Le nouveau ministre des transports l’a fait savoir à l’occasion d’une rencontre avec les syndicats de transporteurs, la première après sa prise de fonction
Le nouveau ministre camerounais des transports semble vouloir prendre le taureau de la sécurité routière par les cornes. Robert Nkili a fait savoir mercredi 14 décembre 2011, que les agences de voyage opérant dans le secteur interurbain, devaientt mettre un pont d’honneur à l’utilisation rationnelle des conducteurs.
« Selon les premiers rapports que je viens de recevoir, une grande partie des accidents est souvent provoquée par l’inattention des conducteurs très souvent sur utilisés », a fait savoir en substance Robert Nkili. Globalement, il a été retenu que les différentes parties prenantes devaient travailler ensemble afin de réduire les accidents de circulation sur les routes camerounaises. Il a été retenu également, de donner une nouvelle impulsion au renforcement de la prévention routière.
Mais pour le ministre, le plus urgent à faire est d’améliorer les conditions de travail des conducteurs. Des solutions qui passent par la sensibilisation des différents acteurs. Pour certain participants, tous les aspects doivent être pris en compte.
« On nous convoque à une réunion et je ne vois nulle part les responsables de centre de formation à la conduite. Si les chauffeurs sont parfois impliqués c’est parce que beaucoup sont formés dans le tas. Il n’existe pas d’auto école pour former les conducteurs de gros porteurs ou de camions grumier par exemple », a fait savoir Patrice Samen, représentant le syndicat des transporteurs. Jean Paulin Defosso du Syndicat national des transports terrestres, estime-lui que la seule tache n’incomba pas au ministère des transports. « Pour une réunion comme celle-ci, on devait avoir normalement avoir des représentants du ministère des travaux publics, de la santé, des finances pour les assurances et de la gendarmerie nationale. Une réunion comme celle-ci aurait eu toute son importance.
L’idée d’une concertation a été globalement bien accueillie par les responsables d’agence de voyages. « Nous trouvons que l’initiative du ministre de nous rencontrer pour discuter avec nous est assez bonne, je profite pour dire que ce type de plateforme doit se poursuivre pour qu’ensemble on puisse trouver des solutions durables aux accidents de la circulation », a fait savoir Jean Tabi, un des responsables du collectif des propriétaires d’agence de voyage. Cette réunion intervient alors que lors de la première semaine de décembre, deux gros accidents sur les routes camerounaises, ont provoqué la mort de près de 25 personnes.
Le premier a eu lieu sur la route de l’ouest à Tonga, un car de passagers est entré en collision avec un camion en panne et garé sur le côté. Un incendie s’est déclenché causant la mort de près de 20 personnes et blessant une quarantaine d’autres. Deux jours après, c’est sur la route du sud qu’un autre accident est survenu. Un véhicule de marque Hiace est prise dans un tonneau, pour un bilan de six morts.
En 2010, les accidents de la route ont causé la mort de près de 1820 personnes, tuant par jour plus que le paludisme et le Sida.
Selon des experts de la banque mondiale, l’impact des accidents de la circulation sur la création des richesses est d’au moins 2% du PIB.
Il n’existe pour l’heure aucun bilan public sur le nombre des décès causés par un accident de la circulation. En 2011 cependant, les spécialistes s’accordent pour estimer une mortalité supérieure à celle de 2010.
Le gouvernement et ses partenaires ont multiplié des actions en vue de réduire les accidents de la circulation, mais ces efforts sont dilués par des accidents spectaculaires qui ont été constatés ces derniers mois.
Le gouvernement fustige le non respect des règles par les transporteurs et les transporteurs eux, fustigent le mauvais état des routes. Dans ce débat tranché, les populations elles, en sont les premières victimes mais aussi les plus grandes complices en continuant de prendre les agences peu sûres ou en acceptant des conditions de voyage non conformes.
L’opinion publique attend de voir si Robert Nkili réussira là où beaucoup ont échoué
