Unesco : Irina Bokova l’emporte sur Farouk Hosni

Déception en Egypte, satisfaction de nombreuses capitales européennes L'Afrique déçue Ils étaient 4 africains au départ des élections à la…

Déception en Egypte, satisfaction de nombreuses capitales européennes

L’Afrique déçue
Ils étaient 4 africains au départ des élections à la direction générale de l’UNESCO. Nouréini Tidjani-Serpos, le Béninois, Sospeter Mwijarubi Muhongo, le Tanzanien, Mohammed Bedjaoui, l’Algérien et Farouk Hosni, l’égyptien, favori et seul arrivé au dernier tour. L’affrontement final entre ce dernier et la Bulgare Irina Bokova a été serrée. Arrivés à égalité au quatrième tour, le cinquième organisé mardi dernier aura été fatal à l’égyptien. Bokova a obtenu 31 voix contre 27 pour le ministre égyptien de la Culture. Proche du président Hosni Moubarak et soutenu par l’Union africaine et la Ligue arabe, Farouk Hosni avait toutes les chances d’être la première personnalité arabe à diriger l’organisation. Le troisième candidat encore en course au quatrième tour, Mohammed Bedjaoui, un Algérien dont la candidature était présentée par le Cambodge, a facilement été écarté. Des informations proche du pouvoir en Egypte révèle que le président Hosni Moubarak aurait pesé de tout son poids diplomatique pour que réussisse son compatriote. Un poids renforcé par le rôle stratégique de l’Egypte dans le processus de paix israélo palestinien et dans la construction de l’Union méditerranéenne chère à Nicholas Sarkozy.

Les coulisses.
Bien que donné favori, le dernier candidat de l’Afrique avait quelques points qui penchaient en sa défaveur. Sa candidature a été dénoncée par de nombreux poids lourds du monde intellectuel occidental. Farouk avait contre lui d’être le candidat d’un pays épinglé chaque année pour des pratiques répressives, notamment en matière de liberté d’expression, pays où il occupe une place dans le gouvernement. Sur un autre plan Farouk Hosni avait déclaré en 2008 qu’il brûlerait lui-même les livres en hébreu s’il en trouvait dans les bibliothèques égyptiennes. Il a ensuite à plusieurs reprises regretté ses propos, prononcés dans l’enceinte du Parlement égyptien, lors d’une altercation avec un député des Frères musulmans. Des regrets qui n’ont visiblement pas suffi. Au Caire, on a exprimé une grande déception. Certains en Egypte évoquent déjà l’hypothèse d’un complot Américano européen. Les chiffres des votes successifs semblent leur donner raison. Parti avec 22 voix au premier tour, l’égyptien avait atteint 29 voix au quatrième tour pour finalement chuter à 27. « Il y’a forcément eu des traitres », affirme sous anonymat un des délégués présents pour le vote.

Irina Bokova, un message positif
Agée de 57 ans, Irina Bokova est actuellement ambassadrice de la Bulgarie en France, et également sa représentante auprès de l’Unesco. Polyglotte, elle parle en plus du bulgare, l’anglais, le russe, l’espagnol et le français, un atout pour diriger une institution ouverte sur le monde. Ancienne communiste et diplomate de carrière, elle est devenue une partisane convaincue de la cause européenne. Son parcours universitaire, elle le fait à l’Université du Maryland et à la prestigieuse Université de Harvard, où elle a étudié l’économie. Elle a été premier vice-ministre des Affaires étrangères et coordinateur des relations de la Bulgarie avec l’Union européenne (UE) de 1995 à 1997 avant de devenir un court moment chef de la diplomatie bulgare de novembre 1996 à février 1997. Ses premiers sentiments après son élection, « C’est un message positif : les femmes peuvent occuper des postes importants et participer à des élections dures et gagner Cela n’a pas été une élection facile, mais si les élections sont démocratiques, elles ne sont jamais faciles ». Elle a parallèlement promis de tendre la main au monde musulman très déçu de la non élection de l’Egyptien Farouk Hosni.

Irina Bokova
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