Tueries de Businde: Des policiers burundais arrêtés

Ils sont accusés d'avoir ouvert le feu sur des adeptes d'une secte dénommée Zébiya dans le nord du pays Il…

Ils sont accusés d’avoir ouvert le feu sur des adeptes d’une secte dénommée Zébiya dans le nord du pays

Il y a une semaine, dans le nord du Burundi, à Businde, des policiers ont tiré sur 500 adeptes d’une congrégation religieuse qui se rendaient au sanctuaire interdit de la prophétesse d’obédience catholique Zebiya, faisant près de dix morts et trente-cinq blessés, selon un bilan provisoire des autorités. Dans un premier temps, des membres du gouvernement ont tenté de couvrir leurs hommes en comparant cette foule, composée essentiellement de personnes âgées, au groupe terroriste Boko Haram. Mais devant l’ampleur des réactions de la société civile, qualifiant l’événement de «massacre», des arrestations de policiers ont été annoncées dimanche 17 mars par le gouvernement D’après nos premières informations il est dressé un bilan de 7 morts et de plus de 30 blessés. Il est impératif que les forces de l’ordre ne fassent pas un usage excessif de la force comme ça a été le cas lorsque la police a tiré sur les adeptes du culte de Zebiya au lieu de privilégier d’autres voies pour rétablir l’ordre.

L’ACAT Burundi condamne fermement cet usage excessif de la force et interpelle les autorités burundaises: à mettre fin à ces pratiques, à donner un message d’apaisement pour les familles qui ont perdu les leurs et à les enterrer dignement comme la tradition burundaise l’exige en cas de perte de vies humaines, à poursuivre les agents de la force de l’ordre qui ont commis ces exactions, à respecter les procédures prévues dans telles circonstances et à renforcer la formation des agents de la force de l’ordre et en particulier en matière de respect des droits de l’homme. Elle encourage les autorités burundaises à mettre en place des stratégies pour résoudre les problèmes liés à ce culte Zebiya, faisait savoir l’organisation de la société civile burundaise.

Zebiya: Un mouvement décrié par les autorités administrative et religieuse
L’évêque du diocèse de Ngozi, Gervais Banshimiyubusa, avait été catégorique le 7 novembre 2012: nous interdisons formellement tout culte à Businde . Signifiant clairement, dans une lettre qu’il a adressée à Zebiya en personne, que la récidive risquait de la conduire, elle et ses fidèles, à une exclusion totale de l’Eglise catholique. Une décision confirmée par l’administration qui a pris la décision de fermer définitivement le sanctuaire, après sa démolition. Toutefois, rien n’indique que ces injonctions seront respectées, même après les incidents de ce mardi 12 mars. Les adeptes de Zebiya jurent, la main sur le c ur, qu’ils n’abandonneront jamais Businde, leur lieu «sacré». Petite précision: tous ces incidents se sont produits alors que jusqu’à présent, l’on ignore où se trouve l’objet du culte: Zebiya. Et cela, depuis quelques mois.

Les ministres de l’Intérieur et de la Sécurité publique s’adressent aux adeptes de Zebiya, juste après le drame
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