Le rapt est survenu samedi dans à Garoua Boulai, à l’est du Cameroun. Les rebelles qui ont attaqué la localité de Béthanie réclament la libération de leur chef détenu au Cameroun
Neuf personnes dont un chef de village de l’Est du Cameroun ont été enlevées lors d’un assaut mené samedi matin par les combattants du Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC), groupe rebelle créé par Abdoulaye Miskine détenu depuis un an à Yaoundé, a appris Xinhua samedi soir d’une source sécuritaire dans la région. Le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune et le quotidien privé Mutations de ce lundi font plutôt état de huit personnes enlevées. Le gouverneur de la région de l’Est, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, a confirmé cet enlèvement.
Ces otages, selon la source de l’agence de presse Xinhua, sont des villageois de la localité de Béthanie frontalière de la République centrafricaine (RCA) et proche des bases du FDPC qui avait pris part au conflit entre l’ex-alliance rebelle de la Séléka et le régime de François Bozizé avant de s’en éloigner au moment de l’offensive finale ayant conduit à la prise du pouvoir de Michel Djotodia le 24 mars 2013 à Bangui.
« Ce sont des personnes qui se rendaient au champ. Le chef du village en fait partie. Comme c’est une zone où les populations vont d’un côté à l’autre de la frontière, les rebelles de Miskine ont profité de cette liberté de mouvements pour mener leur incursion.Pendant des heures, ils ont tiré des obus en direction de notre territoire. Ils réclament la libération de leur chef », a- t-elle relaté.
Les quotidiens Cameroon Tribune et Mutations relèvent que c’est la deuxième attaque de l’année sous le même prétexte. En mai 2014, les combattants de la Fdpc avaient enlevé 18 Camerounais dans un bus de transport public à Yoko-Siré, localité située à 08 Km de Garoua Boulaï, en exigeant la libération d’Abdoulaye Miskine.
De son vrai nom Martin Koumtamadji, le général Abdoulaye Miskine est un chef rebelle présenté comme étant originaire du Tchad mais un acteur clé de la lutte armée en RCA. Il est pour cette raison signataire d’un accord de cessez-le- feu avec l’ex-régime centrafricain de François Bozizé en février 2007 sous le parrainage du défunt dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.
Il s’était cependant tenu à l’écart du dialogue intercentrafricain sanctionné par un accord politique pour une sortie de crise dans ce pays pauvre d’Afrique centrale entre ce même pouvoir et ses adversaires dont l’ex-coalition de la Séléka le 11 janvier 2013 à Libreville (Gabon).
Blessé lors d’une attaque de celle-ci contre ses positions quelques semaines plus tard, il s’était réfugié avec une partie de ses hommes à Bertoua, principale ville de l’Est du Cameroun où cette présence avait fini par agacer les autorités de Yaoundé, non contentes des attaques répétées contre les forces de sécurité nationales basées dans cette région. C’est ce qui explique son arrestation suivie de son transfert en septembre 2013 dans les services de renseignement camerounais à Yaoundé où il reste en détention un an après.
