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Vincent Aboubakar: « Il faut savoir pourquoi on va en sélection »

Vincent aboubakar, qui squatte le haut du classement des meilleurs buteurs en France avec 16 réalisations, parle de la Coupe…

Vincent aboubakar, qui squatte le haut du classement des meilleurs buteurs en France avec 16 réalisations, parle de la Coupe du monde qui s’annonce avec les Lions indomptables

Si on vous dit Coupe du Monde, qu’est-ce que cela vous inspire?
Je pense qu’avant tout, c’est d’avoir eu la chance d’y participer. Ça reste une expérience magnifique parce que c’est la première qui s’est jouée en Afrique, et le fait d’y participer, c’est vraiment historique. À cette époque, j’y suis parti comme amateur, et j’ai été à la découverte non seulement des grands joueurs, mais aussi du football européen.

Plus jeune, vous ne suiviez donc pas les Coupes du Monde lorsqu’elles se déroulaient ?
Non non, plus jeune, je ne suivais pas vraiment. Pour moi, tout a commencé en 2010.

Quels joueurs admiriez-vous quand vous étiez enfant?
Des joueurs comme Ronaldinho. Lui, je l’aimais vraiment. Il m’a beaucoup inspiré.

Né en 1992, vous n’avez pas pu vivre les exploits de Roger Milla.
Non, c’est vrai, je n’ai pas connu ça (rires). Mais j’ai eu la possibilité de voir des vidéos sur Youtube : honnêtement, c’est une personne pour laquelle j’ai beaucoup de respect. Non seulement il a fait beaucoup de choses pour le Cameroun, sur le plan footballistique, mais aussi pour toute l’Afrique. Il faut tirer un grand coup de chapeau à ce genre de performance. Il faut respecter ce qu’il a fait. C’est très important. Il a été un très, très bon exemple.

« Quand tu fais partie de la liste des 23, tu n’as plus d’excuse »

En 2010, vous participez à votre première Coupe du Monde à 18 ans. Comme l’avez-vous vécue?
Avant toute chose, je tiens à remercier le coach Paul Le Guen, ainsi que son staff: ce sont eux qui m’ont fait confiance et qui m’ont permis de disputer cette Coupe du Monde. Au moment de la sélection, quand on t’annonce que tu fais partie de la liste des 23, tu n’as plus d’excuse : si on te fait rentrer, il faut que tu prouves. Moi, je voulais montrer qu’on pouvait aussi compter sur les joueurs locaux (à l’époque, il évoluait encore au Cameroun, au Coton Sport de Garoua, et s’apprêtait à rejoindre Valenciennes, NDLR). Je me suis dit qu’en donnant le meilleur de moi-même, ça pouvait aussi ouvrir la porte à d’autres jeunes locaux. Je me rappelle même que j’aurais pu marquer. Malheureusement je n’ai pas pu, mais ça m’a permis de découvrir des grands attaquants, des grands joueurs. C’est un très bon souvenir.

Dans la foulée de cette compétition, vous arrivez à Valenciennes. Là, on vous consacre une série de reportages, «Quand l’agneau veut devenir un lion ». Avez-vous la sensation d’en être devenu un ?
Ça, je ne sais pas. On ne sait pas ce que l’avenir peut nous réserver. Moi, j’essaye toujours de bosser, d’aller vers le haut. De progresser.

Et vous sentez-vous devenu un Lion indomptable à part entière?
C’est valable pour tout : le début n’est jamais facile. Mais au fur et à mesure des années, je me sens de mieux en mieux avec la sélection nationale.

Qu’est-ce que cela représente pour le jeune Camerounais que vous êtes de pouvoir évoluer aux côtés de Samuel Eto’o ?
C’est un grand plaisir. C’est lui notre leader. Il tire l’équipe vers le haut. Il a aussi de l’influence sur l’adversaire. C’est un exemple pour les petits garçons du Cameroun. C’est très important de savoir écouter ce genre de joueur.

N’est-ce pas malgré tout compliqué d’évoluer dans son ombre?
Il faut savoir pourquoi on va en sélection. Si tu pars avec l’équipe nationale, il faut savoir pourquoi tu y vas. Moi, c’est pour défendre les couleurs de mon pays. Alors si tu es concentré et déterminé, le reste n’est pas gênant. Après, c’est vraiment un joueur emblématique. Mais je pense que tous les joueurs viennent pour défendre les couleurs du pays, donc je pense que ça ne dérange pas beaucoup de gens. Moi, ça ne me dérange pas.

Il vaut mieux l’avoir dans son équipe que comme adversaire.
(Rires) C’est certain. L’avantage qu’a le Cameroun aujourd’hui, c’est en partie ça. Même si les autres pays ont aussi des joueurs de haut niveau.

La Coupe du Monde au Brésil se profile : est-ce un rêve pour vous?
Une Coupe du Monde, c’est toujours quelque chose de grand. Pour moi, le rêve est déjà devenu réalité en 2010. Si je peux participer à la prochaine, je remercierai Dieu de me laisser cette chance. Il faudra aller là-bas avec beaucoup d’humilité : c’est la clé.

Votre coéquipier en sélection, Henri Bedimo, nous avouait il y a peu son admiration pour la Seleção. Êtes-vous, vous aussi, fan du Brésil?
Non, moi je supporte mon pays! C’est le plus important.


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«Les favoris, ce sont ceux qui auront la volonté»

Pas de saveur particulière donc au moment d’affronter le Brésil chez lui?
Sur le plan statistique, c’est une équipe qui fait partie des favoris. Mais il faut accepter que l’histoire s’écrive sur le terrain. Il faut qu’on aille là-bas en les respectant, le pays et son football, mais en ayant la volonté de nous exprimer. Si on y va avec de l’humilité, ça nous aidera beaucoup.

Que serait un bon parcours pour les Lions indomptables?
Déjà, il faudrait faire mieux que lors de la dernière édition (le Cameroun avait terminé dernier de son groupe, composé des Pays-Bas, du Japon et du Danemark, NDLR). Ça serait déjà quelque chose de positif. Il faut rentrer dans cette compétition la tête haute. Sortir des poules la tête haute, oui, c’est la priorité. L’une des priorités, en tout cas.

Qui sont les favoris de la compétition?
Je pense qu’il n’y a pas de favori. Le football a tellement changé. Les favoris, ce sont ceux qui auront la volonté d’aller chercher quelque chose. C’est comme pour les meilleurs joueurs: il y en aura, mais on ne peut pas encore savoir qui. On ne sait pas encore ce que Dieu va faire.

Quels sont vos objectifs pour la fin de saison?
D’abord, essayer d’aider mon équipe. Vu la situation aujourd’hui, si on peut encore grappiller quelques places, il faut le faire. Après, j’espère que j’aurai la possibilité de marquer encore. Continuer à donner le meilleur de moi-même pour l’équipe et progresser, toujours.

Visez-vous un total de buts précis (il est actuellement deuxième meilleur buteur de Ligue 1 avec 16 réalisations)?
Honnêtement, je ne me suis pas fixé de total de buts : si j’ai des occasions et que je parviens à les concrétiser. Mais si l’équipe gagne et que je ne marque pas, je suis content. Ce qui est important, c’est que collectivement, on arrive à faire des choses positives.


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