Ici, c’est mieux qu’à Kondengui
Ici, c’est mieux qu’à Kondengui, parce qu’il y a moins de gens. Là bas nous étions 5000. Pourtant, lorsque nous sommes nombreux ici, nous sommes 350. Côté nutrition, à Nkondengui on ne peut pas survivre avec la ration qu’on y reçoit. Là bas c’est le Nkontchap (couscous haricot) tous les jours. Ici à Mfou, on nous fait quand même des plats de couscous, et on varie, bien que ce soit parfois mal préparé. On s’en sort comme ça. Et la quantité est plus volumineuse. Côté discipline, elle règne vraiment. Je suis arrivé ici parce qu’on me reprochait le meurtre d’une dame à Nkoabang.

Le prisonnier a aussi un côté positif
Nous autres encadreurs sommes comme les parents des détenus. Alors quand nous avons une visite pour nos détenus qui sont comme nos enfants, nous ne pouvons qu’être très contents. Et les journées culturelles que nous organisons chaque année entrent en droite ligne de cela. Ça permet aux populations d’entrer en prison et voir quand même le côté positif du prisonnier. Parce que dehors, la société pense que le prisonnier est l’homme le plus mauvais. Pourtant il a aussi un côté positif. C’est pourquoi vous voyez qu’il y a des expositions ventes des objets que les prisonniers fabriquent. Toutefois, vous savez qu’ils viennent de divers horizons, avec des cultures et des éducations différentes. C’est pourquoi c’est un peu difficile de les amener à être des hommes honnêtes. Nous prenons des dispositions particulières en ces périodes parce que les prisonniers veulent sortir pour aller fêter dehors. Mais même en restant ici, ils vont fêter d’une façon ou d’une autre. Ils recevront un repas spécial. Nous allons leur préparer de la viande ou le poisson avec du riz.

Ça me fait oublier mes problèmes
Ça me fait de la joie au c ur de voir les étrangers de l’extérieur. ça me fait oublier quelques temps mes problèmes. Parce que ça fait déjà un an que je suis ici. Et je ne vois pas souvent mes parents, ma famille (sanglots). Je suis arrivé ici par ce que j’avais eu des problèmes avec ma patronne chez qui j’étais ménagère. On m’a accusé de vol d’argent.

Ça va aider les prisonniers dans leur réinsertion
Cette visite va aider les prisonniers au niveau de leur réinsertion. Nous recevons très souvent pareilles visites. Et l’accueil ici est plus facile parce que nous avons un faible effectif. Mais le travail reste le même car on travaille jour et nuit.

J’ai gagné en expérience
C’est un geste de solidarité et salutaire que nous venons de faire à la prison de Mfou. Bien sûr, tout journaliste doit prendre un temps de répit pour réfléchir et voir ce qu’il peut apporter comme contribution à l’épanouissement des autres êtres humains qui sont parfois marginalisés ou délaissés. Aujourd’hui, j’ai gagné en expérience. C’est vrai que ce n’est pas la première fois que j’assiste à une cérémonie de remise de dons dans une prison, mais je suis venue à Mfou pour la première fois. Pendant le petit temps que j’ai passé avec ces détenus, j’ai appris un certains nombre de choses comme la patience, la tolérance, la persévérance.
