Emprunter un taxi ou un bus n’est pas la chose la plus aisée à Yaoundé. Surtout aux heures dites de pointe.
Comme dans d’autres métropoles camerounaises, la ville de Yaoundé est confrontée aux problèmes de transport urbain. Les populations de la « ville aux sept collines » vivent un véritable calvaire chaque jour pour partir d’un coin à un autre de la capitale. Dans les grands carrefours comme Ekounou Mvog mbi, Poste centrale, Mvan, les « clients » se bousculent pour avoir une place dans un taxi ou dans un mini bus de fortune. Il est généralement facile de passer une heure sur place à cause de l’affluence. Le matin entre 7h30 et 8h30, le soir à partir de 17h30, les heures dites de pointe, les taximen sont parfois obligés de surcharger. On peut ainsi retrouver 6 à 7 personnes dans un véhicule qui devrait transporter 4 personnes selon les normes en vigueur. Sur d’autres axes de la ville de Yaoundé les conducteurs de « clandos » surchargent même à la malle arrière de leurs véhicules. Dans les bus c’est le même calvaire. Pour avoir une place assise, il faut se rendre au terminus, dans le cas contraire il faut souffrir le martyr de faire son trajet debout dans le bus et « serré » comme des sardines par d’autres passagers. Les conducteurs de motos taxi communément appelés au Cameroun « benskineurs » ne se dérobent pas à cette « norme ». Dans certains axes il est facile de voir sur une même mototaxi trois passagers en plus du conducteur.

Tous ces problèmes se posent ainsi avec acuité à cause d’une croissance démographique urbaine rapide. La population de la ville de Yaoundé est estimée à 1,5 millions d’habitants, ce qui ne favorise pas la mobilité des populations. Certains « personnels » se retrouvent ainsi à faire le « clando » aux heures de pointe. La mobilité devient encore plus difficile avec les embouteillages observés ici et là. Entassés dans un bus ou dans un taxi et transpirant à grosse gouttes, les passagers peuvent faire des heures bloqués à un carrefour. A cela il faut inclure les multiples tracasseries policières.
Les problèmes de transport auxquels font face les habitants de Yaoundé et de ses environs, ne datent pas d’aujourd’hui. En 1973, l’Etat décide de mettre sur pied la Société des transports Urbains du Cameroun (SOTUC), société d’économie mixte qui jouissait du monopole d’exploitation des transports urbains par auto bus dans les métropoles de Yaoundé et de Douala. Après 25 années d’activités, cette entreprise est tombée en faillite et sa liquidation fut prononcée le 22 février 1995. Et pour pallier son absence, l’Etat du Cameroun avait alors pris l’option de libéraliser le secteur. Malheureusement les taxis, bus et mini bus, motos taxis n’arrivent toujours pas à combler ce déficit. En 2006 une autre société de transport a été mise sur pied pour desservir les principales lignes de la capitale. Si l’arrivée des bus de cette société de transport a été saluée par les populations de yaoundé, on peut toutefois relever que l’euphorie aura été de courte durée puisque les mêmes difficultés demeurent. De longues files d’attente, des bousculades sont toujours monnaie courante.
La libéralisation du secteur des transports urbains devrait pourtant amener d’autres opérateurs publics et privés à s’investir d’avantage dans ce domaine, mais pour y parvenir, il faudrait certainement régler au préalable les problèmes liés à l’urbanisation des villes: La création de nouveaux axes routiers, ou de bretelles, l’agrandissement des axes existants pourront faciliter la fluidité du transport urbain. En attendant, les populations continuent à subir les conséquences d’un déficit des moyens de transport à yaoundé.
