Le directeur général reconnait que ce taux de remplissage est en deçà du taux minimum raisonnable qui est de 66%
Arrivée imminente d’un 3e aéronef
Alex Van Elk a donné cette information ce mardi 3 mai 2011, à Douala, au cours d’une conférence de presse. Le Néerlandais apprend ainsi qu’entre le 28 mars 2011, jour du vol inaugural et le début mai, Camair-Co a transporté 5000 passagers. Cette performance correspond à un taux de remplissage des aéronefs de l’ordre de 30%. Au sujet de ce taux de remplissage, Van Elk reconnait qu’il est en deçà du taux minimum communément considéré comme raisonnable et qui est de 66%. Mais, ce dernier trouve néanmoins une excuse de taille. «Aucun avion n’est rentable dès le premier jour », relativise-t-il, en annonçant l’ouverture prochaine de nouvelles lignes dans quelques semaines. Toutes choses qui, d’après lui, pourront permettre un important accroissement du nombre de passagers. En effet, Alex Van Elk a annoncé l’arrivée imminente du troisième aéronef de la compagnie, un Boeing 737-300 qui sera utilisé en leasing (location-vente). Ce qui permettra à Camair-Co, dit-il, de desservir Lagos (Nigeria) dès la fin mai, Cotonou (Bénin) et Dakar (Sénégal) dès la mi-juin, Brazzaville (Congo) et Bangui (Centrafrique) dès la fin juin.
Trois incidents depuis le vol inaugural
En dehors de ces statistiques, le Néerlandais est revenu en profondeur sur les incidents qui sont survenus ces derniers temps et qui ont provoqué trois annulations de vols. Il y en a trois, d’après lui. Le premier a concerné le Boeing 767 (Le Dja) qui avait dû annuler un vol Douala – Paris à cause de la baisse de pression sur l’une de ses roues. « Or, les normes veulent que dans ce cas, toutes les deux roues que portent le même bras soient remplacées. On a donc dû attendre que ces roues soient ramenées de Zurich (Suisse) par une autre compagnie pour que l’avion puisse décoller », justifie-t-il. Le second incident s’est produit à l’aéroport international de Garoua. Un oiseau s’est introduit au moment de l’atterrissage dans le train d’atterrissage, et a endommagé une conduite, provoquant une baisse de pression du liquide hydraulique. Le troisième problème, quant à lui, est survenu à l’aéroport de Maroua, l’on apprend que le voyant signifiant que les inverseurs de poussée qui avaient permis à l’avion d’atterrir restait allumé. Alors qu’il était censé s’éteindre après l’immobilisation de l’avion. Comme dans l’incident de Garoua, une équipe de mécaniciens a dû venir de Yaoundé pour procéder à la réparation et permettre au Boeing 737 de reprendre les airs.

Critiques
«Nous mettons un accent particulier sur le volet sécurité. C’est pour cela qu’au moindre problème, nous préférons ne pas voler tant que nous ne l’avons pas résolu. » Mais la compagnie dément certaines informations qui ont fait état de ce que les passagers avaient été abandonnés à eux-mêmes à Maroua suite à cette annulation. « En cas d’annulation de vol, il y a des normes internationales que nous respectons. Et pour le cas de Maroua, nous avions dépensé près de deux millions de Fcfa pour encadrer nos passagers», explique Emmanuel Mbozo’o Ndo, le directeur général adjoint. Ces explications du staff de Camair-Co arrivent à point nommé, car, de plus en plus, des critiques fusent de part et d’autre au sujet du fonctionnement de cette nouvelle compagnie. Après le scandale des salaires exorbitants du staff dirigeant, et de la polémique au sujet du voyage du Premier ministre camerounais, par ailleurs PCA de Camair-Co dans une autre compagnie, des voix s’élèvent pour décrier des vols avec des avions « presque vides ». «En plus, l’avion Camair-Co qui rallie le Cameroun à la France est presque vide », témoignage un passager. «Quand j’allais le mois dernier (avril : ndlr), il y avait 25 personnes à bord. A mon retour, il y en avait 75 et ceci parce que c’était l’accumulation de trois jours, les vols précédents étant annulés auparavant », ajoute-t-il.
