Togo: Le 51e anniversaire de l’indépendance se célèbre ce 27 avril sous fond de tension

L'opposition exige qu'aucun signe distinctif relatif à un ancien président n'apparaisse à la Place de l'Indépendance Le Togo célèbre le…

L’opposition exige qu’aucun signe distinctif relatif à un ancien président n’apparaisse à la Place de l’Indépendance

Le Togo célèbre le 51e anniversaire de son accession à la souveraineté internationale. Dans un Etat qui peine énormément à se réconcilier avec lui-même, opposition et parti au pouvoir ont entrepris, une fois de plus, de se souvenir de la date d’indépendance de leur pays, en rangs dispersés. C’est le Frac (Front républicain pour l’alternance et le changement) qui a annoncé la couleur en fin de semaine, en dénonçant l’érection en cours de bustes d’anciens chefs d’Etat togolais à la «Place de l’indépendance du Togo», à Lomé. L’argumentaire du Frac dans sa nouvelle dénonciation est qu’aucun signe distinctif relatif à un ancien président du Togo ne doit apparaître à la Place de l’indépendance du Togo, mis à part ceux relatifs à Sylvanus Kwami, Epiphanio Olympio. Ce dernier est le «père de l’indépendance togolaise». Il a été assassiné le 13 janvier 1963 par un groupe de militaires dirigé vraisemblablement par Etienne Eyadèma Gnassingbé, selon diverses sources historiques et Gilchrist Olympio, longtemps considéré comme «opposant historique au pouvoir de Lomé».

Par lettre en date du 12 avril 2011 adressée au Chef de l’Etat, le Président National de l’UFC, M. Gilchrist Olympio, a attiré sa haute attention sur le caractère inapproprié et historiquement injustifiable de l’érection des statues de tous les Chefs d’Etat ayant dirigé le Togo depuis 1960 à la place de l’indépendance. Il a suggéré qu’un autre lieu puisse être aménagé pour accueillir les statues de tous ceux qui ont dirigé le pays depuis son accession à la souveraineté internationale, indique une déclaration du Bureau directeur de l’UFC, signée de son président M.Olympio. Cette lettre a été suivie de plusieurs entretiens avec le Chef de l’Etat lui-même, et certains de ses plus proches collaborateurs, au cours desquels M. Gilchrist Olympio a réitéré la position ferme et sans nuance de l’Union des Forces de Changement. Toutes les démarches effectuées pour annihiler ce projet furent vaines, aux motifs inacceptables que les travaux étaient déjà trop avancés, alors qu’il s’agit en l’espèce de prendre une décision politique conforme à la vérité historique, et allant dans le sens de la réconciliation nationale, poursuit le texte.

Côté parti au pouvoir (Rpt), aucune réponse officielle n’a été apportée à la dénonciation précitée du Frac. En fin de semaine dernière, le Mrc (Mouvement centriste pour les républicains) dirigé par Abass Kaboua et considéré comme proche du Rpt, a également dénoncé cette érection de bustes présidentiels, tout en exigeant des explications officielles de la part des gouvernants togolais. Le contenu de la célébration de ce 27 avril 2011 est presque le même, d’un côté comme de l’autre (Frac et Rpt). Il s’agit essentiellement de la demande de messes ou cultes, l’organisation d’activités socio-culturelles ou de réjouissances populaires. Le défilé militaire et civil dans le cadre de cette commémoration reste le monopole du Rpt. Tout comme l’extension de cette célébration au-delà du mois d’avril. Le programme officiel prend fin le 21 mai prochain. Selon des sources officielles, ce 27 avril sera célébré cette année avec faste. Il est prévu un grand défilé militaire et civil à la place des fêtes, non loin de la nouvelle présidence. Hier, mardi 26 avril, l’Archevêque de Lomé Mgr Denis Komivi Amuzu-Dzakpah a invité lors d’une Messe en prélude des festivités de ce 51e anniversaire, les Togolais à cultiver avec persévérance et détermination, la tolérance.

La Place de l’Indépendance au Togo
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