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Université de Buea: la tension persiste

Le fonctionnement de l'institution universitaire de la région du Sud-ouest a été paralysé par une grève des étudiants Le climat…

Le fonctionnement de l’institution universitaire de la région du Sud-ouest a été paralysé par une grève des étudiants

Le climat était encore tendu à l’Université de Buea, le mercredi 22 avril 2009, malgré la levée du mot d’ordre de grève décidée par la University of Buea Students Union (UBSU). D’après le quotidien le Messager qui rapporte l’information, la tentative des représentants de la UBSU de rencontrer le Vice-Chancellor, Pr Vincent P. K. Titanji pour négocier une sortie de crise a débouché sur une fin de non recevoir de ce dernier.Nous demandons, depuis plusieurs semaines, à rencontrer le Vice-Chancellor, en vain, soutient notre source. Pour dissiper tout malentendu et faire la paix des braves, les responsables de la UBSU ont, dans la matinée du mercredi 22 avril 2009, signé un communiqué dans lequel ils ont décidé unilatéralement de suspendre la grève qui a débuté mardi 21 avril et qui a paralysé le fonctionnement de l’Université de Buea. Ils ont aussi demandé que la traduction devant le conseil de discipline de dix-sept de leurs camarades, qualifiés de meneurs, soit levée. Et enfin, ils ont réclamé une rencontre avec le recteur, pour négocier le mémorandum déposé le 17 avril 2009. En réplique, apprend-on, le Vice-Chancellor, Pr Vincent P. K. Titanji, a rejeté cette dernière proposition au prétexte qu’il ne pouvait rencontrer les étudiants avant d’avoir consulté ses plus proches collaborateurs. Ce qui n’a pas arrangé les étudiants, qui par l’entremise de la UBSU, ont menacé de remettre à nouveau le mot d’ordre de grève.

Les origines de cette crise remonteraient au 17 avril 2009, lorsque la University of Buea students union adresse un mémorandum en dix huit points au vice Chancellor. Les problèmes sont constants. Ils revendiquent le respect du droit d’association, l’amélioration du cadre des enseignements, etc. Le document insistait entre autres sur le climat d’insécurité qui régnait au sein de cette union des étudiants avec la menace permanente que faisait planer l’administration sur certains de leurs membres qui encouraient des exclusions probables. L’amélioration du cadre de vie et d’études des étudiants, notamment, la demande de la réouverture des toilettes dans l’enceinte de l’université, l’amélioration de la qualité de la nourriture qui est servie au restaurant universitaire et la suppression des frais de toges pour les cérémonies de remise de parchemins. Tout cela était assorti d’un préavis de grèves sous huit jours.

Le Vice-Chancellor, Vincent P. K. Titanji n’a pas donné suite à ce mémorandum, estimant que c’était une attitude des mauvais perdants de la dernière assemblée élective au sein de la UBSU. Ces perdants accusent le président élu Paul Shipuh d’être un suppôt de l’administration universitaire. Au point de lui mettre la pression pour le contraindre à se rebeller contre l’administration de l’université. Conséquence, le conseil d’université de Buea vient de suspendre Paul Shipuh de signature. Il pèse contre lui sept chefs d’accusation allant de son incompétence à sa décision de changer le logo de l’UBSU sans en avoir informer l’administration de l’université de Buea. Par ailleurs, les étudiants qui accusent leur président de connivence avec l’administration de l’université viennent de mettre sur pied une commission d’enquêtes sur le rôle que joue le nouveau président. Elle a une semaine pour remettre son rapport. Nous n’allons pas nous laisser distraire par la prétendue procédure disciplinaire engagée contre le président Shipuh, conclut un des membres. Mais l’opinion publique n’arrive pas toujours à comprendre pourquoi les autorités universitaires préfèrent entretenir des rapports conflictuels avec les étudiants, alors qu’un cadre de concertation permanent permettrait d’économiser les jours de perturbation. De même on comprend mal la réticence du corps administratif universitaire à la protestation, alors même que les professeurs qui la constituent majoritairement n’ont pas hésité à prendre les étudiants et le ministre de tutelle en otage pour le paiement de leurs primes.


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