Issa Tchriroma a fait savoir dans un point de presse que lesdits conteneurs appartenaient à la mission des Nations unies au Tchad et en RCA
Le ministre de la communication et porte parole du gouvernement camerounais, a fait savoir ce jeudi dans un point de presse, que les conteneurs saisis à l’est du Cameroun et entreposés à Douala appartenaient effectivement aux Nations unies, mais à sa mission présente en république centrafricaine et au Tchad (MINUR 4). Dans la nuit du 25 février 2011, un convoi de 19 camions de la société de transit Geodis transportant des conteneurs de marchandises non-identifiées, a été interpellé par les barrages mixtes police gendarmerie de la région de l’Est à Bertoua. Le constat a été fait à l’examen des documents sommaires présentés et des déclarations des convoyeurs aux forces de maintien de l’ordre, que les marchandises transportées appartenaient à la mission des nations unies en république centrafricaine et au Tchad a déclaré le ministre Tchiroma. Il indique que c’est l’absence de « certaines pièces essentielles » parmi les informations requises par les forces de l’ordre qui a emmené les autorités camerounaises à décider de la saisie de la MINUR 4 à ce sujet, et aussi de la mise sous escorte de ce convoi jusqu’au port de douala pour des vérifications supplémentaires. On apprend aussi qu’une demande a été faite de fournir des papiers administratifs et la liste complète du contenu des conteneurs. La MINUR 4 a spontanément et formellement souscrit à cette condition minimale de réalisation de l’opération de transit a indiqué le ministre de la communication. Aucune information n’a été donnée sur la nature du contenu des conteneurs. Les qualifiant, le ministre camerounais a utilisé tour à tour les termes de « marchandises », puis de « matériels et équipements ». Aucune précision n’a été donnée sur la nature des pièces « essentielles manquantes » que l’ONU qui n’est pas certainement à son premier transbordement au Cameroun, aurait « oubliées » de joindre à la fiche de transport.
L’affaire des conteneurs de l’ONU est dévoilée par le journal Le Messager, au début du mois de mars. Le journal rapporte alors dans son édition du lundi 07 mars, que 30 containers en provenance du Tchad et suspectés de contenir des armes ont été saisis, quatre jours plus tôt dans la localité de Garoua-Boulai, par une brigade de gendarmerie locale. Le journal qui citait une source sécuritaire proche de la légion de gendarmerie de l’Est camerounais, révélait dans le même temps que les 15 camions saisis portaient deux des sigles marqués « ONUCI », le symbole de la mission des nations unies en Côte d’Ivoire. L’affaire fera scandale très rapidement. Réagissant à cette actualité, Le Porte parole de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci), Hamadoun Touré avait déclaré le jour de parution de cet article, que son organisation n’était concernée ni de près ni de loin à «cette affaire de containers» saisis au Cameroun. L’Onuci n’a rien à voir avec cela. Ce sont des allégations infondées, avait-il affirmé. Dans le même contexte, on apprenait par le site abidjan.net, que c’est la société minière française Areva basée au Niger qui avait passé la commande de ce matériel de guerre. L’information n’a jamais été confirmée par des responsables d’Areva. Selon cette information, c’est cette société qui aurait commandé les armes concernées, pour combattre les rebelles touaregs du Niger. Sur la question de la destination des conteneurs autant que le contenu, c’est donc toujours le flou total. Des observateurs se demandent pourquoi tout le monde fait mystère du contenu de cette cargaison et de sa destination, si cela relève des nations unis. Une autre interrogation est cela relative à l’argument du défaut de procédure. Il reste difficile de croire que l’ONU qui n’était pas à son premier transbordement, ait oublié une pièce essentielle du dossier de transbordement. Sollicités sur le sujet, les responsables onusiens de Yaoundé ont refusé de se prononcer sur le sujet.
