitiques, économiques et sociales.

A mesure que les terroristes sont chassés des zones de conflits en Afrique, ils trouvent refuge au Mali, a déclaré dans un entretien la porte-parole de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), Radhia Achouri.

Ce constat repose sur un tableau « complexe ». Septième pays africain par sa superficie (1 241 238 km²), le Mali est limitrophe de sept pays qui se trouvent, pour la plupart, en « situation vulnérable » avec « des frontières très mal contrôlées », a précisé la fonctionnaire onusienne.

Fragilisé, un temps, par une guerre s’appuyant sur des « revendications socio-politico-économiques », le Mali est lui-même devenu un foyer de tension terroriste, dans la mesure où il a bénéficié, selon des observateurs, d’anciens réseaux radicaux en Algérie et des flux des anciens combattants de la guerre de Libye (2011).

Par ailleurs, on observe [i « sur le terrain [malien], (…) des alliances, des complicités, entre ceux qui ont un agenda radical religieux et (..) ceux qui ont un agenda purement pécuniaire »], distingue Achouri, en ajoutant un élément d’attraction pour les terroristes concernant la possibilité de leur « financement à travers les trafics d’armes, de drogues ou trafics humains ».

Dans cette situation où il est souvent « difficile de savoir qui est qui », un état décrit comme « ni de guerre ni de paix » s’est installé, comme le rappelle Achouri. Une situation propice à l’accueil des terroristes qui sont aux portes du pays. « Des conflits régionaux, la [situation d’insécurité qui perdure en] Libye, la présence de Boko Haram [au Niger frontalier]. Tous ces éléments ont beaucoup contribué à faire du phénomène terroriste au Mali un défi de plus en plus présent. Plus on chasse les terroristes [d’autres zones de conflit], plus ils trouvent refuge au Mali ».

Autant de raisons qui font de la résolution de la question sécuritaire « un défi, non seulement pour le Mali mais pour toute la région du Sahel », poursuit la porte-parole de la Minusma.

De ce « radicalisme actif » et de « la présence néfaste et agressive des narco-trafiquants », le Conseil de sécurité des Nations-Unies a récemment « tiré les leçons ». Le 29 juin dernier, il prorogeait d’un an le mandat de la MINUSMA en lui enjoignant d’agir avec plus de « robustesse ».

[i « La vocation de la mission n’a pas changé. Le Conseil de Sécurité n’a fait que rappeler qu’il avait autorisé la Minusma dans le cadre de son mandat à avoir recours à la force (…) surtout pour la protection de la population civile [en agissant] avec plus de robustesse »]. Un besoin qui découlait, aussi, du « bilan assez macabre » enregistré par cette mission, depuis son déploiement en 2013, avec près d’une centaine de morts parmi les Casques bleus.

« Recalibrer » le mandat de la Minusma offre, par ailleurs, la possibilité de mieux « assister l’armée malienne pour qu’elle se déploie progressivement et coupe la voie à tous ces groupements qui sont le véritable défi non seulement pour la stabilité du Mali mais pour celle de la région », réitère Achouri.

Toujours au titre de la lutte contre le terrorisme, même si « la vocation de la Minusma n’est pas d’établir des stratégies » en la matière, elle identifie les besoins maliens et les communique au quartier général (QG) de l’Organisation des Nations unies (ONU).

Celle-ci intervient ainsi souvent, à travers ses institutions, comme l’équipe spéciale de lutte contre le terrorisme (CTITF) « pour discuter avec les responsables maliens dans quelles mesures elle peut les assister dans l’établissement de leur propre stratégie. »

« Il y a plus de deux semaines, il y a eu une visite du Quartier Général de New-York au Mali. Elle a eu lieu après une grande réunion organisée à Bamako regroupant des experts maliens, les ministères concernés, la société civile, des responsables régionaux et les partenaires de la communauté internationale pour épauler le Mali » dans sa stratégie antiterroriste.

Comme « la solution au terrorisme n’est pas exclusivement militaire », la porte-parole de la Minusma a insisté sur l’activation « d’urgence » de la mise en uvre de l’accord de paix d’Alger, signé et paraphé l’été dernier entre Bamako et les groupes armés de Nord. Cela passe par le rétablissement de la confiance entre les partenaires politiques, un obstacle de taille à la concrétisation de l’accord de paix entre des groupes, « qui étaient, il y a peu de temps, en train d’enterrer leurs morts respectifs ». Restituer la confiance, est donc « un processus qui requiert du temps. »

La mise en uvre de l’accord était ainsi, et jusqu’à il y a quelques semaines, bloquée. Le Gouvernement et les groupes armés du Nord exprimaient des divergences sur la question de savoir « par quel bout de l’accord de paix fallait-il commencer ? » rappelle Achouri. Un bras de fer s’est alors engagé, les groupes armés soutenant l’installation, d’abord, d’autorités intérimaires dans les régions du Nord, Bamako étant, de son côté, partisan de l’activation du dossier sécuritaire. « En définitive on a signé une entente [en juin dernier]. Il n’y a aucune raison pour qu’on pense qu’ils n’ont pas agi de bonne foi. Je crois que tout le monde a senti l’urgence. »

La mise en uvre de l’accord de paix permettra la neutralisation des groupes armés du Nord, « avec leurs assises et bases d’appui » en permettant le redéploiement des forces de sécurité et de l’armée malienne reconfigurée selon l’accord » pour être plus « représentative ». Elle s’accompagnera du « retour des services de base et des dividendes de la paix », dans un pays où la jeunesse est majoritaire (75%), dés uvrée et dépourvue de toute perspective. Elle constitue, à ce titre, un terreau pour les terroristes et autres forces négatives, alerte Achouri.

« On (les terroristes, i.e) peut vous payer 100 USD en échange du dépôt d’un engin explosif improvisé. Parfois, on ne sait même pas ce qu’on dépose. Il y a des coins au Mali ou l’on se demande comment les gens arrivent à survivre », a illustré Radhia Achouri, ajoutant que certains finissent par rejoindre les groupes terroristes ou de narcotrafiquants en raison du « désespoir. »


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Mali: Super Koné, portraitiste de l’élite politique africaine

En 42 ans, il aura vu passer devant son objectif pas moins de 818 chefs d’Etat, rois, princes et chefs de gouvernement. Le dernier d’entre eux étant le nouveau chef de l’Etat béninois, Patrice Talon

Il n’a pas connu la gloire de son compatriote Malick Sididé, considéré comme le plus grand portraitiste du « Tout-Bamako ». Ni celle d’un autre célèbre Malien, Seydou Keïta, qui fut le centre d’une exposition au Grand-Palais à Paris du 31 mars au 11 juillet. Et pourtant, Mamadou Koné, dit Super Koné, affiche des états de service à susciter la jalousie des plus grands : en quarante-deux années d’une carrière ininterrompue, il aura vu passer devant son objectif pas moins de 818 chefs d’Etat, rois, princes et chefs de gouvernement. Le dernier d’entre eux étant le nouveau chef de l’Etat béninois, Patrice Talon.

Le griot et le photographe
Le rêve de jeunesse de Super Koné le destinait à une carrière de guitariste dans la capitale du Soudan français, l’ancien nom du Mali avant les indépendances africaines. Il a dû renoncer face au veto d’un père intransigeant qui ne voulait pas que son rejeton devienne un « griot moderne ». C’est finalement la télévision scolaire, lancée aux débuts des années 1970, qui offre à ce grand gaillard au physique de catcheur son premier emploi en tant qu’assistant réalisateur.

Il y côtoie l’actuel Premier ministre malien, Modibo Keïta, alors directeur de la toute jeune chaîne, qu’il finit par quitter en 1972 pour des stages successifs en France, à l’Ecole Louis-Lumière à Paris, à l’Office des programmes pédagogiques pour l’enseignement par la télévision (Ofratem) puis au Centre pédagogique des techniques avancées de la photo, à Marly-le-roi.


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De retour à Bamako, la « ville aux trois caïmans » en bambara, Super Koné s’essaie à la photographie en autodidacte. Il obtient, grâce à la bienveillance des gardes et du protocole présidentiel, l’autorisation de « squatter » le palais de Koulouba, sur les hauteurs de la capitale, pour réaliser les photos des cérémonies officielles : audiences du chef de l’Etat, visites de présidents étrangers, lettres de créance. La qualité de ses clichés le distingue très vite des photographes officiels qui manifestent vite leur jalousie. Son tempérament de baroudeur l’aide à faire le dos rond face aux sarcasmes.

Il réalise le portrait de l’écrivain Amadou Hampâté Bâ, l’auteur de L’Etrange Destin de Wangrin, après celui de Banzoumana Cissoko, père de l’hymne national malien, et connaît sa première heure de gloire en 1975 avec la sortie aux Editions populaires du Mali de son livre Coiffures traditionnelles et modernes du Mali. Il gagne ses premiers millions de francs CFA, mais surtout une immense notoriété avec le succès commercial et professionnel de son hommage à la beauté de la femme malienne.

Le « fils africain de Jacques Foccart »
A écouter l’homme de 69 ans aux doigts noircis par une longue carrière de fumeur, c’est en 1977 que son destin bascule pour la première fois. Cette année-là, Jean Rouch réussit à le convaincre de venir s’installer à Paris. L’ethnologue et cinéaste français, dont le corps est inhumé au cimetière chrétien de Niamey, le présente à Jacques Foccart, le tout-puissant « Monsieur Afrique » du général de Gaulle qui lui ouvre en grand les portes de l’Elysée. Plus besoin de carte de presse ou d’accréditation pour « le fils africain de Foccart » lorsqu’un chef d’Etat africain est reçu au palais de la présidence française, que ce soit sous Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy ou Hollande. Ce furent d’abord les pères des indépendances africaines qui passèrent devant son objectif, du Camerounais Ahmadou Ahidjo au Sénégalais Léopold Sédar Senghor, en passant par le Nigérien Hamani Diori et le Djiboutien Hassane Gouled Aptidon.

Le photographe malien, que la maladie empêche à présent de se déplacer, aura ensuite été le portraitiste de la deuxième génération des dirigeants africains incarnée par le Zaïrois Mobutu Sesse Seko, le Guinéen Lansana Conté, le Sénégalais Abdou Diouf. Après les pères présidents, Super Koné aura photographié les fils : Eyadema et Faure Gnassingbé, Omar et Ali Bongo, Hassan II et Mohammed VI. De sa longue carrière, il a tiré des liens très personnels avec certains chefs d’Etat, dont le Sénégalais Abdou Diouf, le Congolais Denis Sassou-Nguesso ou le Tchadien Idriss Déby, qu’il tutoie.

Houphouët avait une addiction à la photo
Mais c’est avec le premier président ivoirien qu’il entretenu la plus longue et plus grande proximité. La rencontre entre le photographe et Félix Houphouët-Boigny a lieu 1956 au cimetière de Bamako alors que l’Ivoirien était député de l’Afrique-Occidentale au Parlement français. Super Koné était venu au Mali rendre hommage à son ami et compagnon de lutte pour les indépendances, Mamadou Konaté, vice-président du Rassemblement démocratique. Les deux hommes se retrouvent en 1985 à Paris, où Houphouët-Boigny, devenu président, effectue une visite de travail. Super Koné couvre l’événement. Il confie ensuite un album à l’ambassadeur Eugène Haïdara.

Le président Houphouët, devant la qualité des images, demande à rencontrer illico le photographe. « A cette époque-là, il n’y avait pas de portable, c’est donc une chasse à l’homme dans Paris que l’ambassadeur Haïdara et Ouézzin ont organisé pour me retrouver. Ils ont fini par y arriver en m’arrêtant au feu rouge d’un carrefour », se souvient avec jubilation le photographe malien au crâne désormais dégarni. Ce jour-là, le destin de Super Koné bascule à nouveau.
Le président ivoirien décide du Sahélien son photographe attitré. De 8 h 30 à 22 heures, Super Kondé assure à l’hôtel particulier Le Masserand, dans le 7e arrondissement, la couverture de toutes les activités de l’ancien planteur de cacao devenu chef d’Etat. Il le suit au millimètre dans ses déplacements officiels à Paris et dans le reste de la France.


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De cette complicité, le photographe gardera des souvenirs, comme la rencontre secrète entre François Mitterrand et Félix Houphouët-Boigny, qu’il évoque avec la fierté du combattant qui a ramené un trophée de guerre : « Le tête-à-tête a eu lieu en avril 1992, quelques mois avant le décès du président ivoirien. Le président français est venu dans un véhicule banalisé et il est resté deux heures et demie avec Houphouët. Je suis le seul photographe à avoir des images de cette entrevue, lance Super Koné. C’est parce qu’il m’a reconnu que Mitterrand s’était prêté à l’exercice de la prise des vues en arrivant, puis à nouveau avec Houphouët. »

Selon le photographe, le président ivoirien était passionné de photo. Il aimait que le photographe lui remette son travail en main propre. L’occasion de dîners mémorables : « Même à Paris, Houphouët ne ratait pas ses plats africains, attieké, maffé, gombo, alloco. Il me recevait à sa table et commentait les photos pendant le repas. Il disait ici tu m’as mal pris, là tu aurais dû mieux cadrer ou me prendre de profil. »

Chefs d’Etat généreux ou pingres
En quatre décennies, Super Koné a vendu des portraits de chefs africains à de prestigieuses agences telles l’AFP, Sipa, Sigma et bien d’autres. Mais son business le plus rentable aura été les albums des activités officielles des chefs d’Etat. Des clients prestigieux, on retrouve des généreux comme Mobutu, qui peut remettre une mallette de billets lorsqu’il estime que l’album est bien fait. Houphouët n’hésitait pas à prépayer jusqu’à 150 000 francs français pour les travaux préliminaires puis à débourser 300 000 francs à la livraison. La légende raconte qu’il comptait l’argent en kilos.

On cite également parmi les chefs d’Etat généreux le président-paysan de Guinée Lansana Conté, le premier président camerounais Ahmadou Ahidjo, Eyadema Gnassingbé, Omar Bongo ou le Congolais Denis Sassou-Nguesso. Mais, à voir Faure Gnassingbé et Ali Bongo, la générosité n’est pas une qualité dont on hérite forcément. L’actuel président guinéen et son homologue mauritanien sont eux aussi réputés être près de leur sous.

Mais lorsqu’on côtoie les chefs d’Etat pendant plus de quarante ans, on gagne, en plus de l’argent, opportunités et influence. Le photographe malien revendique ainsi d’avoir obtenu la fermeture du sinistre bagne malien de Taoudeni après avoir sensibilisé sur la question le président Moussa Traoré, de passage à Paris. Il se souvient également avec fierté d’avoir été le premier photographe africain à voir ses uvres exposées, en septembre 1981, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, à New York : « Il y avait au vernissage sept chefs d’Etat africains et le secrétaire général Kurt Waldheim. »

Album hommage
Au soir de sa carrière, le plus ancien photographe de chefs d’Etat africains à Paris se bat pour sortir de ses archives un album d’hommage à Félix Houphouët-Boigny assorti d’une centaines de témoignages de personnalités. Alors qu’il devrait bénéficier du soutien de tous ceux qui se présentent aujourd’hui comme les héritiers d’Houphouët-Boigny, le projet peine à trouver son financement. Alertée par différents canaux, la première dame ivoirienne se serait résolue à mettre 3 000 euros sur la table. Il en faudrait 50 000.

La contribution de son époux, le président Alassane Ouattara et celle de l’ancien président Bédié se font toujours attendre. « Je vais dépenser jusqu’à mon dernier centime pour que cet hommage à Houphouët soit réalisé, lance Super Koné avant de grimper dans sa voiture pour retrouver son appartement de Sarcelles. Nous avons tous une dette morale envers Houphouët, je vais m’acquitter de ma part. »


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Afrique: avec des mesures douces, on nous endort et garantit de beaux jours au FCFA

Par Leon Tuam

Le jour vient où une autre génération d’Africains scrutera la façon dont nous avons vécu et géré les ressources en notre possession à notre époque, et se demandera si nous étions des êtres humains normaux. Cette génération lointaine d’Africains verra tous les dégâts et crimes que nous avons laissés et ceux aussi commis par des étrangers chez nous sous nos yeux et qui affectent durement leurs vies, et elle se demandera si nous fûmes vraiment des êtres normaux.

Et quand cette génération lointaine d’Africains découvrira qu’à une quinzaine de pays africains la petite France avait imposé une monnaie pour les maintenir dans la pauvreté et l’esclavage au-delà d’un demi-siècle, elle dira que nous étions essentiellement régis par la peur et l’égoïsme et étions anormaux.

Parlant du FCFA, les feux de pressions des milieux médiatiques et intellectuels africains sur la France et ses valets installés à la tête des pays francophones ont fait frémir et pâlir la France ; et en dérivation, des mesures douces pour nous endormir et garantir de beaux jours au FCFA ont vu le jour.

Ainsi, on nous a dit que le tirage des billets de cette monnaie de honte dorénavant se fera en Afrique, et qu’aussi ce franc utilisé jusqu’ici séparément dans les zones Afrique centrale et de l’ouest sera interchangeable à l’avenir.

Peut-on, doit-on parler ici d’une certaine victoire africaine sur cette domination honteuse à travers la monnaie par la France ? Pas du tout. Ce serait sans connaître la France. Ces deux mesures récemment annoncées sont un piège, une escroquerie et un somnifère. Sans compter sur leurs dirigeants, les peuples victimes doivent s’organiser et gagner les rues pour refuser massivement cette rapine à ciel ouvert à travers le FCFA.

Ce qui s’est passé est telle l’histoire d’un esclave qui s’écrierait : « Maître, maître, ces chaînes me font mal, coupez-les ! Je veux ma liberté. » Et le maître, cynique et sarcastique qu’il est, veut tout ouïr sauf Liberté. Il trouve de la graisse et se met à frotter les chaînes en disant : « Ça doit aller mieux, tu verras. C’est mieux, n’est-ce pas ! » Et la substance atténuant la douleur, l’esclave s’assoupit, oubliant que ses chaînes sont toujours là, intactes.


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Les grosses cylindrées des présidents africains

Désormais, au Burkina Faso, au Niger et ailleurs sur le continent, les ministres exigent des Mercedes classe S, des Citroën C6 lorsqu’ils ne jettent pas leur dévolu sur des BMW série 7

De son vivant, l’ancien chef de l’Etat burkinabé Thomas Sankara (1984-1987) avait imposé à ses ministres la R5 Renault comme voiture de fonction. Lui-même avait choisi cette modeste automobile française comme véhicule présidentiel afin que le train de vie de l’Etat reflète les réalités du Burkina Faso, l’un des pays les plus pauvres de la planète. Il n’y avait alors rien de choquant, au « pays des hommes intègres », à voir un sous-préfet se déplacer sur sa Mobylette de fonction.

Pour les mêmes raisons, au Niger voisin, le président Seyni Kountché (1974-1987) avait imposé aux agents de l’Etat bénéficiaires de voitures de fonction de les ramener chaque vendredi soir dans les garages administratifs. Les voyages à l’étranger des ministres étaient alors soumis à autorisation préalable du chef de l’Etat pour éviter des « missions de convenance personnelle », trop coûteuses pour le Trésor public.

Mais MM. Sankara et Kountché sont décédés depuis bien longtemps et avec eux le souci d’une parfaite adéquation entre le train de vie de l’Etat et les réalités économiques de leur pays respectif.

Mercedes, première classe et champagne à gogo
Désormais, au Burkina Faso, au Niger et ailleurs sur le continent, les ministres exigent des Mercedes classe S, des Citroën C6 lorsqu’ils ne jettent pas leur dévolu sur des BMW série 7. Dans certains pays, on retrouve dans le parc auto d’un ministre un ou plusieurs véhicules 4X4, de préférence huit cylindres, vendu 50 millions de francs CFA (76 000 euros) prix catalogue.

Sans craindre le ridicule, au Nigeria, sénateurs et députés avaient arraché de l’Etat le paiement d’une prime d’habillement annuelle chiffrée en milliers de dollars. Quand elle voyage aux frais de l’Etat, cette nomenklatura exige surtout des billets de première classe et ne boude pas le plaisir du champagne en service continu. Un ministre des transports d’Afrique de l’Ouest avait fait scandale, en 2008, sur un vol d’Air Sénégal assurant la liaison Dakar-Niamey via Bamako, pour exiger de l’équipage le surclassement de sa collègue de la santé qui a eu l’idée saugrenue de voyager en classe économique. Un autre ministre d’Afrique centrale avait, quant à lui, tempêté en 2015 à bord d’un avion en partance de Paris pour Yaoundé pour manifester son mécontentement d’effectuer le trajet non pas en première classe mais « seulement » en « business ».

Triangle d’or des palaces parisiens
Quand ils débarquent à Genève, Londres, Paris ou Washington, après leur traversée aéroportée grand luxe, les princes qui gouvernent l’Afrique choisissent les palaces avec, pour certains, des nuitées pouvant monter jusqu’à 6 millions de francs CFA (9 000 euros). A Paris, le Gabonais Ali Bongo Ondimba établit habituellement son quartier général à l’hôtel George V, non loin des Champs-Elysées, tandis que son homologue congolais Denis Sassou-Nguesso préfère Le Meurice. Pour sa part, le Guinéen Alpha Condé a ses habitudes à l’hôtel Raphaël. A Genève, le Camerounais Paul Biya fait partie des fidèles clients du Grand Hôtel, qui lui offre confort, tranquillité et charmes du lac Léman.

D’autres présidents africains « se contentent » d’hôtels particuliers étatiques ou personnels. C’est le cas du Nigérien Issoufou, qui réside fréquemment à l’hôtel particulier de son pays à la Celle-Saint-Cloud, près de Paris, du Djiboutien Ismaël Omar Guelleh, qui habite pendant ses séjours parisiens avenue Henri-Martin, dans le 16e arrondissement. De son côté, l’Ivoirien Alassane Ouattara prend ses quartiers français dans sa propriété de Neuilly-sur-Seine ou dans sa résidence secondaire de Mougins, dans le sud de la France.

La location des voitures pendant les séjours privés ou officiels représente l’autre chapitre dispendieux du grand train des élites africaines au pouvoir. En effet, outre les véhicules affectés par les ambassades, les délégations ressentent l’impérieux besoin de louer d’autres véhicules dont l’usage s’avère finalement sans commune mesure avec le coût de location. Avec une certaine malice, le chauffeur d’une voiture louée par une délégation africaine raconte avoir passé une journée entière garé devant un palace parisien avant d’être prié de rentrer chez lui le soir et de revenir le lendemain. A ces dépenses-là il faut ajouter le shopping effectué dans les magasins chics de Washington, Londres, Paris et Genève. Le responsable du protocole d’une ambassade africaine raconte ainsi avoir raccompagné à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle un ministre d’Afrique centrale qui s’était offert 2 000 euros de parfum payés rubis sur l’ongle.

Tapis rouge et salon d’honneur
Or cette même nomenklatura, qui ne se prive décidément de rien, exige de ses concitoyens des sacrifices au nom de la baisse des recettes publiques. Elle n’hésite pas à rogner sur les bourses des étudiants, à retarder le paiement des salaires de leurs fonctionnaires, à ajourner sine die des investissements publics d’intérêt général. On peut comprendre, sans l’excuser, la posture de ces dirigeants africains qui appliquent jusqu’à la démesure l’adage qui dit qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même.

En revanche, le profil bas des institutions de Bretton Woods sur le grand train des élites au pouvoir est pour le moins surprenant, voire choquant. Mieux que quiconque, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale connaissent les frasques budgétivores des élites africaines. Ils préfèrent cependant les passer par pertes et profits, sacrifiés sur l’autel de bonnes relations avec les régimes concernés. Résultat : chaque mission du FMI ou de la Banque mondiale dans un pays africain se voit déployer le tapis rouge, passe ensuite par le salon d’honneur de l’aéroport avant d’être parfois escortée par des motards. Et, lorsque c’est la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, et le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, qui se déplacent, ils ont droit à un accueil de chef d’Etat. Avec le protocole, la courtoisie et l’animation musicale qui sied à leur rang.

Au prétexte qu’elles ne se préoccupent que de gouvernance économique, ces deux institutions sont restées aphones sur les présidentielles controversées qui viennent de se tenir dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne. La vérité, c’est que derrière cet argument d’attachement à leur domaine réservé pointe le souci de ménager les régimes en place. Disons-le très clairement : en Afrique plus qu’ailleurs, la gouvernance économique ne peut être séparée de la gouvernance politique, qui inclut forcément la tenue d’élections libres et transparentes.

En choisissant de ne pas dénoncer ces dépenses somptuaires d’Etats par ailleurs nécessiteux et de se prononcer sur l’absence de transparence des élections, le FMI et la Banque mondiale se trompent. Ils avaient déjà fait fausse route en Afrique subsaharienne dans les années 1980 avec les fameux Programmes d’ajustement structurels (PAS). Mais, cette fois, leur erreur sera moins pardonnable aux yeux d’une jeunesse africaine épanouie par les réseaux sociaux.


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Afrique: le Rwanda va construire le premier « droneport »

En parallèle, une startup américaine, Zipline, a déjà lancé des essais dans le pays, en partenariat avec le gouvernement, pour le transport par parachute des colis de médicaments de 1,3Kg

Le Rwanda va construire le premier « droneport » du continent africain, à vocation commerciale et médicale. Le Malawi veut acheminer des tests HIV de nouveau-nés grâce à ces appareils sans pilote. Le drone est-il l’avenir de l’Afrique ?

Des robots volants, décollant 24/24 d’un droneport au c ur de l’Afrique, livrant des pièces de machines aux entreprises, ou encore des poches de sang et des vaccins à des hôpitaux : une vision de film de science-fiction ? Absolument pas. Au Rwanda, l’entreprise Foster + Partners, spécialisée dans le design et l’architecture d’aéroports compte bien construire le premier droneport du continent. D’autres pays africains commencent à tester ces solutions, et les plus grandes entreprises du secteur numérique se livrent déjà une concurrence féroce pour « arroser » le continent – dans un futur proche – d’accès à Internet très haut débit. par drone.

Premiers test concluants au Rwanda
Alors que le droneport rwandais est sur les rails, en parallèle, une stratup américaine, Zipline, a déjà lancé des essais dans le pays, en partenariat avec le gouvernement. Zipline a développé des drones de 10 kg permettant de transporter et larguer par parachute des colis de médicaments d’un poids maximum de 1,3kg à destination des hôpitaux rwandais. L’autonomie de l’engin électrique – qui ressemble à un mini-avion à hélice – est de 120 Km, et le projet devrait permettre aux équipes médicales de commander leurs médicaments. par sms. Tous les centres hospitaliers du pays pourraient à terme être livrés en 30 minutes maximum.

Le droneport rwandais comportera deux lignes distinctes de transport : la bleu et la rouge. Pour la première, ce sera la livraison de pièces de rechange ou de composants électroniques à destination des entreprises, et pour la seconde, l’envoi de médicaments et autres fournitures vitales aux centres hospitaliers.

La « Blue line » commerciale devrait financer la « Red line » hospitalière. L’entreprise porteuse du projet ne compte pas s’arrêter là : si son premier droneport tient ses promesses, trois autres devraient suivre d’ici 2020, puis une quarantaine, afin ensuite d’étendre le concept au Congo voisin.

Le drone, un outil idéal pour les zones rurales
Le Malawi est l’un des pays africains le plus touché par l’épidémie du Sida. 10% de la population est contaminée, et des milliers d’enfants décèdent chaque année faute de tests de dépistage fournis à temps. L’échantillon de sang du bébé et les résultats qui en découlent sont acheminés en motocyclette ou en véhicule : les délais sont trop longs et menacent la vie de nombreux enfants.

Les femmes séropositives qui accouchent peuvent donc attendre jusqu’à 3 mois avant de connaître les résultats des tests de leur enfant, effectués à l’âge de 6 semaines. Ce délai de 3 mois est problématique : plus les antirétroviraux sont pris tôt, plus les chances pour l’enfant de combattre la maladie sont importantes. L’Unicef et le ministère de la Santé du Malawi ont donc décidé de lancer une opération d’acheminement de ces éléments médicaux par drones solaires à batteries rechargeables. Les engins – encore en phase de test – pourraient sauver de nombreuses vies humaines. Tout en permettant d’économiser plus d’un million de dollars par an en carburant à l’Etat du Malawi.

Les drones et Internet
Livrer des colis ou des résultats médicaux, améliorer les coûts de transport grâce aux drones en Afrique semble être un développement plein d’avenir. Mais au-delà du service matériel local, l’enjeu des communications numériques commence lui aussi à faire son chemin avec ces appareils aériens sans pilote. L’entreprise Facebook – qui cherche à se diversifier – a développé un drone de haute altitude, Aquila, capable de fournir des accès Internet par laser. Les engins en phase de test auraient une autonomie de 90 jours et permettraient – en s’interconnectant les uns aux autres ainsi qu’au sol, de couvrir de très grands territoires pour offrir des accès Internet plus élevés que la 4G.

Google a déjà commencé à déployer des montgolfières d’accès Internet, et s’est visiblement rabattu très vite et en complément, sur les systèmes aériens d’accès Internet à base de drones. La firme américaine déclare avoir développé une technologie de type 5G, 40 fois plus rapide que la 4G actuelle, embarquée dans des drones solaires. Google affirme qu’avec son système nommé SkyBlender, ( piloté par Google Titan aerospace, une filiale spécialisée dans le développement d’engins aériens), des territoires entiers sans couverture Internet pourraient l’être. De nombreux pays d’Afrique seraient en mesure de bénéficier à partir de 2020 de cette couverture Internet ultra-haut débit, date à laquelle les fréquences pour la 5G devraient être généralisées.

Léger, de moins en moins cher, économe en énergie, s’affranchissant des contraintes géographiques terrestres, capable de relayer des communications : le drone civil a tous les atouts pour devenir un élément incontournable du développement africain. Seul bémol : ce ne sont pas des entreprises africaines – pour l’heure – qui lancent ces projets.

Le projet de droneport rwandais.
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Cameroun: la chaîne beIN Sport absente de la câblodistribution

En cause, Canal+ et beIN Sport qui ont signé un accord commun sur l’Afrique n’entendent pas admettre une concurrence déloyale

Bientôt deux semaines que les Camerounais qui reçoivent le signal de la chaine de sport beIN Sport par câblodistribution n’y ont pas accès. Selon nos sources, les services en charge de la régulation des Télécommunications au Cameroun répondent ainsi aux dénonciations de Canal+ et beIN Sport qui ont signé un commun accord sur le marché africain en matière de retransmission des grands événements sportifs.

Les deux géants de la télédistribution se sont dressés contre l’ « illégalité » de nombreux câblo-opérateurs camerounais qui attirent d’importants clients, séduits par les modiques coûts de paiement mensuel qui tourne autour de 2500 Fcfa. Certains câblo-opérateurs rencontrés à Yaoundé crient à l’ « injustice ». Ils soutiennent que « la câblodistribution nourrit des milliers de familles au Cameroun et s’apparente à une activité régulière pour beaucoup de jeunes qui n’ont pas d’emploi. »

Si cela n’est pas totalement faux, il est néanmoins reproché régulièrement à ces derniers de ne pas se mettre en règle auprès des instances compétentes. Mais d’autres redoutent les procédures administratives et préfèrent évoluer dans l’ombre.

Le rapprochement entre Canal+ et beiN Sport remonte en effet à juin 2012. « Cet accord permettrait à BeIN Sports de bénéficier de la force de la distribution de Canal+ et à l’ensemble des clients des deux sociétés de disposer d’une offre complète », assurait alors la maison mère de la chaîne cryptée dans un communiqué. beIN Sports est un réseau de télévision à péage, filiale du groupe beIn Media Group.

Le bouquet beIN Sports regroupe trois chaînes thématiques dédiées au sport: beIN Sports 1, beIN Sports 2, beIN Sports 3, ainsi qu’un multiplex beIN Sports Max composé de 7 chaînes (beIN Sports max 4 à 10) permettant de couvrir plusieurs événements en simultané, notamment lors des journées de championnat.


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La voie qui mène à la libération du Cameroun sera longue!

Par Leon Tuam

La voie qui mène à la libération du Cameroun sera longue aussi longtemps que ceux qui y travaillent le feront avec le c ur, les mains et les pieds tremblants, et avec un esprit tricheur, menteur et surtout hypocrite. Les maux dont souffre ce pays sont tels que ne pas avoir le courage de voir et dire nettement tout ce dont il souffre avant le traitement nous conduira toujours à la case de départ.

Dans le texte « L’idée d’une guerre civile au Cameroun crée l’hystérie et la peur agressive chez des bourreaux », la source interne de nos malheurs est évoquée en ces termes : « Plus froissante et révoltante aujourd’hui au Cameroun est l’attitude de ceux qui ont plongé ce pays aux aspects édéniques dans tous les vices et fléaux de la terre et l’ont géré depuis plus de trois décennies (voire plus d’un quart de siècle) comme une propriété familiale : Famille RDPC ou famille du Centre et du Sud. C’est de là et de là seulement que tout est organisé, géré et façonné, dans ce pays qui regorge de si grandes ressources et de grands talents. »

Ce « ou » peut être inclusif ou exclusif, mais les agents de la haine n’y voient rien. Quand jadis Charles Ateba Eyene a parlé du « Pays Organisateur » avec toutes ses contradictions, l’on ne l’a pas déclaré tribaliste par rapport à ce point de vue. Mais parce que je ne suis ni du RDPC ni du Centre ni du Sud et que des gens sont mus par des raisons diverses inavouées, ils y voient un scandale. Non, le Cameroun est mien, et le Sud et le Centre aussi miens.

Cette expression « Famille RDPC ou famille du Centre et du Sud » a déclenché la colère et l’animosité vindicatives chez certains psychopathes qui, faute de courage, et ne parlant qu’avec les têtes enfouies dans l’anonymat ou dans des sobriquets, m’ont traité de tous les noms d’oiseaux.

Si ces gens sont des hommes avec deux testicules, s’ils sont courageux tels qu’ils le prétendent, alors qu’ils jettent leurs masques et s’attaquent à mes idées à découvert. Qu’ils produisent et signent de contre-textes de leurs vrais noms, au lieu de rester des acteurs d’ombre ou des parasites sur le travail des autres.

L’un d’entre eux depuis le Canada (grand tribaliste et sous-fifre d’un autre qui a échoué dans les affaires et en politique et a persécuté et livré d’anciens Etudiants Parlementaires aux services secrets de certains pays, et humilié sa femme avec un enfant adultérin) n’a jamais cesser de dire qu’il est en préparation de la libération du Cameroun.

Mais écoutez ! La libération du Cameroun, c’est maintenant ou jamais ! Ce n’est pas demain et ce n’est pas de l’extérieur à des milliers de kilomètres ! J’ai peur que ce ne soit le chant de l’escargot qui chantonne que demain il s’élèvera et courra. J’espère qu’après l’Europe et le Canada, cet hypocrite ne se retrouvera pas en Australie ou en Asie.

Au Cameroun nous faisons face à une gestion exclusive des ressources humaines et matérielles à tous les niveaux, et ceux qui osent le nier sont autant dangereux que ces forces néocoloniales au pouvoir. Le pouvoir RDPC conduit une gestion exclusive et non inclusive dans ce pays.

Et de même que les Blancs ne dirigent plus ce pays mais ont choisi de s’accrocher aux traîtres pour le ponctionner et l’infester de tous les vices, longtemps au niveau du RDPC ont été choisis des cadres de toutes les régions du pays, dont la majorité en réalité n’étaient que des valets faisant ce qui est décidé par un noyau fort des élites du Pays Organisateur.

Est-ce à dire que les populations du Pays Organisateur vivent mieux que les autres Camerounais ? Certainement non. C’est au Centre et au Sud parfois par endroits que l’on a des misères et pauvretés adipeuses de ce pays. C’est là où l’on rencontre camer.be des cases et des écoles croulantes en piquets garnis de mottes de terre, quand ce ne sont des paysans munis d’instruments rudimentaires pour s’attaquer aux travaux champêtres.

Les élites les utilisent simplement la plupart de temps, et l’on se rend compte que chez ceux qui pratiquent une gestion non inclusive au niveau national, il y a encore de l’exclusion interne systématique et systémique chez l’ « Organisateur ». Ceux qui disent que l’on veut dresser 8 régions contre 2 mentent ; il y a dix régions à sauver ; il y a le Cameroun à libérer.

Ces vermines qui jabotent qu’ils veulent libérer le pays et n’ont ni le courage ni la capacité de faire une telle lecture de notre société sont tout juste des imposteurs et aveugles qui ambitionnent de conduire des borgnes. Ce sont des gens peut-être assez courageux, mais négativement, qui ferment les yeux sur des guêpes sans la moindre gêne et sans en manifester la moindre douleur.

L’Etat camerounais demeure tribal. Les pratiques tribales de cet Etat se lisent à tous les niveaux. Ce sont des pratiques qui émasculent et empêchent ce pays étonnamment riche d’avancer. Mais dès que l’on en parle, des hypocrites sautent et crient : « O il veut diviser le pays. O regardez un intellectuel ? Il est contre telle et telle régions. Il déteste les ceci et les cela. Cela n’engage que lui . » Quand du dehors ces âmes fardent la vérité, que feraient-ils une fois au pouvoir ?

Parler de ces sales pratiques tribales de l’Etat RDPC au pouvoir et de la gestion exclusive qui se pratiquent au Cameroun et les dénoncer ne revient pas à haïr et déclarer ou faire la guerre à certaines régions du pays comme le prétendent certains esprits retors, rétrogrades et vaniteusement caustiques. Il est plutôt question ici de réapprendre et d’accepter d’alimenter les veines de la nation avec de la justice pour lui permettre une croissance en puissance.

En privé, ils disent ce que je dis, sauf qu’ils veulent combattre le monstre de tribalisme avec le tribalisme ou rester hypocrites en attendant peut-être leur tour au pouvoir et recourir aux mêmes pratiques ; ma préoccupation est que s’efface ce monstre et que les Bill Gates et Einstein camerounais naissent et croissent et aient les conditions et la chance de porter ce pays au faîte de la puissance et de la gloire. Voilà où se situe tout mon combat.

Ainsi sont les lâches. Ils sont de la même « doctrine » que ces gens qui, dès que quelqu’un dénonce les pratiques oppressives et crimes d’Israël contre d’autres peuples, ils l’étiquettent immédiatement comme un ennemi des Juifs. Mais voyons ! Cela n’arrange rien. camer.be Cela contribue plutôt à fortifier les injustices supposées être réparées, et à empirer la situation des victimes et des bourreaux à la longue.

Je ne suis pas politicien et n’entends pas l’être. Je n’ai jamais été membre d’un quelconque parti politique et n’entends pas l’être. J’estime qu’on peut donner beaucoup au Cameroun et à l’Afrique sans nécessairement passer par la politique. C’est pourquoi le politiquement correct ou incorrect reste le cadet de mes soucis.

Le drapeau camerounais, un des symboles nationaux.
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Le Brexit fera mal à l’Afrique (experts)

Deuxième investisseur européen en Afrique avec plus de 150 grands projets, le Royaume-Uni révisera ses contrats d’investissement signés sous l’emprise de l’Union européenne

Deuxième investisseur européen en Afrique avec plus de 150 grands projets dans les infrastructures, le transport aérien, les hydrocarbures, l’uranium et le cacao, le Royaume-Uni révisera ses contrats d’investissement signés sous l’emprise de l’Union européenne.

La sortie des Britanniques de l’Union européenne (UE), au terme d’un Brexit voté à 51,9% des voix, ne sera pas sans lourdes conséquences sur le continent africain.

Approchés, des analystes et économistes africains n’ont pas hésité à dire que le plus gros de l’orage est à venir.

Si les conséquences de ce retrait sont déjà visibles en Europe avec la chute historique des indicateurs boursiers (-8% pour le CAC 40 à Paris, -10% pour le DAX en Allemagne), elles le seront également en Afrique subsaharienne. Le constat des experts se réfère surtout au statut du Royaume-Uni, en tant que deuxième investisseur européen après la France dans cette région du monde.

Issa Abdel Mamout, économiste et enseignant chercheur à l’Université de N’Djamena explique : « Les Britanniques sont sortis de l’Union européenne parce qu’ils estimaient que leur économie était otage des institutions européennes de Bruxelles. Ils ne vont, donc pas, faire de cadeaux aux Africains. »

Les accords commerciaux, les négociations de partenariat qu’elles soient bilatérales ou multilatérales et les conditions des projets d’investissement signés avec l’Afrique sous l’emprise de l’UE seraient, dit-il, fort probablement redéfinies par Londres.

Le Royaume-Uni est le deuxième investisseur européen en Afrique avec à la clé 156 gros projets dans les infrastructures, le transport aérien, les hydrocarbures, l’uranium et le cacao, selon l’universitaire tchadien.

Des pays relevant du Commonwealth comme le Nigeria, l’Afrique du Sud, le Kenya et le Cameroun ainsi que d’autres pays francophones tels le Sénégal et la Côte d’Ivoire, où le Royaume Uni détient d’importants investissements ont des soucis à se faire, annonce l’économiste.

Conséquence directe du Brexit: Les investissements du Royaume Uni dans ces pays chuteront, seront interrompus ou dans une moindre mesure seront renégociés, vu qu’ils étaient conclus sous l’emprise de l’UE, estime Abdel Mamout. A l’instar du Tchad où la Grande Bretagne est le troisième investisseur (après la Chine et la France) dans les infrastructures et l’exploration des sites pétroliers, le Niger et son uranium, le Nigéria et le Cameroun, avec leurs sites pétroliers dont un bon nombre est exploité par les Britanniques, payeront, eux aussi, le lourd tribut du Brexit, estime l’économiste tchadien.

Prédisant que la priorité des Britanniques ira aux investissements internes dans l’objectif de défendre et de faire valoir leur choix, le même analyste estime qu’il y aura une baisse significative des investissements du Royaume en Afrique, dans les mois à venir.

Aux impacts économiques du Brexit s’ajoutent, de surcroît, d’autres conséquences cette fois-ci d’ordre social et humanitaire. Le sociologue tchadien Mbété Felix, souligne à ce propos, qu’une vingtaine d’Organisations humanitaires britanniques, à l’image de l’ONG Privacy International (PI) qui uvre pour la lutte contre la pauvreté dans une dizaine de pays subsahariens, verront leurs activités diminuer.

« La sortie du Royaume-Uni aura une conséquence sur les activités humanitaires et sociales des organisations gouvernementales et non- gouvernementales britanniques en Afrique qui uvrent aux côtés des gouvernements pour lutter contre la pauvreté. Je ne sais pas de quelle manière mais les financements de ces ONG seront revus à la baisse », déclare-t-il.

Cette baisse impactera des domaines relevant de la santé, de la formation des jeunes et de l’assistance aux catégories vulnérables et démunies notamment dans les principaux pays actuellement bénéficiaires des aides britanniques. Le Kenya, le Mali, l’Ouganda, la Namibien, le Niger, la RCA, le Libéria, entre autres, seront concernés, regrette le sociologue.

Cinq raisons auraient poussé les Britanniques à tourner le dos à l’Union européenne lors du referendum du 23 juin, selon divers observateurs et experts: En votant pour le Brexit, les Britanniques ont voulu « contrôler l’immigration », « restaurer la souveraineté nationale », « quitter un navire qui prend l’eau », « s’affranchir des régulations de Bruxelles » et « commercer librement avec le monde ».

Brexit: quels enjeux pour les Britanniques et pour les autres peuples.
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A propos de Fabienne Kabou, la mère infanticide sénégalaise jugée cette semaine

Par François Zoomevele Effa

A toi Fabienne, ma fille ma s ur, il ne va pas s’agir, dans ma lettre que voici de te reprocher, de t’accuser, ni même pas de légitimer ton acte, de te soutenir, ou d’essayer de comprendre, tes logiques, celles de tes accusateurs…., je vais juste te poser des questions et poser les questions que soulèvent ton procès.

On te déclare intelligente et lettrée. Certains aimeraient savoir pourquoi il a fallu que, toi la belle et brillante africaine aille te taper ton vieux blanc de 70 ans, avec lequel tu as eu cet enfant ? Tout ce qu’on nous dit, c’est que tu lui aurais fait cet enfant que tu as tué dans le dos. Je ne crois pas beaucoup, chère Fabienne, à ce que racontent ces soi-disant spécialistes sur ton compte. J’ai bien dit chère Fabienne, car tu restes notre enfant malgré ton crime, et on se sent un peu interpellé par ce qui t’arrive.

Tu tiendrais « un discours délirant à tonalité persécutive, typique d’un délire chronique paranoïaque, inspiré de la magie noire africaine ». Voilà une des conclusions d’un des experts le docteur Maroussia Wilquin, psychiatre. Tu aurais expliqué le sens de ton geste fatal par des envoûtements, des persécutions, des voix et des bruits d’un autre monde. Avec le coefficient d’intelligence supérieur que tu as, toi aussi !tu sais que ces choses ne se comprennent et ne se soignent qu’en Afrique. Tu n’en serais pas arrivée là si tu avais frappé aux bonnes portes pour tes soins, et non chez ces charlatans à la noix…de coco, qui t’ont escroqués.

Te voilà à la merci d’un jugement qui tiendra tes explications de sorcellerie et d’envoûtement pour une défiance à la logique occidentale que tu as épousée toi-même par ton cursus intellectuel, qui d’ailleurs est déjà mis à mal, car tes diplômes tes sujets de thèse seraient et tiendraient de tes délires
Quant à vous, qui faites certes votre travail de justice équitable pendant ce procès, n’aurait-il pas été judicieux de demander l’expertise ou l’avis d’un africain éclairé et spécialiste de ces choses qui vous échappent? Le Sénégal regorge de spécialistes qui vous auraient donné un meilleur sens et des explications à la valeur et aux symbolismes de ces civilisations différentes dans lesquelles la sorcellerie ne rime pas forcément à la barbarie d’un autre temps, sans pour autant légitimer le geste de notre Kabou infanticide.

Ne vous est-il pas venu à l’idée d’analyser la relation entre ce vieux blanc de 70 ans et belle négresse de 39 ans? Vous auriez compris sans doute les frustrations dans ces couples qui foisonnent en France, frustrations de ces jeunes africaines pas souvent très fières de leurs vieux blancs, et frustrations de ces vieux mâles qui n’assument plus beaucoup – en bas- malgré les viagras et autres.
J’ai peur, bien peur que vous ne réagissiez comme la majorité de ces maires et employés de mairies en France qui soupçonnent automatiquement de suspect un mariage entre africain et français et voyant du «gris et du blanc » dans la couleur de ces sentiments nuptiaux, ils compliquent et refusent souvent ces mariages, ce qui est illégal, nous confirmeraient les Procureurs de la République.
Si le procès des voleurs d’enfants de la fameuse Arche de Zoé avait eu lieu en Afrique comme il se devait, les experts la bas vous auraient certainement dit qu’il s’agissait de certaines pratiques de magie blanche européenne : la pédophilie, le vol illégal d’organes, et l’esclavage moderne, à chacun sa sorcellerie.

Il y a en Centrafrique en ce moment, beaucoup de jeunes cadavres vivants, des mineurs qui ont été violés par des militaires français la bas. C’est l’exemple le plus flagrant de ce scandale dont les tribunaux ne veulent pas se saisir ici.

Certains de ces enfants se seraient suicidés de honte, honte d’être la risée des autres qui se moquaient d’eux parce qu’ils ont été violés par des militaires français pour un peu de nourriture. Non Mesdames et Messieurs les Juges, Procureurs et Avocats, ces procès de magie blanche n’auront jamais lieu, c’est d’une évidence!!!

Fabienne Kabou, les juges décideront comme il se doit, et comme je t’ai dit dès le début de ma lettre, je ne te soutiens ni ne te condamne. Cependant, tu es notre enfant resteras notre enfant, et je ne te renie pas ma fille, ton procès ouvrira les yeux à un grand nombre. Que Dieu te bénisse!

François Zoomevele Effa.
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