Soutien d’Emmanuel Macron à Louise Mushikiwabo : inquiétudes au sein de la classe politique française

Désireux de se rapprocher du régime du Président rwandais, Paul Kagamé, Emmanuel Macron a annoncé le soutien de la France à sa Ministre des affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, pour la Présidence de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). En France, mais aussi au sein de la Francophonie, cette décision interroge et inquiète certains observateurs.

Paul Kagamé – des rapprochements réguliers avec l’Angleterre

C’est le député France Insoumise Jean-Luc Mélenchon qui s’est le premier mobilisé contre le soutien d’Emmanuel Macron à Louise Mushikiwabo. Proche du très autoritaire Président Paul Kagamé, sa candidature reste contestée. En effet, depuis plusieurs années, Paul Kagamé multiplie les attaques contre la France. En 2010, le Président rwandais a ainsi fait de l’anglais la langue d’enseignement du Rwanda. Un an plus tôt, il intégrait son pays au Commonwealth.

Le politologue Isidore Kwandja Ngembo a aussi dénoncé le comportement du Rwanda au sein de l’OIF. En effet, selon lui, le Rwanda aurait régulièrement refusé de s’acquitter de sa contribution à l’Organisation, malgré les multiples rappels de l’OIF. De même, Isidore Kwandja Ngembo dénonce le mépris du Rwanda pour l’OIF, évoquant une organisation dans laquelle il n’aurait «  jamais fait confiance ».

Une nomination contraire aux valeurs de l’OIF ?

Autre point sensible de la candidature de Louise Mushikiwabo, les écarts réguliers du régime de Kagamé. En effet, la charte de l’OIF indique que l’organisation doit concourir à « l’instauration et au développement de la démocratie », « au soutien à l’état de droit et aux droits de l’Homme » ou encore « au rapprochement des peuples par leur connaissance mutuelle ». Autant d’objectifs -louables- visiblement bafoués par le régime de Paul Kagamé. Avec une triste 133ème place dans le classement des pays démocratiques, juste derrière le Qatar et une 156ème place au classement de la liberté de la presse, juste devant la Turquie, le régime de Paul Kagamé est régulièrement attaqué pour ses atteintes aux droits de l’Homme et aux libertés individuelles.

Jean-Luc Mélenchon a d’ailleurs évoqué « Le décalage entre les valeurs démocratiques, humanistes et francophone promue par l’OIF et le Rwanda ». Amnesty International a aussi multiplié les mises en garde au cours des années 2017 et 2018 en évoquant notamment des cas probables de « disparations forcées », notamment chez certains opposants au régime. De même, l’ONG a dénoncé le dernier scrutin présidentiel. Réélu avec 98,79 % des voix, le scrutin aurait été entaché de nombreuses irrégularités. En amont des élections, « la candidature de trois candidates indépendantes » avait été rejetée par la Commission électorale nationale. Ces différents manquements à la démocratie contribuent à interroger la candidature de la Ministre des Affaires étrangères rwandaise. En effet, la crédibilité de l’OIF sur la scène internationale pourrait être durablement ternie par une telle nomination.

Malgré l’unité apparente de l’Union Africaine derrière la candidature de Louise Mushikiwabo, des divisions internes puissantes persistent. Récemment, c’est le Président Sénégalais Abdou Diouf qui aurait démenti son soutien à la Ministre rwandaise. Surtout, Michaëlle Jean, actuelle secrétaire générale de la Francophonie et candidate à un second mandat, bénéficie du soutien du Premier Ministre canadien, Justin Trudeau. A la tête d’un des principaux contributeurs à l’OIF, sa voix devrait beaucoup compter dans le vote des autres Etats-membres.

Diplomatie : échange téléphonique entre Paul Biya et Emmanuel Macron

Les deux présidents ont, entre autres, parlé de l’attentat qui s’est produit le vendredi 29 juin contre le quartier général de la force antijihadiste du G5 Sahel au Mali.

Les présidents Paul Biya et Emmanuel Macron se sont entretenus ce samedi 30 juin par téléphone. L’information a été rendue publique par le cabinet du président français dans un communiqué. L’Elysée indique que cet échange qui précède l’arrivée du président Macron en Afrique, était l’occasion pour les deux personnalités de partager leurs avis sur différents sujets qui touchent le continent.

Paul Biya et Emmanuel Macron ont, en effet, tous deux condamné l’attentat-suicide revendiqué par un groupe jihadiste, qui a frappé pour la première fois le quartier général du G5 Sahel à Sévaré, dans le centre du Mali, faisant trois morts. Ils ont aussi « évoqué la situation dans la région du bassin du lac Tchad et la nécessité de poursuivre la coopération régionale dans le domaine de la lutte contre les actions terroristes du groupe Boko Haram« .

Le communiqué ajoute que « cet entretien a permis d’évoquer les sujets à l’ordre du jour du sommet de l’Union africaine et l’enjeu des migrations. Le Président de la République [française, Ndlr] a marqué son soutien à l’action menée par l’Union africaine pour la résolution des crises en Afrique« .

L’échange téléphonique entre le président Paul Biya et Emmanuel Macron intervient deux jours après la visite au Cameroun, du secrétaire d’État auprès du ministère français chargé de l’Europe et des Affaires étrangères, M. Jean-Baptiste Lemoyne. Ce dernier a d’ailleurs rencontré le président camerounais au cours d’une audience, pendant laquelle ils ont parlé des relations économiques et de coopération entre la France et le Cameroun, des enjeux de sécurité régionale, ainsi que de la crise anglophone.

Le président Macron, lui, sera ce lundi en Mauritanie où il prendra part au sommet de l’Union africaine, avant d’effectuer une visite au Nigeria. Il devrait également rencontrer à Nouakchott ses pairs du G5 Sahel, une organisation régionale regroupant le Mali, le Burkina Faso, le Niger, la Mauritanie et le Tchad, et qui bénéficie du soutien de la France à travers l’opération « Barkhane ».

Non, le phénomène Macron ne se produira pas en Afrique francophone

L’élection d’Emmanuel Macron a surpris plus d’un en Afrique francophone. Voilà un jeune inconnu qui se présente devant son peuple pour diriger un grand pays. Il a en face de lui deux grands partis politiques traditionnels qui règnent depuis la fin de la guerre et qui se partagent le gâteau par une alternance déguisée bâtie sous le mensonge et le clientélisme.

Ce jeune présomptueux faisait rire la vieille classe politique. Il n’avait pas de support et ne pouvait gouverner sans une majorité à l’assemblée. Bref, il était condamné à l’échec.

Aujourd’hui, tous ces scénarios ont piqué du bec. Emmanuel Macron est le nouveau président élu de la France. Les français ont choisi de tourner une page de leur histoire. A 39 ans, il est le plus jeune président dans un espace politique où l’expérience est exigée. Emmanuel Macron n’a jamais eu de mandat. Il vient de la société civile où son expérience de banquier n’est pas la plus glorieuse. Il n’a pas, comme c’est un peu la règle, cinquante ans et au-delà.

L’élection d’Emmanuel Macron fait rêver l’Afrique francophone habituée à voir à la tête de chaque pays un homme choisi et imposé par la France. Du coup, les Macron envahissent les cercles de réflexion. Ils inspirent la société civile et les intellectuels habitués aux choix de la France. Chacun est persuadé que le moment est opportun pour faire partir les vieux présidents grincheux, séniles et  soumis. Mais le contexte est très différent. On ne décrète pas la démocratie.

L’Afrique francophone est verrouillée de l’extérieur et à l’intérieur. Il appartient aux africains de briser toutes ces chaines qui prennent des formes différentes en se présentant comme des ONG (organisations non gouvernementales), des obédiences humanistes ou encore d’autres organisations caritatives…

Ces organisations consolident des liens très forts tissés tout au long de l’esclavage et de la colonisation. L’appartenance à ces organisations maintient nos politiques à la soumission et à l’obéissance à des ordres mercantiles et iconoclastes.

 «Cela semble toujours impossible, jusqu’à ce qu’on le fasse». Nelson Mandela

La lutte engagée en Afrique du Sud était sans issue pour les noirs. Le combat était inégal. La victoire était impossible jusqu’à ce que l’ANC vienne à bout des afrikaners. Le combat de Mandela devrait pourtant inspirer les dirigeants africains car cet homme de conviction et d’idées a réussi à triompher de l’adversité.

Les sud-africains n’ont pas eu recours au décrassage des esprits. Ils n’ont pas demandé l’avis des afrikaners pour combattre dans la non-violence une armée suréquipée, organisée et disciplinée. Leur force résidait dans leur détermination à se libérer, à briser les chaines visibles et invisibles.

Terrasser la gauche et la droite semblait irréaliste il y a un an. Emmanuel Macron l’a fait. Il a cru à son projet et a rassemblé autour de lui des femmes et des hommes inconnus dans la stratosphère politique.  Les français ont suivi, sans état d’âme ce jeune «présomptueux».  Ils n’ont pas eu tort de tordre le coup à un vieux système corrompu et asséché.

Les hommes politiques en Afrique francophone ont été dressés par la culture de la servitude et de l’aliénation volontaire

Le phénomène Macron ne se produira pas en Afrique francophone dans l’immédiat. Les conditions ne sont pas réunies pour un phénomène démocratique et de liberté dans un continent ou les hommes politiques confisquent le pouvoir. Infantilisés par l’Occident et le monde arabe, nos dirigeants doivent s’indigner et promouvoir leur propre culture dès la primaire. Cela peut paraître long. Mais c’est l’une des voix les plus pacifiques pour réveiller et former les esprits endoloris.

Tels les chiens de Pavlov conditionnés, nos hommes politiques ont été dressés à obéir au maitre. Ils perpétuent la soumission et la vassalisation car ils sont en permanence sous la menace d’un coup d’état, de la mort, de l’exil et aujourd’hui de la CPI (Cour Pénale Internationale).

Pour sortir de ce cercle vicieux, l’Afrique francophone doit s’émanciper de ses mentors. Elle a besoin de fédérer ses forces pensantes. L’union fait la force. Les divisions entre les francophones et les anglophones font le jeu de l’occident. Pire, les africains de l’Ouest et ceux du Centre sont incapables de s’asseoir et de décider de leur avenir alors qu’ils ont subissent le même traitement depuis des siècles. Ils pourraient s’inspirer de l’Europe qui est une et indivisible et où la liberté a brisé le coup aux élans tribalistes.

Les «Ateliers de la pensée» organisés à Dakar en décembre 2016 ouvrent une voie à la réflexion pour la décolonisation des esprits en Afrique. Cette initiative est heureuse et opportune. Elle ouvre la voie à une nouvelle culture africaniste sans laquelle rien n’est possible pour notre émancipation.

La liberté de l’Afrique implique tous les états pour sortir du cercle vicieux des guerres fratricides alimentées par l’occident et qui la maintiennent dans le sous-développement et l’exploitation à de vils prix de ses matières premières. Une Afrique unie et solidaire peut relever tous les défis. Ce combat est juste, noble et valorisant pour tout le continent.

Nos intellectuels ne pensent pas par eux-mêmes. Partagés entre les cercles ésotériques, la science et la religion, ils naviguent à contre-courant, très loin de l’essentiel qui est leur liberté et leur fierté.

Par Michel Lobé Etamé
Journaliste
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Vers une probable rencontre entre les présidents Paul Biya et Macron

L’information est de l’ambassadeur de France au Cameroun, Gilles Thibault, qui indique que cette rencontre aura lieu dès que les agendas des deux chefs d’Etat le permettront.

Le président français Emmanuel Macron pourrait rencontrer son homologue du Cameroun dans les prochaines semaines. Telle est la substance de de l’information rendue publique mardi, 30 mars, par l’ambassadeur de France, Gilles Thibault. Aucune date n’est communiquée, il en est de même du pays dans lequel aura lieu la rencontre des deux chefs d’Etat. Elle devrait se tenir dès que les agendas respectifs le permettront, a indiqué Gilles Thibault au sortir d’une audience au Palais de l’Unité.

D’autres sujet ont meublé les échanges entre Paul Biya et Gilles Thibault, notamment l’élection d’Emmanuel Macron et les législatives françaises prévues en mi-juin 2017, la visite de l’ambassadeur dans la région de l’Extrême-nord, lutte contre le terrorisme et la publication du dernier rapport d’enquête suite à l’accident ferroviaire d’Eseka.

Depuis son élection en France le 04 mai dernier, Emmanuel Macron n’a  effectué qu’une seule visite sur le continent africain. Le 20 mai dernier, il s’est rendu au Mali  et y a effectué une revue les troupes présentes sur la base de l’opération française Barkhane. Le président malien M. Keïta reste à ce jour le seul chef d’Etat du continent qu’à visiter Emmanuel Macron.

Révélation : l’ex-mari de Brigitte Macron est né à Eséka

Quand elle rencontre le jeune Emmanuel Macron, Brigitte Trogneux (son nom de jeune fille) est mariée à un certain André-Louis Auzière, qui a la particularité d’être né au Cameroun

L’écart d’âge entre Brigitte et Emmanuel Macron nourrit les débats en France et ailleurs. Au Cameroun, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur ce qui explique le lien entre le jeune homme politique (39 ans) et la potentielle future Première dame de France, de 24 ans l’aînée de son mari.

Avant de rencontrer le candidat d « ‘En marche ! », celle qu’on surnomme « Bibi » mène une toute autre vie. À l’époque, rien ne la destine à devenir la potentielle future Première dame de France. En effet, elle est alors professeure de français à Amiens et mariée à André-Louis Auzière, le père de ses trois enfants, Sébastien, Laurence et Tiphaine. Qui est donc ce mystérieux premier époux ?

Un petit retour dans le passé s’impose. Issue du milieu bourgeois d’Amiens (Picardie), la jeune Brigitte Trogneux (son nom de jeune fille) est prédestinée à s’unir à un homme de son rang, comme l’exigent les bonnes mœurs. Et pourquoi pas le fils d’une des dynasties locales de commerçants ? Pour Brigitte, pas question de se plier à la tradition.

Un ex-mari banquier

À seulement 21 ans, alors qu’elle est encore étudiante, « Bibi » épouse André-Louis Auzière, de deux ans son aîné (il est né en 1951, elle, en 1953). La cérémonie a lieu au Touquet (là où les Trogneux possède une demeure familiale), le 22 juin 1974. Fils d’un commissaire aux comptes, André-Louis Auzière est parisien et travaille dans la banque, et plus précisément au Crédit du Nord. Il a la particularité d’être né à Éséka, une petite commune située au Cameroun, là où son père travaillait dans l’administration de cette ancienne colonie française.

Muté à Stasbourg, André-Louis est contraint d’emménager dans la cité alsacienne, où il emmène son épouse, la désormais Brigitte Auzière. En 1975, elle donne naissance à Sébastien. Deux ans plus tard, les époux accueillent une petite fille, Laurence. Pour l’anecdote savoureuse, Emmanuel Macron naît la même année, en 1977. Il sera d’ailleurs dans la même classe que Laurence Auzière (sa future belle-fille), au lycée La Providence d’Amiens, où enseigne Brigitte.

Le couple Auzière revient finalement habiter à Amiens, la ville natale de Brigitte. En 1984, l’année de leur 10 ans de mariage, André-Louis et « Bibi » fêtent la naissance de leur troisième et dernier enfant, Tiphaine. À 31 ans, l’enseignante est donc la mère d’une belle fratrie.

En 1993, à l’aube de ses 40 ans, Brigitte Auzière a donc tout pour être heureuse : elle mène une vie dans un cadre bourgeois et confortable, elle est passionnée par son métier, elle a un mari charmant, une belle bandes d’amis, et trois beaux enfants promis à un avenir radieux. Sa rencontre avec un élève de son cours de théâtre, Emmanuel Macron, alors âgé de 16 ans, bouleverse sa petite vie bien rangée. Elle tente de lui résister au départ, mais finit par craquer…

Qu’est ce qui a poussé Brigitte Auzière, une respectable professeure de français de 39 ans, à tout plaquer pour succomber à un jeune homme mineur, de 24 ans son cadet ? « Elle évoque peu André-Louis Auzière, son ex-mari banquier. Par pudeur, discrétion. Parce qu’il y a des choses qu’elle ne veut pas, ne peut pas dire ? En tous cas, ce dernier ne la rendait certainement pas heureuse« , écrit la journaliste politique Anne Fulda, auteure du livre Emmanuel Macron, un jeune homme si parfait.

Le couple Auzière sombre

André-Louis Auzière était loin de se douter que le jeune homme qui venait souvent chez eux le vendredi soir, avec des fleurs ou du cham­pagne venait pour voir son épouse. Le DailyMail révèle que dès que la rela­tion entre Brigitte et Emma­nuel est deve­nue connue du voisi­nage, et qu’un divorce deve­nait irré­mé­diable, « il a aussi­tôt quitté le domi­cile conju­gal. Il a égale­ment perdu les connexions, la répu­ta­tion, et l’argent que son mariage avec Brigitte lui offrait ».  

Ligotée par cette vie trop lisse, elle est séduite par les serments, l’intelligence et la fougue du jeune Emmanuel. Les deux amants commencent à se fréquenter en dehors des planches du théâtre… La rumeur bruisse et fait jaser dans les rues amiénoises. Scandale ! L’entourage et les parents d’Emmanuel Macron s’opposent farouchement à cette idylle peu conventionnelle. Tandis que leur fils doit partir à Paris, au lycée Henri IV, pour faire sa terminale, ils y voit un moyen de l’éloigner de Brigitte Auzière.

Les deux amants sont éloignés quelques temps. Pendant ce temps-là, le couple Auzière se déchire et sombre. « Bibi » s’installe alors à Paris, où elle enseigne dans un établissement religieux de la capitale. Elle finit par retrouver son Emmanuel. Elle emménage même avec lui alors que ce dernier étudie à l’ENA (promotion 2004). Le 26 janvier 2006, le Tribunal de Grande Instance d’Amiens prononce le divorce entre André-Louis et Brigitte Auzière. L’enseignante, pressée de vivre, ne perd pas son temps et s’assume au grand jour. En 2007, elle se marie à l’hôtel de ville du Touquet à Emmanuel Macron. La belle histoire ne faisait que commencer…