Le ministre des transports Bello Bouba, a signé un arrêté interdisant la circulation des autocars de transport au-delà de 21 heures, sur les axes routiers
Un arrêté du ministre camerounais des transports interdit désormais la circulation au-delà de 21 heures, des véhicules de transport interurbain sur les axes routiers du pays. Le texte prévoit des sanctions graduelles pour les contrevenants pouvant aller jusqu’au retrait de la licence de transport et de la fermeture des terminaux pour les agences en faute. Le texte précise aussi que les autorités administratives arrêtent «les horaires limites de début et de fin de mise en route des véhicules de transport public interurbain de personnes. La décision apprend-t-on est en étude depuis le mois d’avril. Elle découle des propositions faites dans le cadre de la commission ad-hoc de sécurité routière mise sur pied par le Premier ministre. Selon les responsables en charge du transport terrestre dans ce ministère, le trafic de nuit représente en réalité 5% du trafic des personnes. Mais avec ce petit chiffre, il enregistre un taux important 35% des accidents, avec des dégâts matériels importants et des pertes en vies humaines. La question aurait fait l’objet de discussions au niveau des transporteurs, des syndicats et de la commission ad-hoc qui regroupent toutes les administrations concernées afin de mettre sur pied la réglementation. Les véhicules appartenant aux particuliers ne sont pas concernés par cette mesure.
Une mesure déjà contestée
L’objectif affirmé du gouvernement est de réduire le nombre de morts par accident sur les routes camerounaises. Mais les divergences d’opinions existaient déjà dans l’examen du projet de texte. Pour l’association sécuroute très impliquée dans la prévention des accidents de la route, c’est la grande satisfaction. Selon un de leurs responsables, la décision du ministre ne doit pas être perçue comme une limitation des activités au sein des agences de voyages. Un avis que ne partagent pas les transporteurs. Dans les directions des agences de voyage, on crie à la violation de la liberté d’exercer. La question est difficile à trancher et des experts estiment que l’ensemble des données n’a pas été pesé. En interdisant les voyages de nuits, l’administration ne limite que 35% des accidents et donc 65% des facteurs de risques restent encore non résolus. D’un autre coté, une concentration de transport en journée, risque de créer un effet inverse. Les agences voulant maximiser les profits risqueraient de violer les limitations de vitesses à chaque fois que cela est possible avec des risques d’accident encore plus grands. Enfin, il est difficile de réguler une telle mesure, notamment dans une ville comme Douala la capitale économique. Parfois un bus, Garantie Express par exemple, quitte l’agence à 17heures 30 et le temps de traverser les embouteillages de Ndokoti, il est pratiquement 19 heures 30 ou 20 heures. La note ne précise pas ce qu’il faut faire dans ce cas là. Tout ceci alimentera de nombreuses protestations en application de la mesure. En attendant, sa date d’entrée en vigueur n’est pas encore prévue. Une omission ou la volonté politique, rien n’est dit à ce sujet.
