Malgré ses années de prison, Titus Edzoa toujours fidèle au RDPC

D’après un média local, l’ancien Secrétaire général de la présidence de la République, incarcéré de 1997 à 2014, aurait renouvelé sa carte de membre du parti au pouvoir

D’après le quotidien privé Le Jour, édition de ce 13 février, l’ancien secrétaire général de la présidence de la République, aurait renouvelé sa carte d’électeur dans le cadre de l’ «opération spéciale de placement des cartes d’électeur» initié par le secrétaire général du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), entre le 22 novembre et le 31 décembre 2014.

«C’est au cours de cette campagne menée auprès des nouveaux et anciens membres du parti que Titus Edzoa, ancien secrétaire général de la présidence de la République, sorti de prison il y a 11 mois, a acquis contre 500 F CFA une nouvelle carte d’adhésion au parti des flammes», écrit le journal que dirige Haman Mana, proche de l’ex ministre.

Titus Edzoa, qui fut également l’ancien médecin du chef de l’Etat, a passé 17 années derrière les barreaux dans le cadre d’une affaire de détournement de deniers publics, rendue publique le 3 juillet 1997, trois mois après sa démission du poste de ministre de la Santé publique et l’annonce officielle de sa candidature à l’élection présidentielle qui devait se tenir au mois d’octobre de la même année.

Condamné une première fois à 17 ans de prison en 1997 puis une seconde fois à 20 ans de prison en 2012 pour des faits de détournements de biens publics qu’il a niés, Titus Edzoa s’est toujours défendu d’être un prisonnier politique. En février 2014, il a bénéficié d’une grâce présidentielle avec son co-accusé, le franco-camerounais Michel Thierry Atangana.

Le renouvellement de la carte de membre du RDPC pour cette personnalité n’a rien de surprenant si l’on se rapporte à des propos par lui tenus le 1er mars 2014, mois d’un mois après sa remise en liberté. «J’ai démissionné du gouvernement, mais cela ne veut pas dire que j’ai démissionné du Rdpc (le parti au pouvoir, ndlr). C’est clair. A moins que vous m’en démissionnez vous-mêmes», affirmait-il alors.

Comme Titus Edzoa, ils sont nombreux, ces anciens collaborateurs de Paul Biya – qui est par ailleurs président national du RDPC – qui critiquent le régime en place sans se départir du parti politique au pouvoir.

L’exemple de Marafa Hamidou Yaya, un autre ancien secrétaire général de la présidence de la République, condamné en 2012 à 25 ans de prison ferme dans le cadre d’un détournement de fonds liés à l’achat d’un avion présidentiel, est emblématique à cet égard. Celui qui fut par ailleurs ministre de l’Administration territoriale (Minatd) a écrit un livre et publié de nombreuses lettres critiques contre le chef de l’Etat camerounais, sans jamais démissionner du RDPC, comme l’a fait remarquer Jacques Fame Ndongo en décembre 2014.

Titus Edzoa, le 1er mars 2014, lors d’une conférence de presse à son domicile à Yaoundé
centerblog.net)/n