L’une des figures les plus emblématiques d’Espagne et du monde olympique s’en est allée
C’est devant un poste de télévision que l’ancien président du Comité international olympique (CIO), l’Espagnol Juan Antonio Samaranch a passé ses derniers instants de lucidité. Il a assisté à la victoire de Rafael Nadal dans le Masters de tennis de Monte-Carlo avant de se sentir mal. Samaranch a alors été conduit à l’hôpital Quirón de Barcelone où il est mort à l’âge de 89 ans, victime des graves problèmes de santé qui ont conduit à son décès d’un arrêt cardiaque mercredi.
Président du CIO de 1980 à 2001, Samaranch avait connu divers problèmes de santé au cours des dernières années. Pendant 21 ans, il a dirigé son action autour de cinq objectifs: le renforcement de l’unité du Mouvement olympique, la lutte contre le dopage, la non-discrimination, l’ouverture des Jeux Olympiques aux meilleurs athlètes, y compris aux professionnels et l’augmentation de la participation féminine sur les terrains sportifs et administratifs ». Autant d’objectifs, qui, dit-on, ont été atteints.
Homme d’influence et de réseaux, M. Samaranch s’était montré très actif à l’occasion de la candidature de Madrid pour les JO de 2012, dont l’organisation avait finalement été attribuée à Londres. Il avait encore apporté son soutien à la candidature de la capitale espagnole pour 2016, mais, là encore, Madrid s’était inclinée en finale contre Rio de Janeiro. En 1991 pourtant, il avait reçu du roi d’Espagne Juan Carlos le titre de marquis pour son implication dans le mouvement olympique et l’attribution des JO 1992 à Barcelone.
Samaranch ancien diplomate devenu notamment ambassadeur d’Espagne à Moscou était resté actif dans les cercles olympiques. On lui doit aussi d’avoir réussi à donner au CIO le poids économique et politique qui est le sien aujourd’hui. Il a par ailleurs dit-on fait régner un fonctionnement des plus «opaques». Les accusations de corruption se sont accumulées contre l’institution pendant son mandat. Au moment de quitter son poste, il regrettera seulement de ne pas avoir réformé plus tôt le CIO.
