D’après les résultats d’une étude présentés le 26 novembre 2012, à Douala, le personnel de santé divulgue le statut des personnes vivant avec le vih/sida sans leur accord
Droits fondamentaux
Les résultats de l’étude sur l’index de stigmatisation des Personnes vivant avec le vih/sida (Pvvs) ont été présentés en présence du ministre de la Santé publique (Minsanté). On apprend que 47% des pertes d’emplois ou des revenus des personnes enquêtées sont dues à leur statut séropositif, et des promotions ont été refusées à 10% d’entre elles. Dans la société, 81% des Pvvs sont exclues des activités familiales à cause de leur statut. Au niveau des manifestations sociales, le taux est de 70% selon le Recap+ (Réseau des personnes vivant avec le vih/sida), auteur de l’étude. Ce n’est pas tout. L’étude montre également que 78% des Pvvs sont exclues des activités religieuses et que 2% d’entre elles ont été interdites d’accès à une institution d’enseignement pour les mêmes faits. 42% déclarent que leur statut a été divulgué sans leur accord, dont 14% par le personnel de santé. Une situation qui n’est pas de nature à rassurer les Pvvs. D’après le Repac+, cette stigmatisation constitue un sérieux coup aux droits fondamentaux. Le droit à la vie familiale, à la vie privée, au travail, à la procréation et à l’éducation. «Ces droits sont violés au milieu professionnel, au sein de la société et dans la famille », tranche le Recap+, qui conclut ses travaux par une batterie de recommandations. Comme celle qui demande au Minsanté de prendre des sanctions contre le personnel de santé ne respectant pas les droits des Pvvs.
Méthodologie
Sur le plan méthodologique, l’enquête a porté sur un échantillon de 1300 personnes de deux sexes basées dans 6 régions du Cameroun. La collecte des informations s’est faite à partir d’un questionnaire standardisé. L’objectif principal de cette enquête était de recueillir et d’étudier les expériences de stigmatisation des Pvvs et d’examiner les effets directs et indirects, afin de renforcer les efforts du plaidoyer. La restitution de ces conclusions est l’une des étapes majeures de la semaine camerounaise contre le sida qui s’est ouverte solennellement ce 26 novembre 2012, sous les auspices du Minsanté, et qui est organisée en marge de la commémoration de la journée mondiale de lutte contre le sida qui se célèbrera le 1er décembre 2012. Un atelier de deux jours a été organisé à cette occasion. Ces travaux, tout comme les activités de la semaine camerounaise contre le sida ont été ouverts par André Mama Fouda. Globalement, le Minsanté a accédé aux propositions du Recap+ en prescrivant la lutte contre la stigmatisation comme principal défi à relever. « Des nouvelles initiatives doivent être prises pour en finir avec la discrimination et la stigmatisation », a-t-il indiqué. Le Recap+ est un réseau mis en uvre par l’Onusida dans plusieurs pays depuis 2009 et le Cameroun fait partie de la 2e génération des pays bénéficiaires de cette initiative. Le réseau a déjà fait ses preuves dans les pays comme l’Afrique du Sud et l’Ethiopie où le taux de stigmatisation a diminué d’un cran.
