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Une contre-autopsie revèle que le camerounais Stéphane Kameugne aurait été percuté avant sa noyade

Retrouvé mort dans le canal de la Marne, la thèse de l'accident est remise en cause... Nous ne retenons plus…

Retrouvé mort dans le canal de la Marne, la thèse de l’accident est remise en cause…

Nous ne retenons plus du tout l’hypothèse d’une chute d’un pont. Avec de telles blessures au niveau de son thorax, il s’agirait plus vraisemblablement d’une blessure due au choc d’une voiture, peut-être de type 4 x 4.
Me Seban

C’est en tout cas ce que révèle une deuxième expertise, menée le 9 janvier par l’institut médico-légal de Paris, à la demande du père de la victime, lequel a toujours contesté la thèse de la chute accidentelle. Une première autopsie, pratiquée à Reims le 26 décembre dernier, avait révélé que l’étudiant n’était pas mort noyé et qu’il présentait un traumatisme thoracique. Le parquet de Chalons avait alors privilégié l’hypothèse de la mort accidentelle. Mais selon Me Didier Seban, l’avocat de la famille, une deuxième autopsie indiquerait qu’il aurait pu être percuté par un véhicule. Selon le site du journal l’union, Les légistes de l’IML de Paris estiment en effet que la chute depuis un pont est impossible. Car elle aurait nécessairement provoqué des traumatismes associés, caractéristiques d’un corps qui tombe en chute libre avant de percuter le sol. Or, dans le cas de Stéphane, ils ne constatent pas de microtraumatismes ou de lésions au niveau des organes internes compatibles avec la version née de la première autopsie.

Samedi 6 décembre, l’Ecole nationale supérieure des Arts et métiers (Ensam) de Châlons-en-Champagne organise sa traditionnelle cérémonie annuelle de remise de diplômes aux étudiants arrivés en fin de cursus. Stéphane Kameugne, qui avait passé deux ans dans cette école avant de poursuivre sa spécialisation aux Etats-Unis, est l’un de ceux qui doivent recevoir le fameux diplôme. Selon des témoignages recueillis auprès des étudiants présents à cette fête, tout s’est plutôt bien passé. Nombreux sont parmi eux qui apprendront seulement 48 heures plus tard, la disparition de Stéphane. C’est-à-dire au moment où, lundi 8 décembre, Samuel Kameugne, inquiet de n’avoir eu aucune nouvelle de son fils depuis le lendemain de la cérémonie de remise de diplôme, alors qu’il l’attendait à la maison pour passer le dimanche en famille, va signaler au commissariat de Châlons-en-Champagne cette disparition. La police locale va alors mener des investigations, fouilles et autres recherches. Il avait été retrouvé mort quelques jours plus tard dans le canal de Nau, près de l’endroit où se déroulait la fête.

Cette contre autopsie relance les enquêtes et éloigne de la thèse de la noyade accidentelle. En attendant, le juge a déjà ordonné un complément d’expertises médico-légales dans l’espoir de lister tous les scénarios possibles.

Stéphane Kameugne
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