L’alerte provient du Cadre harmonisé des zones à risque et d’identification des populations en insécurité alimentaire et nutritionnelle au Cameroun.
La situation des personnes en insécurité alimentaire reste préoccupante au Cameroun. Elles ont été présentés la semaine dernière par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural qui révèlent qu’environ 3 millions de personnes sont en situation de crise alimentaire. Plus de 335 000 d’entre elles sont en situation d’urgence alimentaire. Les analystes du ministère de l’Agriculture pointent trois grands facteurs responsables de cette situation : l’insécurité civile, la conjoncture internationale et les changements climatiques.
Pour ce qui est de la persistance de l’insécurité civile dans certains départements du pays, le document note que c’est la « forte proportion des populations en situation de déplacées dans des départements des régions de l’Extrême-Nord, de l’Est, de l’Adamaoua, du Littoral et de l’Ouest » qui cause une pression sur les ressources alimentaires. À cela, il faut ajouter la persistance de la crise anglophone et les villes mortes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest qui causent des déplacés internes. De même que la persistance des attaques des assaillants de Boko Haram dans les localités le long de la frontière Cameroun Nigeria, dans l’Extrême-Nord.
Des attaques qui provoquent des déplacements de populations qui abandonnent leurs activités agricoles. « Si dans une famille il y a 8 personnes, et que 15 autres arrivent, automatiquement, la nourriture ne va plus suffire pour tout le monde. C’est le premier problème. Il y a un impact sur les stocks communautaires, car ceux qui se déplacent ne le font pas avec leurs champs ou leurs moyens d’existence. Ils abandonnent tout », explique Maïna Hamadou, coordonnateur du Programme national de veille et de renforcement de la sécurité alimentaire.
En ce qui concerne les facteurs liés à la conjoncture économique internationale, le rapport du ministère de l’Agriculture relève que c’est la hausse des prix des carburants qui a causé la hausse des prix des denrées alimentaires de base et des intrants agricoles.
Les autres facteurs sont liés aux changements climatiques. Ce sont les inondations dans la région de l’Extrême-Nord, les invasions de chenilles légionnaires sur les cultures du sorgho de saison sèche dans ladite région, les dégâts des pachydermes dans les départements du Mayo Kani et Mayo Danay ; et les pratiques agricoles.