Le président de la fédération béninoise de football en prison

Moucharaf Anjorin est accusé de mauvaise gestion des fonds alloués au football

C’est un véritable scandale qui secoue actuellement la fédération béninoise de football. Moucharaf Anjorin, le président de ladite fédération, est écroué depuis lundi dernier, à la prison civile de Cotonou, la capitale. Cela fait suite aux accusations de mauvaise gestion des fonds reçus par la fédération, dans le cadre d’un contrat de sponsoring avec un opérateur de téléphonie mobile. Selon les déclarations d’un responsable de la brigade économique et financière à nos confrères de l’AFP, Moucharaf Anjorin a été entendu et placé lundi sous mandat de dépôt par le juge dans une affaire de mauvaise gestion de fonds mis à la disposition de la fédération. A l’origine de ce scandale financier, des accusations de 12 des 15 membres qui ont démissionné de la fédération béninoise de football au mois de décembre 2010. Ceux-ci demandaient que le président fasse la lumière sur les 300 millions de F CFA versés à la fédération par une compagnie de téléphonie mobile entre 2008 et 2010. Car jusqu’ici, celui-ci n’avait justifié que l’utilisation de plus de 30 millions de F CFA. Depuis six mois, la procédure entamée auprès de la justice par les membres démissionnaires de la FBF, avait déjà permis à la brigade économique et financière d’auditionner à deux reprises Moucharaf Anjorin. Les premières conclusions de ces auditions, n’auraient pas plaidé en faveur de M. Anjorin, puisqu’il a été mis aux arrêts.

Et le Cameroun alors ?
L’arbitrage de la fédération internationale de football association, Fifa, qui s’est toujours opposée à l’ingérence de l’Etat dans la gestion du football, n’a pas empêché la justice béninoise, d’incarcérer le Président Moucharaf Anjorin. Une situation qui doit déplaire l’instance faîtière du football mondial, dont on attend de voir comment elle réagira face à cette situation. Quoi qu’il en soit, la justice a frappé au Bénin, et nul besoin de rappeler que Moucharaf Anjorin était déjà très contesté au sein du milieu du football national et international. Une situation qui n’est pas sans rappeler celle de la fédération camerounaise de football dont les voies s’élèvent depuis des années pour dénoncer la gestion du « sport roi » dans notre pays. Mais jusqu’ici, rien ne semble ébranler le palais de Tsinga, où Iya Mohammed semble toujours régner en maître absolu, malgré quelques soubresauts liés au départ de quelques membres de la fédération.

Le président du Bénin Boni Yayi (à droite) et le président de la fédération béninoise Moucharaf Anjorin, le 9 octobre 2007 à Cotonou (AFP/Archives, Fiacre Vidjingninou)
AFP)/n