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Transhumance politique: le cas Aka Amuan

Par Jean De Dieu Bidias, Journaliste au quotidien Mutations L'ancien député du parti de Fru Ndi vient de claquer la…

Par Jean De Dieu Bidias, Journaliste au quotidien Mutations

L’ancien député du parti de Fru Ndi vient de claquer la porte pour rejoindre à nouveau les rangs du Rdpc.

Joseph Aka Amuam vient d’enrichir son arc politique d’une nouvelle corde. Dans un exercice de transhumance politique dont lui seul en maîtrise les véritables ressors, cet ancien député à l’Assemblée nationale sous la bannière du Social democratic front (Sdf) (législatures 1997-2002 et 2002-2007), vient de claquer la porte du parti de Ni John Fru Ndi. Direction: le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Il devient ainsi un ancien/nouveau membre du «parti du flambeau», qu’il quitta dès le retour au multipartisme en 1991 pour se mettre au service d’une formation politique jeune. La raison principale de sa décision serait liée à l’idéologie de départ qui, selon lui, a été totalement dévoyée par son leader Ni John Fru Ndi, dont il dit par ailleurs dédaigner prononcer le nom.

Au moment où Joseph Aka Amuam quitte la barque Sdf, il est encore membre de sa plus haute instance, le National executive comity (Nec). Ce, après avoir été, à deux reprises, élu député de la nation sous la bannière du «Parti de la balance». Il a remporté, en 2004, la palme d’or du meilleur député à l’Assemblée nationale. Il est par ailleurs chevalier de l’Ordre de la valeur. C’est dire que le Sdf, qu’il dit avoir «rejoint par curiosité» en 1991, a paradoxalement «tout donné» à cet ancien président de la Fédération camerounaise de karaté et des disciplines affinitaires (Fécakada).

Il lui jette l’opprobre aujourd’hui et estime avoir réalisé que le Rdpc est la meilleure formation politique sous nos latitudes, et son chef Paul Biya l’unique président capable, dans le contexte actuel, d’assurer la sécurité, la paix la stabilité, et de satisfaire les besoins des populations à travers son idéologie.

En rejoignant (à nouveau), le 22 mars dernier les rangs de l’ogre Rdpc, Joseph Aka Amuam laisse un navire Sdf qui commence visiblement à faire eau de toutes parts. Un parti politique en proie à des exclusions plus ou moins arbitraires de militants, et à des démissions en cascades. La plus récente, avant celle de Joseph Aka Amuam, est celle d’Elisabeth Tamanjong. L’ex secrétaire générale du Sdf avait invoqué, entre autres raisons ayant conduit à son départ, la déviation de l’idéologie du parti.

Elle reprochait surtout au chairman Ni John Fru Ndi de l’avoir reléguée au rang de figurante. Il est à noter Joseph Aka Amuam se tire du Sdf à un moment particulier où le département de la Menchum dont il est originaire, jadis bastion imprenable du parti de Fru Ndi, voit le Rdpc y gagner du terrain. Face donc au déclin du Sdf dans cette partie du pays, Joseph Aka Amuam a certainement voulu se montrer prudent en penchant du côté des «plus forts» actuels, c’est-à-dire le Rdpc.


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